Présidentielle: autour des candidats, des journalistes… et des auteurs de BD

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours devant le journaliste français et président de l'Association de la Presse Présidentielle Olivier Bost alors qu'il adresse ses vœux de nouvel an aux médias à l'Elysée à Paris le 11 janvier 2022. Ludovic MARIN / Pool / AFP
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours devant le journaliste français et président de l'Association de la Presse Présidentielle Olivier Bost alors qu'il adresse ses vœux de nouvel an aux médias à l'Elysée à Paris le 11 janvier 2022. Ludovic MARIN / Pool / AFP
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Publié le Vendredi 14 janvier 2022

Présidentielle: autour des candidats, des journalistes… et des auteurs de BD

  • Six dessinateurs de BD vont suivre au plus près plusieurs candidats et publieront leur «reportage» juste après le second tour
  • «L'avantage de dessiner, par rapport à un journaliste qui doit absolument rapporter une image, c'est qu'on peut raconter autrement»

PARIS: Les journalistes ne seront pas les seuls à couvrir l'élection présidentielle: six dessinateurs de bande dessinée vont suivre au plus près plusieurs candidats et publieront leur "reportage" juste après le second tour.    
"Carnets de campagne", coédité par Dargaud et le Seuil, est un projet ambitieux par plusieurs aspects: 240 pages, un format très long pour une BD, une parution dans un délai court, le 13 mai, et un "collectif" d'auteurs a priori disparate.
Il est emmené par Mathieu Sapin, habitué du genre après avoir suivi deux présidents, François Hollande dans "Le Château: une année dans les coulisses de l'Élysée" (2015) et Emmanuel Macron dans "Comédie française: voyages dans l'antichambre du pouvoir" (2020).  
"L'originalité c'est d'avoir ces différentes voix qui feront un seul récit: récit concerté, qui avance de manière chronologique, pas la superposition de six récits. En racontant les moments forts", dit-il à l'AFP.
Lui suivra de nouveau le président sortant.
De son côté, Lara (le pseudonyme d'un homme, qui dessine dans le Canard enchaîné) collera aux basques de Jean-Luc Mélenchon de La France insoumise. "On est comme les journalistes: on aimerait être dans la loge où le candidat enfile sa veste juste avant de monter sur scène. Mais les places sont chères!"
"L'avantage de dessiner, par rapport à un journaliste qui doit absolument rapporter une image, c'est qu'on peut raconter autrement: pourquoi on a raté un moment décisif, ou notre sidération quand ça dérape", ajoute-t-il.
C'est le cas de Morgan Navarro, chargé des deux candidats d'extrême droite, Marine Le Pen et Éric Zemmour. Il était présent au meeting de ce dernier début décembre à Villepinte (Seine-Saint-Denis), théâtre de violences.

Journalistes fair-play

"Là j'ai vu que je n'étais pas journaliste. BFMTV, ils se sont rués à l'endroit où ça se passait, pour avoir les images. Moi je me suis dit: ouh là... Et je me suis éloigné", témoigne celui qui a signé une fiction sur cette campagne de 2022 avec Cyril Hanouna en candidat ("Le Président").
Le contact avec l'entourage de ces deux rivaux est pour le moment difficile à établir: "Il y a de la méfiance. Pour eux, auteur de BD, je dois être du genre Charlie Hebdo, où les politiques ont l'habitude d'être enlaidis".
À gauche, Louison a été affectée à la socialiste Anne Hidalgo, et l'autrice jeunesse Dorothée de Monfreid à l'écologiste Yannick Jadot. La seconde, qui "débarque dans ce monde", s'y sent "très bien accueillie. Je suis allée à Bordeaux où, à la fin de la journée, il donnait une conférence à Sciences Po. J'étais idéalement placée, j'ai pu tout croquer".
"Les journalistes aussi sont fair-play avec nous", d'après Lara. "Surtout si on les dessine!", relève Louison, qui avait évoqué la fin du quinquennat Hollande dans "Cher François" (2017).
Autre dessinateur à avoir déjà fréquenté le monde politique, Kokopello ("Palais Bourbon", 2021) se met dans les pas de Valérie Pécresse (Les Républicains). "On va dessiner l'envers du décor, tout l'écosystème des candidats. J'ai eu de la chance avec la primaire, parce que tous les candidats LR n'étaient pas aussi ouverts qu'elle à cette idée. J'ai un accès large", promet-il.
"Ce qui rassure tout le monde, c'est que ça paraîtra après l'élection", estime Mathieu Sapin.
D'ici là, il y aura des nuits blanches pour boucler le projet: 240 pages coûte que coûte, ce qui obligera sans doute à sacrifier quelques dessins, quelques anecdotes.
"La pagination est fixée parce qu'avec la pénurie actuelle, si le papier n'était pas déjà commandé, le livre ne pourrait pas être imprimé", selon l'éditrice de Dargaud, Pauline Mermet.

 


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.