NEW YORK: L’Arabie saoudite a informé le Conseil de sécurité de l’Onu mercredi d’une éventuelle "tâche d’huile" qui aurait été aperçue dans une zone de transit à 50 km du d'un pétrolier abandonné au large du Yémen qui menace de livrer à la mer ses 1,1 millions de barils de pétrole dans ce qui risque d’être une gigantesque catastrophe écologique.
Vieux de 45 ans et contenant 1,1 million de barils de brut, le FSO Safer est ancré depuis 2015 au large du port de Hodeida (ouest), à une soixante de km des premières zones habitées dans le pays en guerre entre pouvoir et rebelles Houthis depuis 2014. Il se trouve au terminal de Ras Issa depuis plus de 5 ans.
Le port est contrôlé par les Houthis qui avaient finalement donné le feu vert mi-juillet aux experts de l'ONU pour inspecter le pétrolier mais ceux-ci attendent toujours une autorisation écrite pour pouvoir s'y rendre. L'ONU a par ailleurs averti que la catastrophe qui menace de se produire pourrait être quatre fois pire que la catastrophe d’Exxon Valdez en Alaska en 1989.
Dans une lettre adressée à l’Onu, l’ambassadeur saoudien auprès de l’organisation Abdallah Al-Mouallimi a indiqué qu’un tuyau attaché au bateau est soupçonné d’avoir été détaché du stabilisateur qui le retient et flotterait à présent à la surface de l’eau
Pour l’heure, l’Onu attend toujours une autorisation des Houthis pour avoir accès au navire et y effectuer les réparations nécessaires.
Al-Mouallimi a ajouté que le tanker Safer se trouve dans un sérieux état d’obsolescence qui menace tous les pays riverains de la mer Rouge, le Yémen et l’Arabie saoudite y compris.
Le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, a averti récemment que si le pétrolier se brise, "il dévastera l'écosystème de la mer Rouge" et perturbera les principales voies de navigation. "Les Houthis doivent accorder l'accès avant que cette bombe à retardement n'explose", avait-il ajouté.
Si le navire se brise, "vous allez avoir deux catastrophes", a averti de son côté Lise Grande, coordinatrice humanitaire de l'ONU pour le Yémen. "Il y aura une catastrophe environnementale sans égale (...) et ce sera une catastrophe humanitaire car le pétrole rendra le port de Hodeida inutilisable", a-t-elle déclaré à l'AFP.