NEW YORK: L'ONU s’est déclarée mardi «très préoccupée» par les allégations selon lesquelles les ports de la ville yéménite d’Al-Hodeidah seraient utilisés à des fins de guerre par la milice houthie, la mission des Nations unies pour soutenir l'accord d’Al-Hodeida (UNMHA) ayant exigé l’accès pour une inspection.
L'UNMHA a rappelé aux parties au conflit que les ports constituent une ligne de vie cruciale pour des millions de Yéménites, leur a demandé de préserver le caractère civil de l’infrastructure portuaire et les a exhortées à faire preuve de retenue dans la résolution de la question.
La semaine dernière, la Coalition pour restaurer la légitimité au Yémen a condamné les Houthis pour avoir utilisé les ports pour lancer des attaques contre le commerce maritime mondial, ainsi que pour fabriquer et faire passer des armes en contrebande.
«La milice Houthie pratique la piraterie dans les eaux internationales de la mer Rouge et de Bab al-Mandab, ce qui met en péril la sécurité maritime et constitue une grande menace pour le commerce mondial», a déclaré la coalition samedi.
Elle a ajouté que l'attaque des Houthis contre le navire Rawabi des Émirats arabes unis constitue «une grave violation des lois internationales et menace la sécurité maritime».
La coalition a précisé que le navire saisi transportait des fournitures médicales. Son détournement par les Houthis a fait craindre que le conflit ne déborde sur la mer Rouge, une route maritime vitale pour le pétrole et le commerce entre l'Europe et le Moyen-Orient.
Le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, s'est déclaré préoccupé par la reprise des combats au Yémen, qui «ne peut qu'avoir un impact négatif sur la situation humanitaire déjà extrêmement désastreuse» dans le pays.
«Les combats continuent de rendre notre travail humanitaire beaucoup plus compliqué et plus difficile de fournir de l'aide à ceux qui en ont besoin. Et cela ne fait que prolonger les années de souffrance du peuple yéménite.»
Dujarric a encouragé toutes les parties à se rallier aux efforts de l'ONU et de son envoyé pour le Yémen, Hans Grundberg, afin «d'instaurer la paix et la stabilité» dans le pays.
Grundberg a conclu mardi une visite au Royaume-Uni, lors de laquelle il a rencontré de hauts responsables, dont James Cleverly, ministre du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.
Il a signalé que les discussions à Londres ont porté sur la détérioration de la situation économique au Yémen, la récente escalade militaire et «son impact sur les perspectives de parvenir à une solution pacifique et juste au conflit».
Grundberg a ajouté: «Il n'y a pas de solutions durables à tirer de l'escalade militaire. Les parties peuvent et doivent s'engager dans un dialogue politique soutenu visant à désamorcer la violence et à trouver un moyen de parvenir à une solution globale négociée.»
«Le soutien structuré et constant de la communauté internationale et des États membres du Conseil de sécurité est essentiel pour le succès de cet effort», a-t-il déclaré.
Grundberg informera le Conseil de sécurité de l'ONU mercredi, lors de sa réunion ordinaire, sur la situation au Yémen.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com