La mère d'un djihadiste du Bataclan condamnée à de la prison ferme pour financement du terrorisme

Une capture d'écran extraite d'une vidéo de l'AFPTV le 9 décembre 2015 qui montre le domicile de la mère d'un des assaillants de Paris, Foued Mohamed Aggad, à Wissembourg, au nord de Strasbourg.
Une capture d'écran extraite d'une vidéo de l'AFPTV le 9 décembre 2015 qui montre le domicile de la mère d'un des assaillants de Paris, Foued Mohamed Aggad, à Wissembourg, au nord de Strasbourg.
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Publié le Mercredi 09 mars 2022

La mère d'un djihadiste du Bataclan condamnée à de la prison ferme pour financement du terrorisme

Une capture d'écran extraite d'une vidéo de l'AFPTV le 9 décembre 2015 qui montre le domicile de la mère d'un des assaillants de Paris, Foued Mohamed Aggad, à Wissembourg, au nord de Strasbourg.
  • Foued Mohamed Aggad, tué dans l'assaut des forces de l'ordre au Bataclan, était parti en Syrie fin 2013 à 21 ans avec la filière dite strasbourgeoise, avant de revenir en France à l'automne 2015 pour participer aux attaques du 13 novembre 2015
  • Sa mère, Fatima Hajji, 54 ans, a été reconnue coupable de financement du terrorisme, pour avoir, entre début 2014 et août 2015, collecté puis envoyé plus de 13 000 euros

PARIS: La mère d'un des djihadistes du Bataclan a été condamnée mercredi à Paris à quatre ans de prison dont 18 mois ferme pour avoir envoyé de l'argent à son fils en zone irako-syrienne avant les attentats du 13-Novembre. 

Foued Mohamed Aggad, tué dans l'assaut des forces de l'ordre au Bataclan, était parti en Syrie fin 2013 à 21 ans avec la filière dite strasbourgeoise, avant de revenir en France à l'automne 2015 pour participer aux attaques du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, revendiquées par l'Etat islamique (EI). 

Sa mère, Fatima Hajji, 54 ans, a été reconnue coupable de financement du terrorisme, pour avoir, entre début 2014 et août 2015, collecté puis envoyé plus de 13 000 euros via six mandats à son fils et sa compagne, ainsi qu'un colis. 

La partie ferme de la peine devra être purgée sous bracelet électronique, a décidé le tribunal, qui a aussi condamné la prévenue à une amende de 2 500 euros. 

Une décision « sévère » mais « proportionnée » par rapport « aux faits matériels, reconnus depuis le début par Mme Hajji, et au cheminement effectué depuis ces faits qui datent de huit ans maintenant », a réagi Me Matthieu Bagard, qui la défendait avec Me Amélie Rochais, parlant de l'« engagement de prévention » de sa cliente.  

Concernant la peine d'emprisonnement, la 16e chambre correctionnelle est allée au-delà des réquisitions du parquet national antiterroriste qui avait demandé, lors du procès le 4 mars, quatre ans de prison, dont un an ferme, ainsi que 5 000 euros d'amende. 

A l'audience, Fatima Hajji avait affirmé ne pas avoir « soutenu la cause » mais « soutenu (son) fils, sa femme et son futur enfant », qui avaient « besoin » d'argent « pour survivre ». 

Dans sa décision, le tribunal a, au contraire, retenu la « gravité des faits sur une longue période », soulignant que les envois représentaient une « somme considérable » qui, « loin de constituer un simple secours, avait permis à (son) fils de s'élever dans la hiérarchie du groupe terroriste ». 

Pour le tribunal, « en contact de manière quasi-quotidienne » avec Foued Mohamed Aggad, elle avait « parfaitement conscience » d'apporter son « aide » à un « combattant d'un groupe salafiste » et, malgré les attentats revendiqués, elle n'a pas « interrompu » ses envois, « ce qui dénote une forme de soutien à la cause djihadiste ».  

A décharge, la juridiction a rappelé que la prévenue était la mère du djihadiste, qu'elle n'avait pas de casier judiciaire et qu'elle était le soutien de ses propres parents âgés.  

Le tribunal a en outre condamné Hajira Belkhir, la compagne de Foued Mohamed Aggad, à dix ans d'emprisonnement pour association de malfaiteurs terroriste, émettant un mandat d'arrêt contre cette femme, présumée morte en Syrie. 

Le frère de Foued Mohamed Aggad, Karim Mohamed Aggad, parti en Syrie avec lui mais rentré quelques mois plus tard en 2014, a été condamné en appel en 2017 à neuf ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste. 


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.