Dons de médicaments : l'organisation Tulipe sur le pont pour l'Ukraine

Corinne, 59 ans (à gauche) et Françoise 69 ans (au centre) bénévoles de l'ONG Tulipe, transportent des boîtes de médicaments à envoyer en Ukraine après l'invasion de la Russie, au Thillay, au nord de Paris, le 10 mars 2022. (Geoffroy Van Der Hasselt/AFP)
Corinne, 59 ans (à gauche) et Françoise 69 ans (au centre) bénévoles de l'ONG Tulipe, transportent des boîtes de médicaments à envoyer en Ukraine après l'invasion de la Russie, au Thillay, au nord de Paris, le 10 mars 2022. (Geoffroy Van Der Hasselt/AFP)
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Publié le Lundi 14 mars 2022

Dons de médicaments : l'organisation Tulipe sur le pont pour l'Ukraine

  • Tulipe est une organisation créée il y a tout juste 40 ans afin de fédérer les dons en médicaments des laboratoires vers les pays en crise
  • Les autorités ukrainiennes ont lancé un appel pour recevoir des médicaments nécessaires à la médecine de guerre

LE THILLAY, France : Des caisses de médicaments pour la médecine de guerre: dans un entrepôt en région parisienne, des bénévoles empaquettent avec une précision extrême anesthésiants et antidouleurs, qui vont partir très rapidement vers l'Ukraine.

Cet entrepôt, proche de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, appartient à Tulipe, une organisation créée il y a tout juste 40 ans par la fédération des entreprises du médicament, afin de fédérer les dons en médicaments des laboratoires vers les pays en crise.

Récemment, l'organisation s'est mobilisée pour l'Afghanistan. Mais cette fois-ci, elle travaille pour un conflit qui se déroule à quelques heures seulement, sur le même continent. Et dans ce cas, les autorités ukrainiennes ont lancé un appel pour recevoir des médicaments nécessaires à la médecine de guerre, souligne Alexandre Laridan, le directeur des opérations, avec des besoins accrus en antalgiques forts.

«C'est très rare qu'on ait besoin d'autant d'injectables, de pansements, autant d'outils pour les opérations chirurgicales», reconnaît-il.

«C'est une crise particulière, il y a beaucoup de blessés et beaucoup de besoins en anti-douleurs très puissants», abonde Anne Carpentier, la pharmacienne responsable de Tulipe.

«Nous avons eu pour la première fois une demande du centre de crise du Quai d'Orsay pour de la morphine injectable», explique-t-elle ainsi. Un produit très sensible, envoyé en Ukraine sous protection des autorités françaises.

Ici, plus généralement, chaque médicament donné par les laboratoires est enregistré scrupuleusement. Tulipe a le statut d'établissement pharmaceutique car 50 tonnes de médicaments transitent par l'organisation chaque année.

Crème contre les brûlures pour les enfants

«Quel est le numéro de lot?», vérifie la pharmacienne, le nez sur ses listes, avant de lancer sur un tapis roulant un carton de poches de glucose.

Le long de cette chaîne, plusieurs bénévoles, qui travaillent tous dans des laboratoires pharmaceutiques, s'activent pour remplir les cantines bleu vif dressées devant eux. Après les malles de médicaments pour adultes, ils préparent désormais les cantines pédiatriques.

A l'intérieur de ces malles, on trouve des sirops, des anti-douleurs bien connus des parents, des produits pour l'asthme, mais aussi des crèmes contre les brûlures.

«Il y a ce qu'il faut aussi bien pour les soins d'urgence que pour les soins habituels: des gants stériles, des systèmes d'injection de médicaments», détaille Anne Carpentier.

«Cela nous attriste de voir qu'il y a besoin de ces produits mais d'un autre côté, on se sent vraiment utiles, on se dit qu'on va aider au traitement des enfants sur place, qui sont dans la détresse», souligne-t-elle.

Les enfants ne sont en effet pas épargnés: plus de 70 d'entre eux ont déjà été tués et plus d'une centaine ont été blessés dans ce conflit, selon les autorités ukrainiennes. Tandis que la guerre a déjà provoqué le départ de plus de 2,3 millions de personnes.

Il faut donc approvisionner les équipes médicales en Ukraine même, mais également dans les pays limitrophes.

Pour être sûr d'atteindre ses cibles, Tulipe ne fonctionne qu'avec des listes envoyées par les bénéficiaires, sur place, qui savent quels sont les besoins réels. Les envois peuvent être faits via la cellule de crise du Quai d'Orsay, ou au travers d'ONG agréées au préalable.

«On a déjà envoyé 10 tonnes de médicaments à l'Ukraine, et nous sommes en passe d'envoyer 10 autres tonnes», comptabilise Alexandre Laridan. En tout, près de 110 cantines devaient être préparées en une seule journée, «cela représente 60.000 patients».

Des camions partent régulièrement vers l'Ukraine mais aussi la Pologne ou la Moldavie, où sont localisés les réfugiés.

Et cela risque de durer, projette Anne Carpentier. Car après la médecine d'urgence, il faudra rester présent pour les maladies du quotidien, qui ne disparaissent pas avec le conflit, dans un système de santé qui tente comme il peut de résister.

Derrière une cantine qu'elle remplit méticuleusement, Corinne Flouvat, qui travaille dans un laboratoire italien, est venue donner de son temps à l'organisation.

«On a une pensée pour ces gens, ces enfants, ces personnes âgées. Quand on voit ces cathéters et ces crèmes anti-brûlure, on ne pensait jamais que l'Ukraine en arriverait à cela», soupire-t-elle.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.