Covid: le gouvernement allège et harmonise les règles d'isolement dès lundi en cas de schéma vaccinal complet

Le Premier ministre, Jean Castex, avait annoncé lundi que de nouvelles règles en matière d'isolement, face à la vague du variant Omicron, seraient dévoilées en cette fin de semaine. (Photo, AFP)
Le Premier ministre, Jean Castex, avait annoncé lundi que de nouvelles règles en matière d'isolement, face à la vague du variant Omicron, seraient dévoilées en cette fin de semaine. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 02 janvier 2022

Covid: le gouvernement allège et harmonise les règles d'isolement dès lundi en cas de schéma vaccinal complet

  • Les personnes n'ayant pas de schéma vaccinal complet «devront s'isoler dix jours, avec une sortie possible au bout de sept jours selon les mêmes conditions»
  • Par ailleurs, il n'y aura plus de quarantaine pour les personnes cas contact disposant d'un schéma vaccinal complet

PARIS : Les règles d'isolement des personnes positives à la Covid-19 seront allégées à partir de lundi 3 janvier pour celles ayant un schéma vaccinal complet, qui devront s'isoler pendant sept jours quel que soit le variant, un isolement qui pourra être levé au bout de cinq jours en cas de test antigénique ou PCR négatif, a annoncé le gouvernement dimanche.

Par ailleurs, il n'y aura plus de quarantaine pour les personnes cas contact disposant d'un schéma vaccinal complet, qui devront cependant strictement respecter les gestes barrières et "faire des tests réguliers", a expliqué le ministre de la Santé, Olivier Véran, dans une interview au journal du dimanche.

Le Premier ministre, Jean Castex, avait annoncé lundi que de nouvelles règles en matière d'isolement, face à la vague du variant Omicron, seraient dévoilées en cette fin de semaine. Ces règles, "nous les harmonisons et les simplifions : elles seront désormais identiques quel que soit le variant contaminant", Delta ou Omicron, explique le ministre dans le JDD.

Ainsi, dès lundi, "les personnes positives dont le schéma vaccinal est complet devront s'isoler pendant sept jours", précise-t-il, mais "cet isolement pourra être levé au bout de cinq jours en cas de test antigénique ou PCR négatif" et à condition de ne plus avoir de signe clinique d'infection depuis 48 heures. 

De leur côté, les personnes n'ayant pas de schéma vaccinal complet "devront s'isoler dix jours, avec une sortie possible au bout de sept jours selon les mêmes conditions".

En ce qui concerne les cas contact, "si vous avez un schéma vaccinal complet, vous pourrez continuer vos activités à condition de faire des tests réguliers". Le premier, un test PCR ou antigénique, devra être effectué "le jour où vous apprenez que vous êtes cas contact. Ensuite, vous devrez pratiquer un autotest à J+2 et J+4. En apportant la preuve de votre premier dépistage à J0 en pharmacie, vous recevrez gratuitement tous les autotests nécessaires à votre suivi", détaille M. Véran.

Les personnes cas contact devront "appliquer de manière stricte les mesures barrières, notamment le port du masque en intérieur et en extérieur", et télétravailler "dans la mesure du possible", précise le ministère dans un communiqué.

Le pic épidémique «devrait culminer mi-janvier»

Le pic du nombre de cas de Covid-19 "devrait culminer mi-janvier", a indiqué au Journal du Dimanche l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, qui s'est dit confiant qu'"à terme", ce virus "rejoindra les autres coronavirus saisonniers". 

"Le pic du nombre de cas devrait culminer mi-janvier ; le pic hospitalier pourrait avoir lieu une semaine plus tard (...) l’Île-de-France sera la première touchée", a indiqué ce membre du Conseil scientifique, alors que le variant Omicron est désormais majoritaire en France.

Dans "un hôpital déjà très éprouvé par 22 mois de crise sanitaire", il dit s'attendre "à un immense défi logistique et organisationnel". 

L'épidémiologiste a toutefois indiqué que "le recours accru au télétravail va jouer un rôle important" pour réduire le niveau de ce pic, de même que "les efforts d’aération ou de ventilation" des classes et des cantines. Il a préconisé de cesser pour l'heure les cours de gym et les chorales en intérieur. 

Le pic aura "une durée limitée" car les patients atteints de ce variant ont un besoin moindre de ventilation mécanique et séjournent moins longtemps à l’hôpital, selon M. Fontanet.

M. Fontanet a rappelé que la protection contre les formes sévères "est très bien conservée" avec le vaccin, "de l’ordre de 80-90 % après une dose de rappel".  

"A terme, il y a de l'espoir" et "le Sars-CoV-2 rejoindra les autres coronavirus saisonniers humains qui nous donnent des rhumes et des angines chaque hiver", a-t-il avancé.

"Nous n’y sommes pas encore. On peut s’attendre à ce que de nouveaux variants émergent mais, notre immunité se renforçant avec le temps, soit par infection naturelle, soit avec des doses de rappel du vaccin, leur capacité à donner des formes sévères va diminuer", a-t-il dit.

Il a de même assuré que 2022 allait apporter de nouveaux outils de lutte, comme les vaccins qui seront administrés par voie intranasale et l'arrivée prochaine de l’antiviral Paxlovid qui permettra le traitement des personnes à risque de formes graves.

"Plus le temps passe, moins les vagues seront douloureuses", a encore souligné l'épidémiologiste.

Même ton optimiste mais prudent d'Olivier Véran: "cette cinquième vague sera peut-être la dernière", a-t-il dit, indiquant qu'Omicron est tellement contagieux qu'il "va entraîner une immunité renforcée" dans le monde.

«Balance bénéfice-risque»

En revanche, si vous êtes cas contact et que "vous n'êtes pas vacciné ou si vous n'avez pas fait votre rappel dans les temps, vous devrez vous isoler sept jours", explique le ministre, puis obtenir un test antigénique ou PCR négatif à l'issue de cette période pour pouvoir sortir d'isolement.

Jusqu'ici, les personnes positives devaient rester à l'isolement pendant 10 jours quel que soit le variant, et les cas contacts d'une personne ayant contracté le variant Omicron devaient s'isoler au minimum 7 jours. La durée d'isolement pouvait en outre atteindre 17 jours, quel que soit le variant, lorsque l'on partageait le domicile d'une personne positive.

Ce changement de règles répond à la nécessité de "tenir compte de l'évolution extrêmement rapide de la diffusion du variant Omicron en France" et doit permettre d'"avoir une balance bénéfice-risque visant à assurer la maitrise des contaminations tout en maintenant la vie socio-économique", explique le ministère.

De plus, "les premières données virologiques disponibles" montrent "une durée d'incubation du variant Omicron plus rapide que pour les précédents variants, allant en faveur d'une réduction possible de la durée d'isolement".

Ces nouvelles règles s'appuient sur l'avis rendu vendredi par le Haut conseil de la santé publique (HCSP).

Le ministère précise en outre que pour les enfants de moins de 12 ans cas contact dans le milieu scolaire, le protocole de l'éducation nationale s'applique: cela signifie la réalisation d'un test antigénique pour PCR "pour tous les élèves de la classe dès l'apparition d'un cas au sein de la classe, et le retour en classe sur présentation du résultat négatif". Des autotests devront être réalisés à J+2 et J+4.

Les non vaccinés devraient pouvoir dire s'ils souhaitent ou non être réanimés, estime le Pr Grimaldi

Face à l'afflux de malades de la Covid-19 en réanimation, et à la question du tri des patients, il faudrait pouvoir conseiller systématiquement aux adultes non vaccinés de rédiger des directives anticipées pour dire s'ils souhaitent ou non être réanimés, estime dans une tribune au Journal du dimanche le professeur André Grimaldi, une des figures de la défense de l'hôpital public.

"La question que posent la 5e vague en cours et la 6e vague annoncée est à nouveau celle du tri des patients à admettre en réanimation", écrit ce professeur émérite en diabétologie de l'hôpital parisien de la Pitié-Salpétrière, rappelant que "d'ores et déjà, l'activation des plans blancs amène à reporter des opérations et des hospitalisations non urgentes pour donner la priorité aux patients Covid devant être intubés et ventilés".

"il est utile de rappeler que les soignants soignent en fonction des besoins des patients, sans autre considération, c'est-à-dire sans faire intervenir leur jugement sur les convictions politiques et religieuses de leurs patients ou sur leurs croyances ou représentations ou sur leurs comportements de santé, prévoyants ou non, observants ou non", souligne-t-il.

"Les médecins prêtent pour cela le serment d'Hippocrate. Cela ne veut pas dire qu'ils n'ont pas un jugement ' moral ', mais que ce jugement ne doit pas intervenir dans leur relation avec le patient et influencer leurs décisions", rappelle-t-il encore. "Mais ce rappel éthique ne gomme pas la question du tri quand il n'y a qu'un lit pour deux patients relevant tous deux de la réanimation".

"Auquel donner la priorité ? C'est aux soignants de décider collégialement, mais cela devrait être aux sociétés savantes, aux agences indépendantes, aux comités d'éthique et, au-delà, à la société dans son ensemble et à ses élus de débattre des principes qui doivent guider les soignants", poursuit le médecin.

C'est pourquoi à ses yeux, "il serait bon de conseiller systématiquement à toute personne adulte refusant de se faire vacciner de rédiger des directives anticipées pour dire si elle souhaite ou non être réanimée en cas de forme grave de Covid". 

"Une personne revendiquant le libre choix de ne pas se faire vacciner ne devrait-elle pas assumer en cohérence son libre choix de ne pas se faire réanimer ?", s'interroge le praticien.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Short Url
  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

Short Url
  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Short Url
  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.