PARIS: "Il ne vous calcule même pas", a déclaré la candidate socialiste Anne Hidalgo aux électeurs de gauche tentés par Emmanuel Macron, les invitant à "revenir à leur famille d'origine", lors de son dernier meeting de campagne au Cirque d'hiver à Paris.
"Ensemble, nous pouvons démentir ces sondages partiels et partiaux et leurs commentateurs zélés", a déclaré la maire de Paris, qui plafonne autour de 2% dans les intentions de vote, devant quelque 2 400 partisans.
La salle se met à huer les sondeurs. "On ne siffle pas, on vote!", rétorque Anne Hidalgo. "Depuis six mois, on nous dit que c’est déjà joué. Eh bien non ! Rien n’est jamais joué tant que le vote n’a pas eu lieu".
Elle s'est adressée en particulier aux électeurs "qui nous ont souvent fait confiance et pourraient se dire: à quoi bon voter pour un parti dont on sait d’avance qu’il sera éliminé de la course dans une semaine ?".
"Vous qui nous avez soutenus par le passé, vous qui partagez, au fond, nos valeurs, je vous connais, et je vous respecte (...) vous nous avez quittés, mais vous êtes de la famille", a-t-elle dit.
"Vous vous dites peut-être, pourquoi revenir vers une gauche qui, de toutes manières, passerait son tour ? (...) parce que Macron est de droite ! C’est une réalité simple et évidente", a-t-elle poursuivi.
"Si vous avez des idées de gauche, si vous êtes soucieux de social, de justice, de solidarité, d’écologie, vous devez le savoir, Emmanuel Macron ne vous calcule même pas!", a-t-elle enchaîné. "Rejoignez votre famille d’origine, la gauche du réel et de la raison, qui reconnaît ses erreurs", les a-t-elle exhortés.
La candidate socialiste a aussi mis en garde sur "les conséquences" d'un vote en faveur de l'insoumis Jean-Luc Mélenchon, troisième homme de l'élection, donné autour de 15% dans les sondages: "dans l’immédiat, vous voterez pour un candidat qui refuse d’aider les Ukrainiens".
"Comment un candidat qui a théorisé la fin de la gauche, puis qui dans les élections locales a combattu tout le reste de la gauche, pourrait maintenant représenter un quelconque espoir pour la gauche ?", a-t-elle demandé, estimant que "Mélenchon, c’est l'impasse"