Le pass vaccinal sème le trouble chez Les Républicains

Valérie Pecresse, candidate du parti de droite Les Républicains (LR) à l'élection présidentielle française de 2022, travaille dans son bureau avec le député Eric Ciotti le jour de l'inauguration de sa campagne à Paris le 4 janvier 2022. (Photo, AFP)
Valérie Pecresse, candidate du parti de droite Les Républicains (LR) à l'élection présidentielle française de 2022, travaille dans son bureau avec le député Eric Ciotti le jour de l'inauguration de sa campagne à Paris le 4 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 05 janvier 2022

Le pass vaccinal sème le trouble chez Les Républicains

  • Valérie Pécresse avait répété être favorable à la vaccination contre la Covid-19, et son soutien Eric Ciotti avait indiqué qu'il voterait pour le projet de loi instituant le pass vaccinal
  • Le patron des députés LR Damien Abad avait assuré que son groupe ne s'opposerait pas au projet de loi

PARIS: La candidate de LR à la présidentielle favorable au pass vaccinal, mais des députés de son parti divisés: la droite, si elle est parvenue à embarrasser le gouvernement, est elle-même sur un fil après avoir fait dérailler l'examen du projet de loi.

La ligne semblait claire. Valérie Pécresse avait répété être favorable à la vaccination contre la Covid-19, et son soutien Eric Ciotti avait indiqué qu'il voterait pour le projet de loi instituant le pass vaccinal, nouvel outil de lutte contre la Covid-19 prévu pour le 15 janvier.

Au Palais Bourbon lundi, l'orateur du groupe LR Ian Boucard a déclaré que "la tentation est grande de transformer le vote" en référendum sur la gestion de la crise par l'exécutif. Mais face à la remontée en flèche de l'épidémie, les députés LR feront le choix de "la responsabilité", avait-il promis.

Le patron des députés LR Damien Abad avait assuré que son groupe ne s'opposerait pas au projet de loi: "Nous ne voulons pas tomber, ni dans les thèses complotistes, ni dans les thèses anti-vax, nous laissons ça aux extrêmes".

Las, une partie des troupes n'a pas suivi la consigne. Trente-deux députés LR sur les 36 présents dans l'hémicycle ont voté en faveur des amendements de suppression de l'article 1er clé du projet de loi. Le groupe compte au total 103 membres. 

Le Premier ministre Jean Castex ne s'est pas privé de pointer la contradiction, disant devant les députés ne pas comprendre "qu'après qu'un certain nombre de responsables de votre parti se soient prononcés pour le pass vaccinal, qu'hier soir 32 députés aient voté contre".

Après la suspension surprise de la séance dans la nuit de lundi à mardi, lors d'un vote réunissant ces opposants de droite et la gauche, la majorité est tombée à bras raccourcis sur Valérie Pécresse, à ce jour la principale rivale d'Emmanuel Macron pour la présidentielle à en croire les sondages, et qui serait "lâchée" par les députés LR. 

"Il y a des divergences assez profondes qui traversent le groupe des LR. Les galonnés autour de Mme Pécresse veulent afficher leur responsabilité mais les troupes font exactement l’inverse de ce que les chefs commandent", a taclé le chef de file des députés Modem, Patrick Mignola.

"Soit Valérie Pécresse a menti en disant qu'elle soutenait le pass vaccinal (...), soit elle disait la vérité (...), mais à ce moment-là, ses troupes ne la suivent pas", selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

«Recadrage»

La candidate à l'Elysée et ancienne députée a répliqué en fustigeant "un gouvernement qui n'arrive pas à faire voter un texte essentiel pour lui".

"La droite est une grande famille avec beaucoup de positions, Celle du groupe LR est connue, nous sommes un parti de gouvernement, nous allons gouverner la France dans quelques mois, nous ne nous opposerons pas à ce texte", a ensuite insisté Mme Pécresse devant des journalistes.

"La position de la candidate n'a pas changé. Il faut un débat au Parlement, que le périmètre du pass soit clairement défini et qu'il soit temporaire avec éventuellement une clause de revoyure", abonde l'entourage de la candidate.

"La position est d'ailleurs unanimement partagée par tous les candidats à la primaire", complète la même source, comme pour évacuer la petite musique de la division du camp Pécresse alimentée par l'exécutif.

Aurélien Pradié notamment, secrétaire général des Républicains, fait valoir la "cohérence" de ses votes contre le pass sanitaire puis le pass vaccinal: "Mes convictions, parce que moi, j’en ai, je les assume" face à la majorité.

Selon un participant, il y a cependant eu "une opération de recadrage", lors du comité stratégique du parti mardi. 

Damien Abad relativise ces voix discordantes: "On n'est pas un groupe caporalisé" et "quelques-uns attachés aux libertés publiques s’opposeront mais c’est une minorité", assure-t-il.

Le pass vaccinal chez les adolescents continue de hérisser une partie des troupes, confirment les députés Pierre-Henri Dumont et Philippe Gosselin.

Pour M. Abad, "tout est fait par le ministre de la Santé pour provoquer les nôtres car il voudrait qu’au final on s’oppose à ce texte, mais on ne lui fera pas ce cadeau-là".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.