Aujourd’hui, le meilleur critère de succès au Liban est la capacité de le quitter et d’en éloigner ses enfants; les envoyer dans un endroit plus sûr où ils pourront continuer leur vie et leurs études sans se soucier des obstacles créés par l'aggravation de la crise intérieure.
Le deuxième succès se mesure quant à lui par la capacité de contourner les difficultés de la crise en obtenant des devises fortes, en particulier par l’intermédiaire de parents résidant à l’étranger, ce qui permet de maintenir un ancien niveau de vie, une option synonyme de doux rêve pour la plupart des citoyens.
Aujourd'hui, les Libanais peuvent admettre qu’il devient presque impossible de vivre dans leur pays. D'autres se retrouvent pris au piège de la pauvreté, de l'inflation, de la maladie et de la mort, sans aucun espoir d'atteindre l'une des nouvelles formes de «succès» déterminées par les récents développements.
La majorité des Libanais n'émigreront pas et n'arriveront pas à envoyer leurs enfants dans des endroits où ils pourront avoir une vie digne. Ils souffriront encore, de diverses ramifications de la désintégration sociale et étatique. Les segments vulnérables et marginalisés verront s’effondrer les formes traditionnelles de solidarité sociale, que ce soit au niveau de la famille, du quartier ou du village, qui leur fournissait un peu de protection.
La société dans son ensemble a été drainée par les conséquences ravageuses de la catastrophe qui terrasse tout une population, du jamais vu par le «Grand Liban», depuis sa création il y a 100 ans.
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