Assaut du Capitole: le «chaman» lié à QAnon condamné à près de trois ans et demi de prison

Armé d'une lance et torse nu, Jacob Chansley avait participé à l'envahissement du Congrès avec des centaines de partisans de Donald Trump. (Photo, AFP)
Armé d'une lance et torse nu, Jacob Chansley avait participé à l'envahissement du Congrès avec des centaines de partisans de Donald Trump. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 17 novembre 2021

Assaut du Capitole: le «chaman» lié à QAnon condamné à près de trois ans et demi de prison

Armé d'une lance et torse nu, Jacob Chansley avait participé à l'envahissement du Congrès avec des centaines de partisans de Donald Trump. (Photo, AFP)
  • Jacob Chansley, 34 ans, «est devenu l'image même» de cette journée de chaos qui avait fait trembler la démocratie américaine
  • Jacob Chansley a affirmé n'être «pas un dangereux criminel» mais souffrir de «troubles de la personnalité» 

WASHINGTON: Un militant pro-Trump complotiste, devenu avec sa coiffe aux cornes de bison un des visages de l'attaque du Capitole le 6 janvier, a été condamné mercredi à près de trois ans et demi de prison par un tribunal de Washington, une peine plus légère que celle réclamée par l'accusation. 

Jacob Chansley, 34 ans, « est devenu l'image même » de cette journée de chaos qui avait fait trembler la démocratie américaine, a souligné le juge Royce Lamberth en prononçant une sentence de 41 mois d'emprisonnement. 

« Ce que vous avez fait est terrible », a-t-il ajouté, tout en prenant en compte les « remords » de l'accusé. 

Armé d'une lance et torse nu, ce « chaman » autoproclamé et adhérent aux théories du complot de la nébuleuse QAnon avait participé à l'envahissement du Congrès avec des centaines de partisans de Donald Trump, pour empêcher les élus de valider la victoire du démocrate Joe Biden à l'élection présidentielle.  

Il avait pénétré dans l'hémicycle du Sénat, s'était assis sur la chaise réservée au vice-président Mike Pence et avait laissé une note disant « Ce n'est qu'une question de temps, la justice arrive! ». 

L'homme originaire de Phoenix, dans l'Arizona, avait été arrêté quelques jours après les faits et est en détention depuis dix mois. 

En septembre, il avait plaidé coupable d'entrave à une procédure officielle devant un tribunal fédéral de Washington. 

L'accusation avait réclamé le 10 novembre 51 mois de prison, ce qui aurait été la plus lourde peine prononcée contre un participant à l'assaut du 6 janvier, même si les charges de violences ont été abandonnées. 

« Tu as déconné »  

Cette peine sévère « suffira à dissuader à jamais tout acte criminel de ce genre », a expliqué mercredi la procureure Kimberly Paschall. « La justice ne restera pas les bras croisés alors que vous attaquez le transfert pacifique du pouvoir ».  

Pour expliquer sa sévérité, elle a rappelé que Jacob Chansley avait posté des « messages au vitriol » sur les réseaux sociaux contre « les responsables politiques corrompus et les traîtres au sein du gouvernement » bien avant les événements du 6 janvier. 

« Si l'accusé avait été pacifique, il ne serait pas ici aujourd'hui », a-t-elle lancé.  

« Une foule à l'assaut du Capitole avec pour but de perturber les activités des parlementaires n'est pas pacifique, c'est une entrave criminelle », a-t-elle expliqué. 

S'adressant longuement au juge, Jacob Chansley a affirmé n'être « pas un dangereux criminel » mais souffrir de « troubles de la personnalité » qu'il veut soigner pour devenir un « homme meilleur ».   

« Je ne suis pas un homme violent, ni un insurgé et certainement pas un terroriste. Je suis juste un homme bon qui a enfreint la loi », a-t-il expliqué, assurant croire « en la liberté, la loi et l'ordre, et la responsabilité ». 

Placé à l'isolement en prison, il a raconté avoir eu le temps de se regarder dans un miroir pour se dire: « Mec, tu as vraiment déconné ». 

Avant son jugement, son avocat Albert Watkins avait assuré que Jacob Chansley avait depuis répudié la mouvance QAnon et s'était dit « déçu » par Donald Trump. 

Au total, 664 personnes ont été inculpées à des degrés divers pour leur participation à l'assaut meurtrier, selon le programme de recherche spécialisé dans l'extrémisme à l'université George Washington. 

Cinq personnes sont mortes pendant ou peu après l'attaque, dont un policier et une manifestante tuée par un agent à l'intérieur du bâtiment. 

En outre, deux agents de police se sont suicidés dans les jours et les semaines suivantes, sans qu'un lien direct ait pu être établi. 


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.