Assaut du Capitole: Steve Bannon inculpé pour avoir refusé de témoigner

Le témoignage de Steve Bannon est vu comme essentiel car il est censé permettre de comprendre ce que faisait Trump avant et pendant l'assaut. Le 5 janvier, il avait notamment affirmé sur un podcast que "tout converge et c'est le moment d'attaquer". (Photo, AFP)
Le témoignage de Steve Bannon est vu comme essentiel car il est censé permettre de comprendre ce que faisait Trump avant et pendant l'assaut. Le 5 janvier, il avait notamment affirmé sur un podcast que "tout converge et c'est le moment d'attaquer". (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 13 novembre 2021

Assaut du Capitole: Steve Bannon inculpé pour avoir refusé de témoigner

  • La commission d'enquête parlementaire sur les violences du 6 janvier veut adresser un message clair aux autres témoins tentés d'ignorer les citations à comparaître
  • L’ancien conseiller, qui fait partie de la mouvance populiste d’extrême droite, avait joué un rôle crucial dans l'élection de Trump, avant d'être remercié par l’ex-président

WASHINGTON : Steve Bannon, proche allié de l'ex-président Donald Trump, a été inculpé d'"entrave" aux prérogatives d'enquête du Congrès, un message clair aux autres témoins tentés d'ignorer les citations à comparaître de la commission d'enquête parlementaire.

L'ancien conseiller de 67 ans est poursuivi pour avoir refusé de témoigner et de transmettre des documents à la commission spéciale de la Chambre des représentants qui enquête sur le rôle de Donald Trump dans l'attaque de ses partisans contre le Capitole, le 6 janvier.

Cette inculpation "devrait envoyer un message clair à tous ceux qui pensent pouvoir ignorer la commission ou essayer de faire obstacle à notre enquête: personne n'est au-dessus de la loi", a réagi Bennie Thompson, président démocrate de la commission d'enquête.

Malgré sa convocation à la mi-octobre, Steve Bannon ne s'était pas présenté devant les élus en invoquant le droit des présidents à garder certains documents et discussions confidentiels.

Mais selon la commission, cette protection ne s'applique pas car M. Trump n'est plus président et n'a jamais officiellement fait valoir ce privilège de l'exécutif.

Steve Bannon, conseiller discret mais très influent, avait joué un rôle crucial dans l'élection de Donald Trump en donnant un virage résolument populiste à la campagne du milliardaire républicain en 2016, avant d'être poussé vers la sortie l'année suivante.

Il n'exerçait aucune fonction officielle le 6 janvier mais semble avoir parlé de la manifestation avec le président au cours des jours précédents, selon la commission d'enquête.

Il faisait notamment partie de la "cellule de crise" dirigée par des conseillers de M. Trump depuis un hôtel de luxe de Washington avant et après l'assaut sur le siège du Congrès.

Il encourt entre 30 jours et un an de prison pour chaque chef d'inculpation et sera jugé par un tribunal fédéral. Mais la bataille judiciaire pourrait prendre des mois ou des années, ce qui risquerait de saper l'enquête.

Une victoire des républicains aux élections parlementaires de mi-mandat en novembre 2022 signerait également la fin de l'enquête.

La commission d'enquête, qui a déjà entendu plus de 150 témoins, a lancé cette semaine de nouvelles assignations contre des proches du milliardaire républicain, dont son ancienne porte-parole à la Maison Blanche Kayleigh McEnany ou son conseiller Stephen Miller.

Le témoignage de Steve Bannon est vu comme essentiel car il est censé permettre de comprendre ce que faisait Donald Trump avant et pendant l'assaut.

"Il est une pièce du puzzle", a expliqué Adam Kinzinger, un des deux élus républicains de cette commission à majorité démocrate.

"Il y a ses commentaires de la veille du 6 janvier" qui semblent indiquer "qu'il savait ce qui allait se passer", a ajouté l'élu. "Nous voulons savoir ce qu'il savait".

Le 5 janvier, M. Bannon avait notamment affirmé sur un podcast que "tout converge et c'est le moment d'attaquer".

Un autre proche de M. Trump, son ancien chef de cabinet Mark Meadows, a également snobé vendredi une citation à comparaître devant la commission d'enquête.

Il a invoqué une décision judiciaire annoncée jeudi, qui suspend temporairement jusqu'au 30 novembre la transmission de documents internes de la Maison Blanche à la commission parlementaire.

L'ex-président avait invoqué le droit de l'exécutif à garder certaines informations secrètes.

Les documents en question comprennent notamment les dossiers d'anciens proches conseillers de Donald Trump ainsi que le journal quotidien de la Maison Blanche -- un compte-rendu de ses activités, déplacements, briefings et appels téléphoniques.

Mais pour la commission d'enquête, le président Joe Biden a autorisé la publication des documents et M. Meadows est dans l'obligation de témoigner au risque d'être lui aussi inculpé d'entrave aux prérogatives d'enquête du Congrès.

Le 6 janvier, des milliers de partisans de Donald Trump s'étaient réunis à Washington au moment où le Congrès certifiait la victoire de Joe Biden.

L'ancien magnat de l'immobilier s'était adressé à la foule, martelant, sans fondement, que l'élection lui avait été "volée". Plusieurs centaines de manifestants s'étaient alors lancés à l'assaut du temple de la démocratie américaine, semant le chaos et la violence jusque dans l'hémicycle.

Il avait été acquitté en février à l'issue d'un procès au Congrès pour "incitation à l'insurrection".


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.