Syrie: opération sécuritaire antijihadiste à Al-Hol, des dizaines d'arrestations (ONG)

Le camp d’Al-Hol a été secoué récemment par des meurtres en série (Photo, AFP).
Le camp d’Al-Hol a été secoué récemment par des meurtres en série (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 28 mars 2021

Syrie: opération sécuritaire antijihadiste à Al-Hol, des dizaines d'arrestations (ONG)

  • L'opération des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par des combattants kurdes, durera au moins 10 jours, selon un responsable, et bénéficie du soutien de la coalition internationale antijihadistes emmenée par Washington
  • L'ONU a maintes fois mis en garde contre une détérioration de la situation sécuritaire à Al-Hol, véritable cité de tentes où vivent près de 62 000 personnes, dont 93% de femmes et d'enfants, dans le nord-est de la Syrie en guerre

BEYROUTH: Les forces kurdes en Syrie ont lancé dimanche une opération de sécurité dans le camp de déplacés d'Al-Hol, secoué par des meurtres en série, une ONG rapportant des dizaines d'interpellations de résidents soupçonnés d'appartenance au groupe jihadiste Etat islamique (EI).

L'opération des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par des combattants kurdes, durera au moins 10 jours, selon un responsable, et bénéficie du soutien de la coalition internationale antijihadistes emmenée par Washington.

L'ONU a maintes fois mis en garde contre une détérioration de la situation sécuritaire à Al-Hol, véritable cité de tentes où vivent près de 62 000 personnes, dont 93% de femmes et d'enfants, dans le nord-est de la Syrie en guerre.

Au moins 40 personnes y ont été tuées depuis le début de l'année, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Poudrière jihadiste" selon des observateurs, Al-Hol accueille des familles syriennes, irakiennes mais aussi d'Europe ou d'Asie.

Dimanche à l'aube, les forces kurdes ont lancé "une importante opération sécuritaire (...) contre l'EI" dans le camp et le village voisin, où des opérations de ratissage ont été menées, a indiqué l'OSDH.

"Soupçonnés de soutenir l'EI, une trentaine de femmes et d'hommes ont été interpellés", a précisé à l'AFP le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahmane, et "les arrestations se poursuivent".

La milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) et la police locale participent à l'opération, a-t-il ajouté.

"Entraver Daech" 

Quelque 5 000 agents de sécurité ont été déployés dans le camp pour "protéger les résidents" pendant l'opération, ont indiqué les FDS dans un communiqué.

Neuf personnes, dont "un chef de l'EI", ont été arrêtées, précisent les FDS.

Une vidéo diffusée par les YPG montre des miliciens emmener un groupe d'hommes vers des véhicules.

L'objectif est "d'entraver les activités de Daech (EI) dans le camp pour assurer la sécurité de ses résidents", a de son côté déclaré à l'AFP le porte-parole de la coalition internationale, le colonel Wayne Marotto.

Il a évoqué un soutien en matière de "renseignements, de surveillance et de reconnaissance" pour cette opération, aussi destinée à permettre aux ONG de travailler en sécurité.

Médecins sans frontières (MSF) avait annoncé début mars la suspension de ses activités à Al-Hol après la mort d'un de ses employés qui vivait dans le camp avec sa famille.

Le camp a été secoué par plusieurs incidents impliquant parfois des partisans de l'EI, dont des tentatives d'évasion et des attaques contre des gardes ou des employés d'ONG.

Les responsables kurdes pointent du doigt des cellules de l'EI pour les meurtres, mais une source humanitaire avait aussi évoqué des tensions tribales.

Dernier vestige du califat" 

Fer de lance de la lutte anti-EI en Syrie, les FDS avaient annoncé le 23 mars 2019 la chute du "califat" de l'EI, avec la conquête de l'ultime bastion de Baghouz.

Si le groupe jihadiste a depuis renoué avec la clandestinité, il continue de revendiquer des attentats sanglants en Syrie, en Afrique de l'Ouest ou encore en Afghanistan.

Quelque 11 0000 jihadistes sont détenus dans les prisons kurdes en Syrie, selon l'ONU tandis que femmes et enfants sont retenus dans des camps, que certains considèrent comme des bombes à retardement.

"Certains détenus perçoivent Al-Hol comme le dernier vestige du califat", soulignait en février un rapport onusien, selon lequel environ 10 000 femmes et enfants étrangers vivent dans une annexe réservée.

"Des cas de radicalisation, de formation, de collecte de fonds et d'incitation à des opérations extérieures ont été signalés", ajoutait le rapport. "Certains mineurs seraient endoctrinés et préparés pour devenir de futurs combattants" de l'EI.

Les autorités kurdes réclament le rapatriement des femmes et des enfants. Cependant, la plupart des pays, notamment européens, rechignent à reprendre leurs citoyens. Certains, dont la France, ont rapatrié un nombre limité d'orphelins.

"Le danger de l'EI ça reste les milliers de détenus et les milliers de familles dans les camps d'Al-Hol et de Roj, qui gardent l'idéologie extrémiste", ont averti mardi les FDS, déplorant "le manque d'action" internationale.

Au total, quelque 43 000 étrangers sont retenus par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, selon Human Rights Watch (HRW).


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.