Présidentielle: Anne Hidalgo présente son projet jeudi et acte le refus de son idée de primaire

La candidate socialiste française Anne Hidalgo pose au siège de son bureau de campagne pour l'élection présidentielle de 2022 à Paris, le 7 janvier 2022. JOEL SAGET / AFP
La candidate socialiste française Anne Hidalgo pose au siège de son bureau de campagne pour l'élection présidentielle de 2022 à Paris, le 7 janvier 2022. JOEL SAGET / AFP
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Publié le Mercredi 12 janvier 2022

Présidentielle: Anne Hidalgo présente son projet jeudi et acte le refus de son idée de primaire

  • A moins de trois mois de la présidentielle, au milieu d'un paysage totalement fracturé à gauche, la candidate socialiste marque son souhait de poursuivre sa campagne jusqu'au bout
  • Anne Hidalgo présentera l'ensemble de ses propositions et leurs chiffrages - réalisés par la députée Valérie Rabault et l'ancien député Christian Eckert- lors d'une conférence de presse

PARIS: Engluée dans les sondages, Anne Hidalgo présente jeudi son projet présidentiel, fort de 70 propositions "autour de l'urgence sociale, climatique et démocratique", avec lequel elle espère se relancer après sa tentative avortée de rassembler la gauche.
A moins de trois mois de la présidentielle, au milieu d'un paysage totalement fracturé à gauche, la candidate socialiste marque, avec ce rendez-vous, son souhait de poursuivre sa campagne jusqu'au bout, avant la présentation de ses comités locaux le 20 janvier et un nouveau meeting le 22 à Aubervilliers, en banlieue parisienne.
Végétant entre 2 et 5% des intentions de vote dans les sondages, la maire de Paris avait proposé en décembre à ses concurrents à gauche de participer ensemble à une primaire pour désigner un candidat unique.
Sans succès, ses rivaux déclinant les uns après les autres. Pire ! Aux candidatures déjà nombreuses de Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Arnaud Montebourg, Yannick Jadot et Anne Hidalgo, s'est encore rajoutée celle de Christiane Taubira, qui devrait officialiser ses intentions ce week-end.
"Ce n'est pas Anne Hidalgo qui tourne la page du rassemblement", mais "elle prends acte" du refus de ses rivaux, l'écologiste Yannick Jadot en tête, explique à l'AFP sa directrice de campagne Johanna Rolland.
Résultat, ajoute le sénateur Patrick Kanner, elle "devrait rapidement confirmer qu'elle ne suivra pas la primaire populaire", initiative citoyenne à laquelle participe Mme Taubira et qui prendra la forme d'une investiture, du 27 au 30 janvier.
Désormais, la candidate du PS "se concentre sur le projet, le programme, et fait le pari de parler du fond", face aux "Français qui nous disent à ce stade que cette élection ne les intéresse pas", qu'"ils sont encore très préoccupés par la pandémie", et que "la gauche peine à imposer ses sujets et ses thèmes", ajoute Johanna Rolland.
"Anne Hidalgo avance et porte la bataille. Maintenant on entre dans le dur", assure Patrick Doucet, membre du comité de campagne, certain qu'elle "ne lâchera pas le drapeau et va aller jusqu'au bout".
Craint-il qu'à l'instar de la présidente PS de la région Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, qui a annoncé son soutien à Christiane Taubira "dans sa volonté d'unifier la gauche", d'autres socialistes lâchent les rames de la barque Hidalgo, comme le sous-entend l'entourage de l'ex-ministre de la Justice?

Campagne âpre

"C'est de la gonflette", estime M. Doucet, qui juge que Mme Taubira est "une personnalité totem à gauche, mais pas une pure social-démocrate".
Il y aura "peut-être" quelques autres ralliements en Bourgogne-Franche-Comté, analyse pour sa part le maire de Cintegabelle et porte-parole, Sébastien Vincini. Mais "il faut savoir garder la nuque raide, on rentre dans une campagne âpre et difficile, il faudra aller convaincre pied à pied", mais "on a un projet solide, confronté à plusieurs experts", assure-t-il.
Anne Hidalgo présentera l'ensemble de ses propositions et leurs chiffrages - réalisés par la députée Valérie Rabault et l'ancien député Christian Eckert- lors d'une conférence de presse. Une partie a déjà été dévoilée lors de ses déplacements et discours, rappelle Boris Vallaud, en charge du projet avec le maire de Nancy Mathieu Klein.
Les enjeux de santé et d'éducation seront "très présents", précise Johanna Rolland. Figurera notamment sa proposition, qui avait fait débat, de doubler le traitement des enseignants, ou "pour commencer, aligner a minima le salaire des nouveaux professeurs sur le salaire médian des titulaires d’un bac +5".
Elle devrait aussi dévoiler "l'idée de quatre odyssées industrielles pour la France", "autour de la santé, des énergies renouvelables, de la décarbonation de notre industrie, et des mobilités", a-t-elle expliqué mardi devant l'association Europresse de journalistes européens à Paris.
Elle accordera dans son projet "une place très importante à l'Europe", a-t-elle ajouté, prévoyant de "porter la question de la transition écologique et sociale comme le moteur de l'union européenne", et de "rediscuter le pacte de stabilité".

 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.