Présidentielle: à Limoges, le soutien particulier de Hollande à Anne Hidalgo

Anne Hidalgo (au centre), maire de Paris et candidate du Parti socialiste français (PS) à l'élection présidentielle d'avril 2022, reçoit des roses à côté de l'ancien président français François Hollande (à droite) à la «Fête de la Rose», organisée par le PS Corrèze à Venarsal (Malemort), centre de la France, le 6 novembre 2021. (Pascal Lachenaud / AFP)
Anne Hidalgo (au centre), maire de Paris et candidate du Parti socialiste français (PS) à l'élection présidentielle d'avril 2022, reçoit des roses à côté de l'ancien président français François Hollande (à droite) à la «Fête de la Rose», organisée par le PS Corrèze à Venarsal (Malemort), centre de la France, le 6 novembre 2021. (Pascal Lachenaud / AFP)
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Publié le Lundi 21 mars 2022

Présidentielle: à Limoges, le soutien particulier de Hollande à Anne Hidalgo

  • La candidate socialiste Anne Hidalgo à la présidentielle 2022 est toujours en grande difficulté dans les sondages
  • François Hollande prévoyait d'apparaître comme un recours et de remplacer la candidate en difficulté

PARIS : François Hollande s'invite mardi au meeting d'Anne Hidalgo à Limoges, une manière de prouver la cohésion des socialistes autour de leur candidate, toujours en grande difficulté dans les sondages, même si l'ex-président a un temps été lui-même tenté de se lancer dans la campagne.

A deux semaines du premier tour, «c'est plutôt positif de voir que la candidate socialiste réunit toute sa famille politique», souligne Pierre Jouvet, porte-parole du PS, mettant en regard le silence de l'ancien président Nicolas Sarkozy à l'égard de la candidate LR Valérie Pécresse.

«C'est la démonstration que Anne Hidalgo n'est pas seule», abonde Jean-Christophe Cambadélis, l'ex-premier secrétaire du PS, rappelant que de nombreux «éléphants», comme Bernard Cazeneuve - qui a un temps envisagé lui aussi de se présenter -, Jean-Marc Ayrault, ou lui-même la soutiennent, tout comme «la quasi totalité des élus socialistes», qui lui ont apporté leur parrainage.

Début novembre, François Hollande avait déjà affiché son soutien à Anne Hidalgo, lors d'un déplacement à Tulle, son fief corrézien.

Il l'avait alors assurée que les jeux n'étaient pas faits. Mais cinq mois après, la maire de Paris n'a pas décollé et végète autour des 2% d'intentions de vote.

Et François Hollande a parfois paru frileux à la soutenir dans les medias, «du bout des lèvres», selon un cadre socialiste. Il a aussi distillé quelques remarques assassines, dénonçant par exemple les «candidatures lilliputiennes» de gauche.

Fin janvier, il avait maintenu le flou sur ses propres ambitions, faisant remarquer qu'il n'était pas candidat «pour l'instant». «François Hollande a beaucoup d'humour», avait alors fait valoir Anne Hidalgo.

Le projet était bien là en réalité, révélé par Le Monde et confirmé par plusieurs socialistes. François Hollande prévoyait d'apparaître comme un recours et de remplacer la candidate en difficulté. Toute une équipe était déjà mobilisée autour de lui.

«Oui, il y avait cette réflexion, mais ça n'avait pas de sens, (...) ç'en est même navrant», regrette un cadre informé du projet. «Quand on a été président de la République, on pense toujours qu'on peut être le recours», constate-t-il.

François Hollande a reconnu dans Nice-Matin mercredi que le regret de ne pas s'être lancé dans la présidentielle «peut exister». Mais «les conditions politiques n’étaient pas réunies, faute d’un parti suffisamment solide pour porter une candidature victorieuse», dit-il, égratignant au passage la direction du PS.

«Quand un parti ne revendique pas son bilan et ne s'affirme plus sur ce qui doit constituer son identité (...) il n’encourage pas les électeurs à voter pour lui. Anne Hidalgo n’y est pour rien, mais elle en pâtit», a-t-il argumenté.

«Pas grand-chose à perdre»

S'être posé comme «candidat potentiel» lui «permet d'apparaître comme quelqu'un qui est toujours dans le jeu», analyse un autre responsable du PS.

D'autres critiquent sa venue à Limoges: «c'est un soutien comme la corde soutient le pendu», selon un cadre. «Anne Hidalgo est une femme d'Etat, continuatrice d'une histoire sociale et visionnaire sur l'écologie. La ramener au hollandisme est un rétrécissement». 

Car l'ex-président fait figure de repoussoir pour une partie de l'électorat, estime le maire de Blois Marc Gricourt, dans La Nouvelle République: «On paie encore la mandature de François Hollande. Les gens ont le sentiment d’avoir été trompés. Ils sont prêts à voter PS au niveau local mais plus réticents à l’échelon national».

«Bien sûr, c'est un risque de se voir reprocher encore le bilan Hollande, mais quand on est à 3% il n'y a pas grand-chose à perdre», estime un socialiste.

«Là, on ne cherche plus à être au second tour, mais à ramener une partie de l'électorat, gagner 2 ou 3 points», abonde un autre.

François Hollande reste «une voix de gauche, qu'on le veuille ou non», insiste un camarade. «Ceux qui nous reprochent de l'avoir avec nous, nous auraient reproché de ne pas l'avoir eu».


«Simplification!» Bruno Le Maire dévoile son «plan d'action» anti-paperasse pour les entreprises

Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, assiste à une conférence de presse pour présenter un plan visant à simplifier les démarches administratives des entreprises au ministère de l'Économie à Paris, le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, assiste à une conférence de presse pour présenter un plan visant à simplifier les démarches administratives des entreprises au ministère de l'Économie à Paris, le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • La commande publique, «qui obéit à des règles dignes de Balzac», sera également simplifiée
  • Il comprend quelques mesures s'appliquant également aux particuliers

 

PARIS: "Balzac", "Kafka" et "Ubu" contre le 21e siècle: le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a présenté mercredi en conseil des ministres un plan visant à débarrasser les entreprises de "la paperasse", via notamment un nouveau bulletin de salaire.

Après le Premier ministre Gabriel Attal, qui a présenté mardi des mesures de "débureaucratisation" de l'administration à destination des particuliers, M. Le Maire a dévoilé mercredi comment l'Etat allait aider des patrons de TPE et PME "fatigués, exaspérés" par les tâches administratives auxquelles ils consacrent "en moyenne huit heures par semaine", l'équivalent de trois points de PIB par an.

Il y a en France 400.000 normes applicables, les huit principaux codes comptent 23.000 pages... contre 828 en 1833, et entreprises et administrations s'envoient chaque année 253 millions de courriers, met en avant Bercy.

Pour les petits patrons, "on est parfois chez Kafka", a remarqué la ministre des Entreprises, Olivia Grégoire.

D'où ce "plan d'action : simplification!", en 50 mesures dont la moitié feront l'objet d'un projet de loi discuté à partir du 3 juin au Sénat.

Il comprend quelques mesures s'appliquant également aux particuliers; une possible future feuille de paye simplifiée, qui devrait passer de 55 à 15 lignes, ou des astreintes pour les assureurs qui ne respectent pas les délais d'indemnisation.

M. Le Maire a aussi annoncé la suppression des 1.800 formulaires administratifs Cerfa d'ici à 2030, dont 80% d'ici à 2026. Cela dans le cadre d'une philosophie "dites le nous une fois", pour éviter de multiplier la communication des mêmes documents à plusieurs administrations.

Il a annoncé aussi "une revue complète" sur trois ans des 2.500 autorisations administratives. L'obligation pour l'employeur d'envoyer les arrêts-maladie à la Sécu est supprimée.

La commande publique, "qui obéit à des règles dignes de Balzac", sera également simplifiée, avec le dépôt de tous les appels d'offres publics sur une plateforme unique, Place, en 2027.

«Trouille»

M. Le Maire a confirmé l'institution d'un "test PME", pour évaluer l'impact de nouvelles normes pour les petites et moyennes entreprises, avant leur application.

"Certains patrons disent qu'ils ont la trouille d'avoir fait une erreur, mais il n'y a aucune raison d'avoir peur de l'administration", a-t-il observé.

Il a ainsi annoncé que le rescrit, la possibilité de demander au fisc de se prononcer sur tel ou tel point, afin d'éviter des problèmes ultérieurs, serait élargi à d'autres administrations comme la Direction générale de la concurrence, de la consommation, et de la répression des fraudes (DGCCRF) ou aux Douanes.

"Toujours dans cette logique de confiance", des peines de prison prévues pour certains manquements déclaratifs seront supprimées, au profit de sanctions moins lourdes. "Les chefs d’entreprise ne sont pas des bandits en puissance", a dit M. Le Maire.

Tandis que le ministre de l'Industrie Roland Lescure observait "qu'Ubu est encore un peu roi dans notre pays", M. Le Maire a dévoilé des mesures de simplification spéciales pour les industriels.

Notamment, "les grands projets industriels n'auront plus à organiser un débat au titre de la Commission nationale du débat public (CNDP)" et la compensation environnementale des projets pourra s'effectuer "dans un délai raisonnable", et non plus immédiatement.

Il s'est toutefois opposé "avec colère" à l'idée que Bercy reculerait ainsi sur l'écologie.

Chaque année enfin, sera organisée une nouvelle revue des mesures "inutiles ou trop lourdes". Le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini a assuré de "l'engagement de l'administration à installer le plan dans la durée".

Les patrons ont plutôt bien réagi au plan : "Je veux y croire", a indiqué à l'AFP François Asselin, président de la CPME, "car il semble que Bercy ait embarqué toute l'administration" sur ce projet.

Le Medef pour sa part "soutient l'esprit" du texte, qui néanmoins "n'épuise pas l'ensemble du chantier de simplification".

Le premier syndicat patronal a cependant mis en garde contre "des signaux contradictoires", évoquant la transposition en France de directives européennes complexes comme la CSRD et le devoir de vigilance, ou encore l'accord trouvé mardi sur le Compte épargne temps universel (Cetu) entre une autre organisation, l'U2P, et des syndicats.


Tournée du chef de la diplomatie française au Proche-Orient

Le ministre français des Affaires étrangères et européennes Stéphane Séjourne lit un dossier devant le 8e comité interministériel pour la transformation publique à l'hôtel Matignon à Paris, le 23 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères et européennes Stéphane Séjourne lit un dossier devant le 8e comité interministériel pour la transformation publique à l'hôtel Matignon à Paris, le 23 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
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  • Il s'agira de la seconde visite de Stéphane Séjourné dans la région après celle qu'il avait faite début février, peu après sa prise de fonction
  • Samedi, il entamera sa tournée régionale par Beyrouth où il discutera des propositions de la France destinées à rétablir la stabilité à la frontière entre le Liban et Israël

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères va se rendre à partir de samedi au Proche-Orient où il évoquera notamment l'instabilité au sud Liban et la situation à Gaza, a-t-on appris mercredi auprès de son entourage.

Il s'agira de la seconde visite de Stéphane Séjourné dans la région après celle qu'il avait faite début février, peu après sa prise de fonction.

Samedi, il entamera sa tournée régionale par Beyrouth où il discutera des propositions de la France destinées à rétablir la stabilité à la frontière entre le Liban et Israël, a-t-on précisé.

Le président français Emmanuel Macron a reçu vendredi à l'Elysée le Premier ministre libanais Najib Mikati ainsi que le commandant en chef de l'armée libanaise, Joseph Aoun dans un nouvel effort pour contenir la montée des violences entre le Liban et Israël.

Stéphane Séjourné devrait, lui, évoquer les propositions françaises qu'il avait portées en février pour désamorcer le conflit à la frontière libano-israélienne.

Beyrouth a pris acte de ces propositions sans pour autant les endosser alors que les Etats-Unis sont aussi à la manoeuvre.

Stéphane Séjourné poursuivra sa tournée en Arabie saoudite. Il s'agira là de sa première visite bilatérale, qui sera centrée sur les enjeux économiques, énergétiques, environnementaux et de défense, a-t-on indiqué de même source.

Le 30 avril, le chef de la diplomatie sera en Israël avant de se rendre dans les territoires occupés le lendemain. La France entend jouer un rôle actif "dans les efforts pour trouver une solution politique" à la guerre à Gaza avec un double enjeu "obtenir la libération des otages" toujours retenus par le groupe islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza et obtenir "un cessez le feu durable", a rappelé l'entourage du ministre.


Grève des contrôleurs: des «  dizaines de millions d'euros » en jeu, prévient ADP

Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français. (AFP).
Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français. (AFP).
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  • Les aiguilleurs du ciel sont appelés à cesser le travail jeudi pour protester contre les mesures d'accompagnement, notamment salariales, d'une refonte du contrôle aérien français
  • Pour mettre en adéquation les effectifs disponibles et le trafic, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé mardi aux compagnies aériennes de renoncer à une majorité de leurs vols jeudi

PARIS: La facture de la grève des contrôleurs aériens français prévue jeudi pourrait se chiffrer en "dizaines de millions d'euros" pour les compagnies aériennes et les aéroports, et affecter des dizaines de milliers de passagers, selon le gestionnaire des aéroports parisiens.

"Pour les compagnies aériennes, pour les aéroports, ce sont plusieurs dizaines de millions d'euros qui sont en jeu, chaque jour", a déclaré mercredi le PDG du Groupe ADP, Augustin de Romanet, au micro de la radio Franceinfo.

Les aiguilleurs du ciel sont appelés à cesser le travail jeudi pour protester contre les mesures d'accompagnement, notamment salariales, d'une refonte du contrôle aérien français.

Pour mettre en adéquation les effectifs disponibles et le trafic, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé mardi aux compagnies aériennes de renoncer à une majorité de leurs vols jeudi.

Cette proportion montera à 75% à Paris-Orly, deuxième aéroport français, et 65% à Roissy, le premier, et Marseille. Elle sera de 60% à Toulouse et Nice, et 50% pour les autres aéroports.

"Les abattements de vols qui vont être demandés aux compagnies sont extrêmement élevés, c'est rarement vu dans notre histoire", a commenté M. de Romanet.

"C'est vraiment très pénalisant pour les passagers", a déploré le PDG, alors que deux des trois grandes zones académiques sont en vacances de printemps.

Des dizaines voire des centaines de milliers de voyageurs risquent de voir leur vol annulé. Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français.

Face à l'échec des négociations avec la DGAC jusqu'ici, le SNCTA, syndicat majoritaire des contrôleurs aériens, a même déposé un deuxième préavis de grève en plein week-end de l'Ascension, les jeudi 9 (férié), vendredi 10 et samedi 11 mai.

"Je fais confiance aux négociateurs et à leur esprit de responsabilité pour que cette grève (...) n'ait pas lieu. On arrive à très fortement abîmer la sérénité des Français et des étrangers avec ces mouvements qui objectivement devraient pouvoir être réglés par la négociation", a jugé Augustin de Romanet.

Pour lui, "les réformes de productivité qui sont demandées (aux contrôleurs) par le gouvernement sont nécessaires, et sont demandées par les compagnies aériennes, notamment les compagnies européennes quand elles survolent la France. Elles ont besoin d'un contrôle aérien aussi efficace que possible".