Charlie Hebdo raconte ses 50 ans de lutte pour la liberté d'expression dans un livre

Charlie Hebdo a  été créé en réponse à des mesures prises par le gouvernement en 1970 pour tenter de faire taire le mensuel Hara Kiri, qui avait osé titrer, après le décès du général de Gaulle à Colombey-les-deux-églises, "Bal tragique à Colombey, un mort". Une allusion à l'incendie d'un dancing qui avait fait plus d'une centaine de morts ce mois-là. (AFP).
Charlie Hebdo a été créé en réponse à des mesures prises par le gouvernement en 1970 pour tenter de faire taire le mensuel Hara Kiri, qui avait osé titrer, après le décès du général de Gaulle à Colombey-les-deux-églises, "Bal tragique à Colombey, un mort". Une allusion à l'incendie d'un dancing qui avait fait plus d'une centaine de morts ce mois-là. (AFP).
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Publié le Jeudi 01 octobre 2020

Charlie Hebdo raconte ses 50 ans de lutte pour la liberté d'expression dans un livre

  • Intitulé "Charlie Hebdo, 50 ans de liberté d'expression" (éd. Les Echappés), ce livre retrace sur plus de 300 pages l'histoire mouvementée de l'hebdomadaire satirique
  • Charlie Hebdo a en effet été créé en réponse à des mesures prises par le gouvernement en 1970 pour tenter de faire taire le mensuel Hara Kiri

PARIS : En plein procès des attentats de janvier 2015, Charlie Hebdo, créé pour contourner la censure du pouvoir gaulliste, revient sur un demi-siècle de combats pour la liberté d'expression, dans un ouvrage en librairie jeudi.

Intitulé "Charlie Hebdo, 50 ans de liberté d'expression" (éd. Les Echappés), ce livre retrace sur plus de 300 pages l'histoire mouvementée de l'hebdomadaire satirique et de sa lutte incessante, dès sa création, pour défendre et faire vivre cette liberté, via la reproduction de dessins, reportages, éditos, qui ont marqué l'histoire du journal, précédés d'un texte de son directeur Riss.

"Cela nous a sauté aux yeux, quand on s'est penchés sur nos archives pour évoquer ces 50 ans: durant ces 50 années, toute la trajectoire de Charlie, né d’une censure, a été marquée par ce combat", a raconté à l'AFP Gérard Biard, le rédacteur en chef du journal satirique.

Charlie Hebdo a en effet été créé en réponse à des mesures prises par le gouvernement en 1970 pour tenter de faire taire le mensuel Hara Kiri, qui avait osé titrer, après le décès du général de Gaulle à Colombey-les-deux-églises, "Bal tragique à Colombey, un mort". Une allusion à l'incendie d'un dancing qui avait fait plus d'une centaine de morts ce mois-là.

Le ministère de l'Intérieur avait décidé d'interdire l'affichage et la vente aux mineurs de Hara Kiri. L'équipe du mensuel a eu l'idée de lancer une version hebdomadaire pour contourner cette quasi-interdiction: Charlie Hebdo était né, un clin d'oeil au défunt général.

Clin d'oeil au "général"

L'hebdo cesse de paraître en 1982, mais sera relancé dix ans plus tard, après la scission de la rédaction d'un autre journal satirique, la Grosse Bertha.

L'ouvrage montre l'évolution des sujets couverts par le journal et des forces auxquelles il s'attaque avec un humour toujours piquant, grâce au talent de ses équipes.

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Des policiers en poste devant les bureaux de Charlie Hebdo en février 2006 à Paris. 

"Tout au long de sa vie, Charlie Hebdo s'est confronté à des formes de censure, d’abord une censure classique et institutionnelle" qui s'exerce via "un nombre incalculable de procès, notamment de la part de l'armée", résume Gérard Biard.

Peu à peu, au fur et à mesure que la jurisprudence conforte le journal, cette censure institutionnelle cède la place à "des associations religieuses", au départ catholiques, qui intentent des procès "avec pour stratégie de nous assécher financièrement", sans succès.

Désormais, les efforts pour faire taire le journal relèvent surtout "d'individus ou de groupes d’individus, qui s’autoproclament de telle au telle cause, parfois au nom de causes très justes, mais qui sont guidés par une forme de puritanisme, une recherche de la pureté absolue, y compris dans le combat idéologique", relève-t-il. 

Traumatismes

Le livre revient évidemment sur les rapports "souvent compliqués avec les autres médias" et sur les événements comme la publication des caricatures de Mahomet, et ses énormes retentissements. Il rappelle d'abord le contexte, aujourd'hui trop souvent oublié, qui a conduit Charlie Hebdo à publier ces caricatures danoises, en 2006: il s'agissait de protester contre le licenciement du rédacteur en chef du quotidien France Soir, qui avait été le premier journal français à oser publier ces dessins. 

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Janvier 2019, des policiers se tiennent non loin d'un dessin de Christian Guerny, alias C215, en hommage aux journalistes de Charlie Hebdo qui ont péri dans l'attaque contre leurs locaux 4 années auparavant, en janvier 2015. (AFP).

Et Charlie se retrouve au coeur d'un procès intenté par la Mosquée de Paris, l'UOIF et la Ligue islamique mondiale, en 2007, une alliance "contre nature", selon Gérard Biard, qui y voit une forme de résurgence de la censure institutionnelle. Là encore, le procès aboutira à une relaxe.

Mais en 2011 suivra l'incendie contre le siège du journal, puis la tuerie de janvier 2015. Autant de traumatismes qui n'empêchent pas Charlie de continuer à tracer son chemin, en se servant des mêmes outils qu'à sa création.

"La satire et la caricature utilisent un langage qui est une manière de mettre en évidence ce que les autres médias ne peuvent pas montrer. On nous a beaucoup accusé de faire de la provocation, mais c'est un outil pour éclairer, notre outil d'expression, pour faire un pas de côté", explique Gérard Biard.         


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.