ALGER: Un procès pour des faits de corruption à l'encontre de Saïd Bouteflika, le frère cadet de l'ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, et d'autres anciens responsables, a été reporté par un tribunal d'Alger au 10 octobre, ont rapporté dimanche des médias locaux.
Saïd Bouteflika, ex-conseiller à la présidence, Tayeb Louh, ancien ministre de la Justice, et Ali Haddad, ancien patron des patrons algériens, devaient être jugés à partir de dimanche avec d'autres coaccusés, par le tribunal de Dar El Beïda, dans la banlieue est d'Alger.
L'avocat de Saïd Bouteflika, Me Miloud Brahimi, avait demandé le report « au regard des conditions psychologiques dans lesquelles se trouve son client suite au décès de son frère » Abdelaziz le 17 septembre. Selon les médias, M. Bouteflika, 63 ans, est apparu pâle et amaigri à l'audience.
Le collectif des avocats des coaccusés avait en outre demandé le report afin de « mieux étudier le dossier » et permettre la comparution de tous les accusés non détenus dans cette affaire.
La demande de remise en liberté formulée par la défense a cependant été refusée.
M. Bouteflika et les autres accusés sont notamment poursuivis pour « incitation à falsification de documents officiels », « abus de fonction », « entrave à la justice », « incitation à la partialité de la justice » et « outrage à magistrat ».
Said Bouteflika avait été arrêté en mai 2019 en compagnie de trois coaccusés et condamné en septembre de la même année à 15 ans d'emprisonnement lors d'un procès éclair devant un tribunal militaire pour « complot contre l'autorité de l'Etat et de l'armée ».
Le 2 janvier 2021, une cour d'appel militaire l'avait acquitté. Mais, étant sous le coup d'un mandat de dépôt pour « trafic d'influence », il avait été transféré d'une prison militaire à une prison civile.
Depuis la démission forcée d'Abdelaziz Bouteflika début avril 2019 sous la pression des manifestations du mouvement pro-démocratie Hirak et de l'armée, la justice algérienne a placé en détention préventive ou condamné plusieurs anciens responsables politiques influents ainsi que de puissants hommes d'affaires, notamment pour des faits de corruption.