A la COP climat, les renouvelables voudraient prendre la relève

Eolien, solaire, géothermie, hydroélectricité... sont passés de 8,7% à 11% de la consommation énergétique mondiale de 2009 à 2019. (AFP)
Eolien, solaire, géothermie, hydroélectricité... sont passés de 8,7% à 11% de la consommation énergétique mondiale de 2009 à 2019. (AFP)
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Publié le Mercredi 10 novembre 2021

A la COP climat, les renouvelables voudraient prendre la relève

  • «L’énergie fossile n’est pas mentionnée une seule fois dans l'accord climat de Paris, alors qu’elle produit 75% du CO2. C'est déjà un souci», dit Rana Adib
  • Pour des questions de résilience aussi, l'armée américaine s'est lancée dans le solaire et le vent, et le pays a vu un essor des «mini-réseaux» depuis l'ouragan Katrina

GLASGOW: La part des énergies fossiles, première source du réchauffement climatique, est aussi élevée qu'il y a dix ans, quand celle des renouvelables n'a que légèrement progressé. Rana Adib, directrice du réseau d'experts Ren21, est venue à la COP26 pour doper le déploiement des énergies vertes.

Eolien, solaire, géothermie, hydroélectricité... sont passés de 8,7% à 11% de la consommation énergétique mondiale de 2009 à 2019. Mais sur fond de demande accrue, pétrole, gaz et charbon sont toujours à plus de 80%, souligne ce réseau réunissant chercheurs, agences de l'énergie, ONG, industriels... Alors que faire?

"115 pays continuent à subventionner les énergies fossiles", souligne Rana Adib, provoquant des distorsions au détriment du photovoltaïque et de l'éolien, qui sont pourtant "l'option au moindre coût", dit-elle. "Les gouvernements doivent cesser ces investissements, qui sont des actifs irrécupérables pour le futur, et in fine le contribuable paie".

Selon un rapport du FMI, plus de 11 millions de dollars sont consacrés chaque minute aux subventions aux fossiles (5 900 milliards de dollars en 2020, 6,8% du PIB mondial), contribuant à saper les objectifs climatiques.

COP26: les «bandes du climat», symbole alarmant de 170 ans de réchauffement

Du bleu froid au rouge suffoquant, des bandes de couleur représentant 170 ans de réchauffement climatique d'un seul coup d'oeil sont devenues un symbole incontournable à la COP26 à Glasgow.


Retraçant l'évolution des températures moyennes dans le monde entre 1850 et 2020, ces rayures se retrouvent lors d'expositions sur le développement durable, sur masques et vêtements, et même sur les murs de la cafeteria du sommet, qui se tient jusqu'à la fin de la semaine dans la deuxième ville écossaise.


Son créateur, le climatologue Ed Hawkins, a lui-même jugé "stupéfiant" de retrouver l'image partout lors du sommet à Glasgow, auquel il s'est rendu la semaine dernière.


"C'est un visuel très dur, qui traduit très simplement et très vite le fait que la planète s'est réchauffée très rapidement", a déclaré le Pr Hawkins, à l'université anglaise de Reading (sud) où il a créé le dessin.


A chacune des "bandes du climat" ou "bandes chauffantes", noms sous lequels l'image est désormais connue, correspond une année dont la température est représentée par une couleur, de gauche à droite.


Du bleu de plus en plus clair au rouge de plus en plus foncé, "c'est une représentation frappante de la manière dont la planète s'est réchauffée, particulièrement ces 30 ou 40 dernières années", explique le scientifique.


L'idée lui est venue lors de la préparation d'un festival littéraire au Pays de Galles: "le public a immédiatement reconnu de quoi il s'agissait".


"Beaucoup comprennent graphiques scientifiques et chiffres", mais beaucoup d'autres "trouvent ça difficile", "avoir un éventail de possibilités pour communiquer à des publics différents est absolument essentiel".


Avec l'aide de la campagne en ligne sous le mot d'ordre #ShowYourStripes, les bandes du Pr Hawkins sont apparues à des concerts de rock ou lors de la semaine de la mode de Londres.


Si de telles apparitions sont plutôt inattendues pour le travail d'un scientifique, elles suscitent la discussion dans des endroits qui le sont tout autant. 


"Il faut qu'on parle de la crise climatique tous les jours, qu'elle fasse partie de notre conversation nationale, car c'est comme ça qu'on peut faire que les gens répondent aux défis qui se présentent devant nous", insiste Ed Hawkins, "c'est pour ça que c'est formidable" de voir ces bandes "utilisées par des groupes de tricot, de rock, ou des créateurs de mode pour commencer des discussions".

Villes et entreprises à la manoeuvre
"L’énergie fossile n’est pas mentionnée une seule fois dans l'accord climat de Paris, alors qu’elle produit 75% du CO2. C'est déjà un souci", dit Rana Adib. "Les négociations à la COP ce sont les ministres de l'Environnement. Où sont les ministres de l’Economie, de l'Energie?"


Venue de la société civile et même de l'ONU, "il y a une mobilisation contre les fossiles, mais on ne donne pas la même voix à ce qui doit les remplacer: on vient donc faire entendre celle des énergies renouvelables" (ENR).


Dans la "zone de l'action" du centre de conférence de Glasgow, où se déroule la COP (Conférence des parties à la Convention de l'Onu sur le climat), on "réseaute", on échange, en marge des tractations entre Etats.


"Le climat est une question transverse, et la COP un des rares événements où l'on croise tout le monde". A commencer par les villes.


"Ces 50 dernières années les gouvernements ont géré l’approvisionnement énergétique. Or les ENR sont une solution décentralisée."


Aujourd'hui 25% de la population urbaine vit dans une ville avec un projet renouvelable.


Le Cap, qui ne pouvait choisir lui-même son fournisseur, a poursuivi l'Etat en justice, Barcelone a en premier imposé du solaire au bâtiment, d'autres interdisent le diesel, dit la directrice de Ren21. Les élus locaux "sont plus près des citoyens, et, disons-le, moins la cible du lobbying des entreprises fossiles".


"Beaucoup de gouvernements affichent des objectifs, mais ne créent pas de cadres réglementaires", souligne-t-elle. Quant aux plans de relance post-Covid, ils accordent six fois plus d'investissements aux hydrocarbures qu'aux renouvelables.

«Changer les perceptions»
Autre levier: les entreprises. Les contrats passés directement auprès de fournisseurs d'énergie renouvelable ont crû de 18% de 2019 à 2020. Pour des raisons environnementales et de coût, note Ren21.


Pour ces promoteurs des renouvelables, celles-ci doivent sortir du seul argument climat. En 2020, 83% des nouvelles capacités électriques sont renouvelables, largement du fait de leur coût, insistent-ils.


Pour des questions de résilience aussi, l'armée américaine s'est lancée dans le solaire et le vent, et le pays a vu un essor des "mini-réseaux" depuis l'ouragan Katrina.


Mais quid de l'irrégularité du solaire ou de l'éolien?


"Il y a des solutions de flexibilité", répond Rana Adib. Avant même de développer le stockage, "ce qui compte c'est diversifier ces ressources" avec la géothermie, l’hydroélectricité, la biomasse, les énergies marines..., explique-t-elle.


"Il faut changer les perceptions, travailler pour rendre les ENR obligatoires, s'appuyer sur les citoyens, montrer l’intérêt social: au Danemark, les agriculteurs, d'abord dérangés par les éoliennes, ont été rémunérés."


Mais les renouvelables ont leurs bémols: impact environnemental des barrages, soutenabilité des biocarburants, recyclabilité des équipements...


"Il faut en parler franchement", dit Rana Adib. 


Pour garder le réchauffement mondial à 1,5°C, il faudrait d'ici 2030 installer chaque année quatre fois plus de capacités solaires et éoliennes qu'en 2020, année record, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.