En Israël, ramasser les ordures peut faire gagner de l'argent virtuel

En cet après-midi d'automne, Elishya glisse dans un sac plastique les trouvailles du jour: emballages alimentaires, carcasses de bouteilles en plastique, cartons et une grande bouteille en verre. (AFP)
En cet après-midi d'automne, Elishya glisse dans un sac plastique les trouvailles du jour: emballages alimentaires, carcasses de bouteilles en plastique, cartons et une grande bouteille en verre. (AFP)
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Publié le Mercredi 10 novembre 2021

En Israël, ramasser les ordures peut faire gagner de l'argent virtuel

  • «Nous avons déjà plus de 16 000 utilisateurs dont 1 200 sont actifs chaque semaine»poursuit Gal Lahat, 21 ans, cofondateur et directeur technique
  • «Les gens boivent, font des barbecues et laissent toutes leurs ordures dehors, ce n'est vraiment pas agréable et ça sent mauvais»

HAIFA: Dans la vallée verdoyante qui jouxte sa petite ville du nord d'Israël, Elishya Ben Meir promène sa chienne Luna et ramasse au passage des déchets abandonnés, localisés via une application mobile qui la récompense en monnaie virtuelle pour son geste.


En cet après-midi d'automne, Elishya glisse dans un sac plastique les trouvailles du jour: emballages alimentaires, carcasses de bouteilles en plastique, cartons et une grande bouteille en verre.


Pour chaque sac qu'elle remplit et jette à la poubelle, Elishya reçoit une dizaine de +Clean Coins+, une nouvelle monnaie virtuelle lancée par une start-up israélienne éponyme et qu'elle pourra dépenser auprès d'enseignes partenaires.


"Où que je regarde, je vois des déchets", se désole la jeune femme de 18 ans aux yeux azur et cheveux blonds remontés en chignon. "Les gens boivent, font des barbecues et laissent toutes leurs ordures dehors, ce n'est vraiment pas agréable et ça sent mauvais."  


Mais avant de balancer son butin dans le bac à ordures qui se trouve à quelques mètres, elle prend soin de photographier les sacs, afin de prouver son dépôt. "J'ai gagné environ 30 +Clean Coins+ aujourd'hui", se réjouit-elle.

«Un jeu»
"Chaque point noir sur la carte représente un spot de déchets signalé par un utilisateur", montre sur son téléphone Adam Ran, 35 ans, cofondateur et directeur général de +Clean Coin+ dans les bureaux de la jeune start-up à Haïfa, grande ville portuaire du nord du pays.


"Nous avons déjà plus de 16.000 utilisateurs dont 1.200 sont actifs chaque semaine", poursuit Gal Lahat, 21 ans, cofondateur et directeur technique.


La plateforme a été pensée comme une chasse au trésor, avec différents niveaux et des points, dit-il. "Vous pouvez voir votre progression par rapport aux autres utilisateurs. Nous voulons que cela ressemble à un jeu".


Et la rétribution incite tout à chacun à faire un geste pour l'environnement, assure-t-il.


"Ca motive", confirme Elishya, surtout lorsqu'il s'agit de nettoyer des endroits particulièrement sales. "La nature en profite et j'en profite un peu aussi", résume la jeune femme, qui est allée échanger ses +Clean Coins+ contre un t-shirt dans un magasin de vêtements de surf à Haïfa. 


+Clean Coin+ n'est pas une cryptomonnaie basée sur un "minage" énergivore des données par des microprocesseurs qui tournent en continu pour valider des blocs de transaction, mais une sorte de crédit d'échange pour bonne conduite écologique.


Plus de 25 enseignes "engagées pour l'environnement" ont d'ores et déjà rejoint le réseau, souligne Adam Ran. Les utilisateurs peuvent acquérir des objets mais aussi se "payer" des activités comme de l'escalade en salle ou des nuitées à l'hôtel. "Et ils pourront bientôt faire leurs courses au supermarché".

Gestion des déchets 
La monnaie virtuelle est subventionnée par plusieurs organismes privés et publics, notamment par des municipalités et des conseils régionaux qui y voient un outil pour optimiser la gestion des déchets, un véritable problème en Israël.


Utilisateurs, marques, collectivités territoriales: "chacun trouve son compte" dans cette solution qui combine écologie et économie, estime Adam Ran.


Pour Amiad Lapidot, expert au sein de l'organisation écologiste Adam Teva V’din, l'arrivée de +Clean Coin+ est "une très bonne chose", dans "un des pays qui produit le plus de déchets par habitant". 


Un chiffre? Israël produit en moyenne 1,7 kilo de déchets par personne et par jour contre 1,4 en moyenne dans les pays européens, dit-il à l'AFP.  


L'Etat hébreu traîne la réputation d'être accro au plastique, notamment aux sacs qui, abandonnés, polluent ses côtes et ses espaces verts. 


"Israël produit environ un million de tonnes de déchets plastique par an et ceux-ci représentent 18% de la totalité des déchets, contre 12% dans les pays européens" dit-il à titre comparatif.


Pour lui, des initiatives comme +Clean Coin+ s'ajoutent aux mesures que défend son ONG, comme l'extension de la loi sur la consigne des bouteilles ou la taxe sur les couverts en plastique, plébiscités en Israël. "Mais il faut aussi absolument trouver le moyen de produire moins de déchets", conclut-il.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).