L’un fut assassiné par l’OAS, à trois jours de la signature des Accords d’Évian, l’autre est parti prématurément - 56 ans - un mois après un cessez-le-feu qui allait mettre un terme à une guerre atroce et sceller la fin de la nuit coloniale. Mouloud Feraoun et Jean Amrouche incarnaient, à eux deux, l’intelligence et la création intellectuelle de l’Algérie combattante.
Porteur d’une vision universelle de la lutte de libération et surtout d’une société plurielle et ouverte, “Le fils du pauvre” et “L’éternel Jugurtha” ont su montrer au monde entier que les maquis de la libération étaient avant tout des maquis de pensée moderne et d’inspiration humaniste. Ils n’étaient jamais du côté de la barbarie, mais ses adversaires les plus farouches.
Des valeurs qui s’estompent au fur à mesure qu’on s’éloigne de cette époque aussi glorieuse que tragique. En témoigne l’effacement de ces deux géants de la mémoire collective. Aucune trace d’eux dans le récit national. Ce révisionnisme fut infligé aussi à une autre grande figure intellectuelle et révolutionnaire algérienne de “peau noire” qui était Frantz Fanon. Moufdi Zakaria, poète de la Révolution, n’a pas non plus échappé à cette exclusion éhontée.
NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en Français se contente d’une publication très sommaire, revoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.