Humanitaires français tués au Niger: les familles attendent «des réponses»

Des responsables de l'armée nigérienne inspectent la voiture appartenant au groupe humanitaire français ACTED dans la réserve de Kouré, à environ 60 km de Niamey, le 21 août 2020, sur les lieux où six humanitaires français, leur guide local et le chauffeur ont été tués par des hommes armés non identifiés à motos le 9 août 2020. (Boureima Hama / AFP)
Des responsables de l'armée nigérienne inspectent la voiture appartenant au groupe humanitaire français ACTED dans la réserve de Kouré, à environ 60 km de Niamey, le 21 août 2020, sur les lieux où six humanitaires français, leur guide local et le chauffeur ont été tués par des hommes armés non identifiés à motos le 9 août 2020. (Boureima Hama / AFP)
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Publié le Vendredi 08 octobre 2021

Humanitaires français tués au Niger: les familles attendent «des réponses»

  • Six travailleurs humanitaires français des ONG Acted et Impact - quatre femmes et deux hommes âgés de 25 à 31 ans - ont été exécutés, avec leur guide et leur chauffeur nigériens le 9 août 2020 dans la réserve de girafes de Kouré
  • Après treize mois d'enquête, les proches des jeunes humanitaires doivent être reçus lundi au pôle antiterroriste du tribunal judiciaire de Paris

PARIS : Les familles des six humanitaires français de l'ONG Acted, assassinés au Niger en août 2020, espèrent obtenir des juges antiterroristes «des réponses précises à leurs nombreuses questions» lors d'une rencontre prévue lundi, ont-elle écrit vendredi dans un communiqué à l'AFP.

Les familles «attendent avec beaucoup d'impatience ce premier rendez-vous judiciaire, espérant pouvoir prendre connaissance des premières conclusions de l'enquête et obtenir des réponses précises à leurs nombreuses questions, portant notamment sur les responsabilités directes et indirectes et les circonstances de l'attaque», expliquent-elles.

«Vivant dans l'incertitude des circonstances et sans connaître les responsables de l'attentat», les proches des victimes «sont en droit d'exiger la vérité sur ce drame épouvantable, marquant le reste de leur existence», estiment-elles.

«Cela constitue une étape clé et essentielle dans leur processus de deuil», ajoutent les familles.

Six travailleurs humanitaires français des ONG Acted et Impact - quatre femmes et deux hommes âgés de 25 à 31 ans - ont été exécutés, avec leur guide et leur chauffeur nigériens le 9 août 2020 dans la réserve de girafes de Kouré, à 60 km de la capitale Niamey où ils étaient basés.

Leur 4X4 blanc a été pris pour cible par des hommes armés, circulant à motos. L'organisation Etat islamique (EI) a revendiqué l'attaque un mois plus tard. 

Le chef de l'EI au Sahel, Adnan Abou Walid al-Sahraoui, avait «personnellement ordonné» cette attaque, avait annoncé le 16 septembre la ministre des Armées, Florence Parly, révélant qu'il avait été tué mi-août par la force Barkhane dans la région des trois frontières (Mali, Niger et Burkina Faso).

Les familles «attendent de pouvoir connaître ses responsabilités exactes ainsi que les éléments ayant conduit à cette conclusion», écrivent-elles, soulignant avoir appris la mort du chef de l'EI au Sahel «par voie de presse».

Après treize mois d'enquête, les proches des jeunes humanitaires doivent être reçus lundi au pôle antiterroriste du tribunal judiciaire de Paris.

Trois juges d'instruction antiterroristes sont en charge depuis le 25 août 2020 d'une information judiciaire pour «assassinats en relation avec une entreprise terroriste».

Rappelant leur «désarroi» et leur «immense chagrin», les familles déplorent un manque de «reconnaissance de leur peine», de «soutien», d'«écoute» et d'«accompagnement bienveillant» de la part des «autorités et des associations de victimes».

Les jeunes humanitaires «ont payé de leur vie leur engagement» auprès «des populations en situation d'urgence humanitaire», soulignent-elles.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.