Familles de jihadistes détenus en Syrie: mort d'une Française de 28 ans, selon son avocate

Début octobre, l'Allemagne et le Danemark ont rapatrié 11 femmes et 37 enfants dans une vaste opération humanitaire conjointe, alors que la Suisse a ramené sur son sol deux enfants le 7 décembre. (AFP).
Début octobre, l'Allemagne et le Danemark ont rapatrié 11 femmes et 37 enfants dans une vaste opération humanitaire conjointe, alors que la Suisse a ramené sur son sol deux enfants le 7 décembre. (AFP).
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Publié le Mercredi 15 décembre 2021

Familles de jihadistes détenus en Syrie: mort d'une Française de 28 ans, selon son avocate

  • La jeune femme avait quitté la France pour la Syrie en 2014 et faisait partie des 80 Françaises qui s'étaient rendues aux forces kurdes ou avaient été emmenées dans les camps d'Al Hol et Roj
  • Depuis 2019 "le gouvernement a été informé de l'état de santé catastrophique" de cette femme et du "caractère d'urgence absolue" de son rapatriement dans de nombreux courriels adressés à l'Elysée et au Quai d'Orsay

PARIS: Une Française de 28 ans est décédée mardi dans un camp sous contrôle kurde dans le Nord-Est de la Syrie où sont détenues des milliers de familles de jihadistes, a assuré mercredi son avocate Marie Dosé exhortant la France à rapatrier ses ressortissants.


La jeune femme avait quitté la France pour la Syrie en 2014 et faisait partie des 80 Françaises qui s'étaient rendues aux forces kurdes ou avaient été emmenées dans les camps d'Al Hol et Roj à la chute du "califat" de l'Etat islamique en 2019 à Baghouz, a expliqué devant la presse son avocat.


Enfermée dans le camp de Roj depuis février 2019 avec sa fille aujourd'hui âgée de 6 ans, elle était notamment diabétique et insulino-dépendante, selon la même source.


Mardi matin, selon des messages envoyés à des proches en France par d'autres femmes détenues, cette Française avait "extrêmement mal" et a été transportée dans un hôpital hors du camp où elle est finalement décédée, a raconté Me Dosé dans un récit corroboré par deux membres également présents du collectif "Familles unies" (qui représente une grande partie des quelque 80 femmes de jihadistes et 200 enfants français prisonniers en Syrie).


Depuis 2019 "le gouvernement a été informé de l'état de santé catastrophique" de cette femme et du "caractère d'urgence absolue" de son rapatriement dans de nombreux courriels adressés à l'Elysée et au Quai d'Orsay (présidence française et ministère des Affaires étrangères) et qui n'ont "jamais reçu aucune réponse", accuse Me Dosé.


"La France a fabriqué une orpheline", le père de l'enfant étant mort. "Je ne sais pas si elle va la rapatrier maintenant que sa mère est morte parce qu'elle n'a pas été rapatriée", a déploré Me Dosé qui indique vouloir saisir, et ce pour la troisième fois, la Cour de Justice de la République pour "omission de porter secours".


"Aujourd'hui c'est cette femme, demain ça sera un enfant, c'est inévitablement ce qui va se passer si on ne les rapatrie pas, qu'on laisse agoniser ces femmes et qu'on maintienne des enfants en cage pendant des années", a critiqué le grand-père, ayant requis l'anonymat, de quatre enfants prisonniers à Roj et qui fait valoir les récents retours en Europe organisés par des pays tiers.


Début octobre, l'Allemagne et le Danemark ont rapatrié 11 femmes et 37 enfants dans une vaste opération humanitaire conjointe, alors que la Suisse a ramené sur son sol deux enfants le 7 décembre.


"La question du rapatriement de nos ressortissants, notamment des femmes et des enfants est extrêmement sensible", a commenté le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal. "Nous avons un examen de ces situations qui est fait au cas par cas, en coopération avec les autorités locales, et avec toujours en tête, la sécurité des Français".


Jusqu'à présent, 35 enfants, majoritairement des orphelins, ont été rapatriés par Paris qui estime que les adultes doivent être jugés sur place.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.