Une peintre américaine de 81 ans retourne en Arabie saoudite après vingt ans d’absence

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Publié le Mercredi 17 novembre 2021

Une peintre américaine de 81 ans retourne en Arabie saoudite après vingt ans d’absence

  • Maris Shepherd a peint des œuvres commandées par certaines des personnalités les plus connues de la région, notamment le prince Sultane ben Salmane
  • Une exposition à la galerie d’art Naila à Riyad révélera au public les 12 à 14 peintures de la ferme du prince Sultane pour la première fois depuis leur création il y a plus de vingt ans

RIYAD: Maris Shepherd est une artiste américaine spécialisée dans la peinture de tout ce qui est historique, des monuments saoudiens aux fermes, en passant par les ruines anciennes.

«Lorsque je voyage, je ne cherche pas ce qui est nouveau ou moderne, je cherche l’architecture culturellement classique de chaque région du monde. J’ai visité 72 pays différents et je suis toujours à la recherche de la région la plus ancienne et la plus classique», explique-t-elle à Arab News.

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L’artiste âgée de 81 ans a visité le Royaume en 1999 et en 2000 pour enseigner l’art et peindre des œuvres commandées par certaines des personnalités les plus connues de la région. Aujourd’hui, à son retour, elle décrit l’Arabie saoudite comme étant méconnaissable par rapport à ce qu’elle était il y a vingt ans.

«Je pense que ce qui m’a le plus marquée, c’est sa taille actuelle, tous les nouveaux bâtiments et sa modernité si sophistiquée. Je suis très impressionnée par la façon dont elle s’est développée», dit-elle.

Adolescente, Maris Shepherd était dessinatrice. Dans la trentaine, elle s’est tournée vers l’aquarelle lorsqu’elle a commencé à prendre des cours.

«J’avais trois petits enfants à l’époque et mon mari m’a dit qu’il resterait avec eux un soir par semaine si je voulais suivre les cours, ce que j’ai fait. J’ai tout de suite commencé à gagner des prix. J’étais douée pour cela dès le début», raconte-t-elle.

Depuis lors, elle a étudié la technique de l’aquarelle avec certains des plus grands artistes, notamment Charles Reid, Millard Sheets, Robert E. Wood, Tony Couch, Ron Ranson et Tom Lynch.

«J’ai toujours aimé regarder les aquarelles lors des expositions. J’ai découvert que l’une des raisons pour lesquelles elles sont si attrayantes pour le spectateur est leur transparence. Vous regardez le papier blanc à travers le pigment et le papier réfléchit la lumière à travers le pigment comme un vitrail», poursuit Mme Shepherd.

«Au début de ma carrière, je peignais ce que je voyais, ce que j’observais. Je n’inventais jamais rien», ajoute-t-elle.

 

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La question qui lui est souvent posée est celle de savoir comment une artiste qui a étudié l’ingénierie architecturale au Texas et qui est mère de trois enfants s’est retrouvée à créer des œuvres commandées par des membres de la famille royale en Arabie saoudite.

«Mon cousin était pilote d’hélicoptère à Bahreïn et il a découvert que j’avais appris à mon frère à peindre au Texas. Il m’a alors demandé: “Quand viendras-tu ici m’apprendre à peindre?”», explique-t-elle.

Maris Shepherd a débuté son parcours dans le Golfe, à Bahreïn, avant d’être transférée en Arabie saoudite avec son cousin. Elle était basée à Riyad et a continué à lui apprendre à peindre.

Son parcours ne s’est cependant pas arrêté là, puisqu’elle a commencé à donner des cours à de nombreuses jeunes femmes peintres dans le quartier diplomatique de Riyad.

«Il existe énormément de talents en Arabie saoudite. Les femmes que j’ai rencontrées sont extrêmement douées et j’espère qu’elles continueront à développer et à exposer leur travail. Maha Malluh, une de mes élèves, le fait à Londres et je pense que les jeunes filles devraient être encouragées à dessiner et à peindre», souligne Mme Shepherd.

 

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Elle a ensuite fait appel à un agent du Royaume qui possédait de nombreuses galeries d’art locales. C’est à ce moment qu’elle a été présentée à des personnes très connues et qu’elle a commencé à peindre des œuvres commandées pour elles. Parmi ces personnalités figure le prince Sultane ben Salmane, le premier astronaute arabe et musulman.

Mme Shepherd a mentionné qu’à l’époque, la tendance était aux tableaux carrés plutôt qu’aux tableaux rectangulaires traditionnels.

«Mon agent m’a dit de me rendre à la ferme du prince Sultane et de la peindre sur une toile carrée, et c’est là que j’ai rencontré Sultane», se souvient-elle. Il est venu à la ferme pendant que je peignais et il a tendu la main en disant: “Bonjour, je suis Sultane”».

Mme Shepherd précise qu’après avoir été humblement présentée au prince Sultane, elle lui a tendu une pile de certains de ses tableaux. «J’avais une pile de peintures de la ferme que j’avais déjà terminées et il les a regardées. À l’époque, il m’a dit qu’il voulait les acheter, mais je ne l’avais pas compris», confie-t-elle.

 

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Elle devait les exposer dans la galerie de son agent, mais c’est le prince Sultane qui les lui a achetées. Jusqu’à présent, ces œuvres n’ont jamais été exposées publiquement.

Une exposition à la galerie d’art Naila à Riyad, qui aura lieu mercredi, révélera au public les 12 à 14 peintures de la ferme du prince Sultane pour la première fois depuis leur création il y a plus de vingt ans.

Celles-ci varient en termes de techniques et de paysages, montrant les différents aspects de la ferme du prince. «Ces toiles sont très réalistes et offrent un aperçu de chaque partie de la ferme qui m’intéressait», explique Mme Shepherd.

«Tout ce qui se trouvait dans la ferme m’intriguait. Je suis tombée amoureuse de la cascade et du vieux puits et, bien sûr, de l’intérieur de la ferme. J’ai adoré le fait qu’un pamplemoussier poussait dans l’atrium», ajoute-t-elle.

L’artiste raconte que même vingt ans plus tard, durant la pandémie de Covid-19, alors qu’elle ne pouvait pas retourner au Royaume, le prince Sultane lui envoyait des images qu’il avait prises pour qu’elle les peigne. «L’une d’elles était prise d’un avion. L’aile de l’avion figurait dans la photo, il y avait de la neige sur le sol», dit-elle.

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«Il a acheté plusieurs grandes œuvres représentant son ancienne ferme de palmiers dattiers à Riyad. Ces dernières années, le prince a commandé de nombreux grands tableaux qui ont été expédiés à Riyad depuis Albuquerque, et il publie actuellement un livre sur sa ferme et utilise plusieurs de mes aquarelles pour l’illustrer», ajoute-t-elle.

En plus de peindre des œuvres d’art commandées et personnelles pour les membres de la famille royale du Royaume, Maris Shepherd a également illustré plusieurs livres pour enfants et travaillé sur des dizaines de projets près de chez elle.

«Mes œuvres se trouvent dans des centaines de collections privées et d’entreprises, dont le Capitole de l’État de Caroline du Sud, l’université de Caroline du Sud, la chambre de commerce de Fort Worth, et plusieurs banques à Fort Worth et au Nouveau-Mexique. De nombreux membres de la famille royale saoudienne ainsi que la Saudi American Bank de Riyad possèdent mes aquarelles», mentionne-t-elle.

Une grande collection d’œuvres réalisées par Mme Shepherd, comprenant plus de 50 toiles représentant des monuments et des industries historiques de Fort Worth, au Texas, a été commandée par le Plaza Medical Center de Fort Worth.

 

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Pour conclure, elle confie à Arab News que son endroit préféré pour peindre dans le monde entier est Djeddah et qu’elle espère que sa prochaine visite sera consacrée à l’exploration du sud du Royaume.

«J’aime le moucharabieh, icône culturelle classique, et j’aime la texture, le caractère ancien. J’aime les choses qui sont vieilles. Djeddah est donc probablement ma ville préférée», affirme Mme Shepherd.

«J’ai été au Yémen et je connais son architecture dans le sud. J’aimerais donc me rendre dans le sud de l’Arabie saoudite pour découvrir ce que ce pays propose dans le même esprit», ajoute-t-elle.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


A la Fondation Vuitton, «  L'Atelier Rouge  » de Matisse comme un manifeste

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
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  • "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets
  • L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949

PARIS: Comme un manifeste, il a inspiré d'innombrables peintres abstraits américains, ce qu'Henri Matisse ne savait pas lorsqu'il l'a peint: "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets.

L'exposition réunit en effet pour la première fois toutes les œuvres présentes dans ce tableau, une quinzaine de toiles et de sculptures qui se trouvaient dans l'atelier de l'artiste à Issy-les-Moulineaux, en région parisienne.

Certaines sont célèbres, comme "Le Jeune Marin II" (1906), exposé en France pour la première fois depuis 31 ans. D'autres moins, comme "La Corse, le vieux moulin" (1898).

L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949 et qui fait partie de ses œuvres les plus prestigieuses, selon Ann Temkin, sa conservatrice en chef.

Des documents d'archives inédits et d'autres œuvres éclairent le contexte de création de ce "tableau-énigme", selon l'expression de la commissaire générale Suzanne Pagé, telles que "La Fenêtre bleue" (1913) du MoMA et "Grand Intérieur rouge" (1948) du Musée d'art moderne du Centre Pompidou.

Révélation

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau".

"Chtchoukine lui a passé commande, a acheté d'innombrables tableaux, dont +La Danse+ et +L'Atelier rose+, mais, cette fois, il refuse", raconte Mme Pagé.

"Dans sa première phase, les murs de l'atelier étaient bleus avec des rayures vertes, le sol rose et le mobilier ocre, représentant un intérieur avec une perspective traditionnelle".

"Matisse l'a laissé reposer pendant un mois et il va le recouvrir entièrement de rouge vénitien très rapidement avec une technique très fébrile", développe-t-elle.

Matisse "ne l'explique pas très bien lui-même. Il a eu une révélation". Le tableau fera "fonction de manifeste pour tous les artistes américains expressionnistes et la génération suivante, du type Mark Rothko puis Ellsworth Kelly. La représentation y est abolie au profit de l'abstraction", ajoute Mme Pagé.

A l'époque, souligne-t-elle, "tout le monde a pensé que Matisse tombait dans une espèce d'errance".

Montré à Londres, il y reçoit un accueil très froid, comme à New York, Boston et Chicago plus tard, au prestigieux Armory Show. Il finira dans un club privé londonien avant d'être revendu à un galeriste new-yorkais en 1940, puis d'entrer au MoMA en 1949.

Tableau « osé »

"L'histoire de l'art n'aurait pas été la même sans lui. C'est l'un des tableaux les plus osés de Matisse, qu'il a fait à l'aube de ses 40 ans, et c'est un moment d'expérimentation dans son travail qui a le plus influencé l'histoire de l'art du reste du XXe siècle", assure Mme Temkin.

"Lorsqu'il est arrivé au MoMA en 1949, c'était au moment où les artistes commençaient à utiliser de très grands formats avec des tableaux plein de couleurs. On raconte que la femme de Rothko se plaignait de le voir aller tout le temps voir +L'Atelier rouge+ au MoMA, ce à quoi il aurait répondu que, sans lui, elle n'aurait pas la maison dans laquelle elle vivait, façon de dire qu'il n'aurait pas eu lui-même la carrière qu'il a eue", confie-t-elle.

Parallèlement à Matisse, la fondation présente une exposition consacrée justement à un artiste américain de l'abstraction, Ellsworth Kelly (1923-2015), la plus grande de cette ampleur organisée à Paris où il vécut plusieurs années, intitulée "Formes et Couleurs", en collaboration avec le Glenstone Museum (Potomac, Maryland).

Connu pour ses œuvres monochromes, à mi-chemin entre peinture et sculpture, Ellsworth Kelly a aussi conçu pour la Fondation Vuitton le décor de son auditorium, juste avant de mourir.


La French touch pour un voyage de renouveau et de bien-être à Dubaï

Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
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  • La journée commence par un petit déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique
  • Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique

DUBAÏ: Le Retreat Palm Dubai MGallery propose à ses clients un véritable voyage avec le programme intitulé «MGallery Memorable Moments», récemment dévoilé.

Le MGallery fait partie de la chaîne hôtelière française Sofitel Hotels, basée à Paris.

Conçu pour offrir une journée inoubliable de relaxation et de rajeunissement, le MGallery offre aux touristes et aux résidents des Émirats arabes unis une expérience inoubliable de bien-être, loin de l'agitation de la ville et de la vie quotidienne.

La journée commence par un petit-déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique. Qu'il s'agisse de s'immerger dans le royaume de la thérapie «color and sound», de s'adonner à des expériences sportives ou de prendre soin de son visage, la chaîne française offre une expérience qui répond à tous les goûts.

«Ces rituels servent de marqueurs profonds dans votre voyage. Ils revigorent le corps, l'esprit et l'âme», confie ainsi Samir Arora, directeur général de MGallery.

«Chaque moment de ce séjour exceptionnel est soigneusement conçu pour vous laisser un sentiment d'équilibre intérieur et de renouveau», ajoute-t-il.

Le Retreat Palm Dubai MGallery est un hôtel de luxe marqué par la French touch.

Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique et il offre à ses clients un espace serein où ils peuvent profiter d'un service personnalisé et d'expériences culinaires exquises.

Avec son mélange inimitable d'élégance contemporaine, le Retreat Palm Dubai MGallery offre une retraite inoubliable aux voyageurs exigeants qui sont à la recherche d'une expérience unique et enrichissante.

 


Soprano se lance dans le cinéma

Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
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  • Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français
  • «Marius et les gardiens de la cité phocéenne» doit sortir en 2025

PARIS: Le rappeur marseillais Soprano se lance dans le cinéma et tiendra le rôle principal d'une comédie d'aventure familiale dont le tournage vient de débuter, ont annoncé mardi les producteurs.

"Marius et les gardiens de la cité phocéenne" doit sortir en 2025.

Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français, y joue le rôle d'un guide touristique autoproclamé "Roi de Marseille", "qui trimballe ses clients dans son bus panoramique".

Virage artistique 

"Le jour où son véhicule tombe en panne, mettant en péril son petit business, il fait la rencontre de trois gamins du quartier qui prétendent être sur la piste d'un trésor. Marius se retrouve alors engagé dans une dangereuse aventure", résume le synopsis.

De nombreuses personnalités populaires du rap se sont essayées au cinéma, certains étant devenus des habitués des plateaux comme Joeystarr ou plus récemment, alias Fianso.