LE CAIRE: Le Premier ministre libanais Najib Mikati a déclaré mardi soir que les commentaires d'un membre de son gouvernement qui a critiqué l'intervention militaire saoudienne au Yémen ne reflétaient pas la position du cabinet.
"Le Liban tient à avoir les meilleures relations possibles avec l'Arabie saoudite et condamne toute ingérence dans ses affaires intérieures", a déclaré Mikati.
Le ministre libanais de l'Information, George Kordahi, a déclaré mardi soir que les commentaires qu'il avait faits sur la guerre au Yémen, qui ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux mardi, avaient été faits lors d'une interview en août avant avant qu'il ne rejoigne le cabinet de Mikati.
Les relations saoudiennes et libanaises ont été mises à l'épreuve plus tôt cette année lorsque l’ancien ministre libanais des Affaires étrangères, Charbel Wehbé, avait suggéré que les pays du Golfe étaient responsables de la montée en puissance de Daëch en Irak et en Syrie. Wehbe avait ensuite présenté sa démission en mai.
En avril, l'Arabie saoudite a interdit les importations de fruits et légumes en provenance du Liban, affirmant que les cargaisons étaient utilisées pour le trafic de drogue. Cette interdiction pèse lourdement sur une économie libanaise aux prises avec l’une des pires crises financières des temps modernes.
Tard mardi, le ministre de l'Intérieur Bassem Mawlawi a également fait une déclaration, après la controverse sur les propos de Kordahi, soulignant les relations solides entre les deux pays, suivie d'une déclaration du ministre des Affaires étrangères, qui a également vanté la force des relations avec l’Arabie saoudite.
Le secrétaire général du Conseil de coopération des pays du Golfe (CCG), Nayef al-Hajraf, a quant à lui dénoncé dans un communiqué les déclarations du ministre libanais, lui demandant de présenter des excuses. Le CCG affirme que les déclarations du ministre libanais de l'Information reflètent une mauvaise compréhension et une lecture superficielle de la situation.
Les monarchies du Golfe, qui ont traditionnellement envoyé des fonds vers le Liban, répugnent à venir à son secours jusqu'à présent, alarmées par l'influence croissante du Hezbollah soutenu par l'Iran.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com