ALGER: Le FMI a appelé lundi l'Algérie, dont l'économie a été frappée de plein fouet par la pandémie et la chute des prix du pétrole, à « recalibrer » sa politique économique et mener des « réformes structurelles ».
« Il est urgent de recalibrer la politique économique pour corriger les déséquilibres macroéconomiques tout en protégeant et renforçant le soutien aux tranches les plus vulnérables de la population », estime dans un communiqué une délégation du Fonds monétaire international (FMI) qui a effectué une mission « virtuelle » en Algérie du 13 septembre au 3 octobre.
« La pandémie et la baisse concomitante de la production et des prix du pétrole ont eu de graves répercussions sur l'économie l'année dernière, entraînant une forte contraction du PIB réel de 4,9% en 2020 », a noté le FMI.
La pandémie « a encore mis en évidence les facteurs de vulnérabilité de l'économie algérienne (...) Les déficits budgétaire et extérieur se sont encore creusés en 2020, alors que les réserves internationales, qui demeurent à un niveau adéquat, ont baissé de 62,8 milliards de dollars en 2019 à 48,2 milliards de dollars à la fin de 2020. »
Quatrième puissance économique du continent africain, le pays est particulièrement exposé aux fluctuations du prix du pétrole du fait de sa dépendance à la rente pétrolière, qui représente plus de 90% des recettes extérieures.
La mission du FMI estime qu'une « reprise graduelle est en cours, avec une croissance économique projetée à plus de 3% cette année » grâce à la récente hausse des prix de l'or noir.
Toutefois, le FMI note que « l'inflation s'est accélérée pour atteindre 4,1% en moyenne annuelle en juin 2021 » et que la croissance « devrait s'essouffler à moyen terme du fait de l'érosion probable de la capacité de production dans le secteur des hydrocarbures dans un contexte de réduction des projets d'investissements décidée en 2020, et des politiques actuelles qui limiteraient le crédit au secteur privé ».
L'institution internationale prévoit une « persistance de déficits budgétaires élevés à moyen terme » ce qui « épuiserait les réserves de change, et présenterait des risques pour l'inflation, la stabilité financière et le bilan de la banque centrale ».
Aussi, la mission recommande que l'Algérie mette en place un ensemble de mesures notamment la diversification des sources de financement budgétaire y compris à travers le recours à l'emprunt extérieur.
Or, le président algérien Abdelmadjid Tebboune exclut au nom de la « souveraineté nationale » de contracter des prêts auprès du FMI et des organismes financiers internationaux.