PARIS : Une enquête a été ouverte vendredi après la parution d'un article du quotidien Le Parisien dans lequel ses auteurs expliquent avoir obtenu un faux pass sanitaire auprès d'un réseau organisé, a-t-on appris lundi auprès de sources policière et proche du dossier.
L'enquête, ouverte par le parquet de Paris pour faux et usage de faux, a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA) de la police judiciaire parisienne, selon les deux sources.
Dans l'article du 31 décembre de la "cellule enquête" du Parisien, les journalistes racontent comment ils ont pu obtenir, en moins de 24 heures et moyennant 200 euros via une carte prépayée, une troisième dose de vaccin sans se faire injecter le produit et ainsi prolonger la validité d'un pass sanitaire.
Les auteurs sont entrés en contact avec un trafiquant de faux pass via la messagerie cryptée Telegram. Celui-ci, explique le journal, n'a pas eu besoin d'usurper l'identité d'un médecin, comme le font d'autres fraudeurs, mais bénéficie de la complicité d'un praticien au sein de sa famille.
Selon le journal, ce réseau oeuvre depuis huit mois et "de manière industrielle", leur a affirmé l'un des bénéficiaires.
Quelque 182 000 faux pass sanitaires ont été décelés par les forces de l'ordre depuis l'instauration du dispositif l'été dernier, dans le cadre de 400 enquêtes, selon le dernier bilan dressé le 20 décembre par le ministère de l'Intérieur.
Les députés examinent lundi le projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal.
Le texte "renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire", qui passera au Sénat à partir de mercredi, doit entrer en vigueur dès le 15 janvier.
S'il est adopté, il prévoit notamment de durcir les sanctions à l'encontre des détenteurs de faux pass, qui seront désormais passibles d'une peine de cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende, soit la même sanction que celle applicable aux trafiquants.
Enfin, le fait de présenter un pass appartenant à autrui et le fait de transmettre à autrui un pass en vue de son utilisation frauduleuse seront punis dès le premier manquement d’une amende forfaitaire de 1 000 euros, contre 135 euros actuellement.