L'île de la Guadeloupe reçoit des renforts policiers après des violences

La police patrouille les rues à la suite des affrontements (Capture d’écran, AFP).
La police patrouille les rues à la suite des affrontements (Capture d’écran, AFP).
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Publié le Lundi 22 novembre 2021

L'île de la Guadeloupe reçoit des renforts policiers après des violences

  • Aussitôt arrivés, les renforts, comprenant des unités d'élite du GIGN et du Raid, ont participé au démantèlement des barricades
  • Comme la veille, la nuit de samedi à dimanche avait été agitée, entre barrages routiers, incendies et pillages qui ont débouché sur 38 interpellations

POINTE-A-PITRE : Le département français de la Guadeloupe, dans les Caraïbes, a accueilli dimanche des renforts policiers partis de la métropole pour faire face à des violences ayant pour origine la contestation de l'obligation vaccinale des soignants, qui a dégénéré en crise sociale d'ampleur.

Aussitôt arrivés, les renforts, comprenant des unités d'élite du GIGN et du Raid, ont participé au démantèlement des barricades formées d'objets hétéroclites et tenues par des groupes de "15 à 50 personnes", selon un responsable de la gendarmerie de Pointe-à-Pitre, le colonel Jean Pierre.

"Grâce aux forces de l’ordre présentes et aux réquisitions de la préfecture, nous avons pu dégager les axes avec des moyens plus importants",  a expliqué à l'AFP  Eric Dethelot, cadre de Route de Guadeloupe.

Mais la poursuite "des violences urbaines, exactions et autres entraves à la circulation", a conduit le rectorat à suspendre lundi l'accueil des élèves "dans les écoles, collèges et lycées" de la Guadeloupe continentale.  "La situation reste incertaine concernant le trafic routier et la possibilité pour les personnels et les élèves de se déplacer sans encombres et en toute sécurité semble compromise à ce stade", indique-t-il dans un communiqué.

Trente personnes seront jugées lundi en comparution immédiate à Pointe-à-Pitre, soupçonnées d'avoir participé aux violences urbaines qui agitent l'île depuis une semaine, a indiqué dimanche soir le procureur de la République, Patrick Desjardins.

Comme la veille, la nuit de samedi à dimanche avait été agitée, entre barrages routiers, incendies et pillages qui ont débouché sur 38 interpellations et fait deux blessés chez les forces de l'ordre.

Ces incidents ont eu lieu malgré un couvre-feu nocturne décrété par le préfet de ce département d'environ 400.000 habitants, situé 600 km au nord-est des côtes d'Amérique du Sud.

"Une nouvelle fois, les forces de police et gendarmerie, mais aussi les sapeurs-pompiers (...) ont fait l'objet de plusieurs tirs d'armes à feu", a dénoncé la préfecture de Guadeloupe, selon qui "des bandes organisées recherchent désormais le chaos".

Des magasins alimentaires et des pharmacies ont été pillés. "A chaque fois, une barricade placée en amont nous empêchait d'avancer", ont indiqué les gendarmes français, qui évoquent aussi des soupçons de "faux appels pour nous attirer ailleurs".

Un poste de police a été incendié à Morne-à-l'Eau (nord).

Le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, a qualifié dimanche la situation d'"intolérable et inacceptable", assurant que la réponse de l'Etat serait celle de la "fermeté".

Le Premier ministre Jean Castex doit recevoir lundi soir des élus de l'île pour qu'ils puissent "exposer leur analyse de la situation" et permettre "un dialogue sur les conséquences de l'obligation de vaccination pour les soignants et les pompiers", selon le bureau du Premier ministre.

L'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), syndicat en pointe de la contestation, a appelé samedi "à poursuivre la mobilisation et à renforcer les piquets de revendications populaires".

Au 16 novembre, 46,4% des personnes de plus de 18 ans avaient reçu au moins une injection en Guadeloupe, selon les autorités, un taux largement inférieur à la France métropolitaine.

Un appel à la grève générale en Martinique, l'île française voisine des Antilles, a par ailleurs été lancé pour lundi.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.