RENNES : Une enquête a été ouverte pour "apologie de terrorisme" et "provocation à commettre des actes terroristes" après l'annonce de la fermeture administrative de la mosquée d'Allonnes, près du Mans, a annoncé vendredi la procureure de la République du Mans.
"Je vous confirme que des investigations judiciaires sont en cours sur les faits d'apologie de terrorisme et provocation à commettre des actes terroristes, susceptibles d'avoir été commis par des membres ou dirigeants des associations gérant la mosquée d'Allonnes", a déclaré la procureure Delphine Dewailly dans un communiqué.
L'enquête est menée sous son autorité par le service régional de la police judiciaire.
La préfecture de la Sarthe a annoncé mercredi avoir engagé une procédure de fermeture de cette mosquée qui accueille environ 300 fidèles, où des prêches légitiment selon elle "le recours au jihad armé".
"D'après des éléments recueillis, des prêches et l’activité de ce lieu de culte, fréquenté par des individus appartenant ou proches de la mouvance islamiste radicale, légitiment le recours au jihad armé, la mort en martyr, la commission d'actes de terrorisme et le recours à la violence, la haine et la discrimination ainsi que l’instauration de la charia", avait-elle indiqué dans un communiqué.
Le lieu abrite également une école coranique "accueillant environ 110 enfants devant lesquels a été valorisé le jihad armé et qui constitue donc un lieu d’endoctrinement", selon la préfecture.
L'Association allonnaise pour le juste milieu (AAJM), qui gère la mosquée d'Allonnes (Sarthe) a dénoncé vendredi sur Facebook "des graves accusations".
"Le ministre de l’Intérieur (Gérald Darmanin, ndlr) s’illustre une fois de plus dans une démarche et une politique d’affichage", indique l’association dans un communiqué de presse diffusé jeudi sur sa page Facebook.
Les responsables de l'association promettent de contester "judiciairement les mesures et décisions prises", regrettant "le tort qui est fait aux fidèles qui fréquentent la mosquée et à la communauté musulmane qui se trouve lésée et stigmatisée".
"Ces associations allonnaises ainsi que ses gérants ont toujours œuvré dans le bien et prêché l’islam du juste milieu", soutient l'AAJM.