PARIS: La 15e édition du festival Arabesques se tient du 8 au 20 septembre dans la ville de Montpellier. Créé en 2006 par l’association Uni’Sons, l’événement, qui donne la parole aux artistes arabes et promeut le dialogue interculturel, est devenu « le festival le plus important en Europe dédié aux arts du monde arabe », précise-t-on sur le site du festival.
La cérémonie d’ouverture, qui s’est déroulée à l’opéra de Montpellier, place de la Comédie, a été marquée par un magnifique récital, Princesses du chant arabe, reprenant le répertoire des divas de la musique arabe comme Oum Kalthoum, Fairouz et Asmahan. Il a été interprété par la talentueuse chanteuse franco-tunisienne Dorsaf Hamdani, les 8 et 9 septembre dernier.
Avec ce répertoire ancré dans le patrimoine musical arabe, Dorsaf Hamdani enchantera le public de sa voix pure, douce et puissante, en interprétant les classiques de l’indétrônable et talentueuse Oum Kalthoum, en mettant en avant la douceur, la puissance et l’engagement de Fairouz, et la nostalgie des chansons romantiques d’Asmahan.
De père violoniste, Dorsaf Hamdani baigne dès l’enfance dans l’univers musical de la chanson arabe. En 1985, elle intègre le conservatoire national de musique de Tunis, puis obtient un master de musique et de musicologie. L’artiste excelle dans l’interprétation du malouf tunisien, un genre musical arabo-andalou.
En 2013, sous la direction de l’accordéoniste de jazz et compositeur Daniel Mille – accompagnateur de Barbara, Higelin et Nougaro –, elle sort un album exceptionnel, Barbara-Fairouz, dans lequel elle interprète des chansons en arabe et en français, et qui enchante son public.
Les titres interprétés lors des deux représentations de Princesses du chant arabe bénéficient d’une orchestration particulièrement soignée, la chanteuse étant notamment accompagnée par un oud, un kanoun, un violon, un târ et une darbouka.
« Des poèmes chantés »
Jawhar, un artiste tunisien de Belgique, le samedi 12 septembre au Domaine d’O. Son répertoire se caractérise par des textes puissants et par une musique folk-pop, douce et mélodieuse. « Jawhar n’est pas homme à en rajouter. Les mots sont toujours justes, ciselés dans des chansons imaginées. À l’écoute, on découvre des poèmes chantés plutôt que des classiques chansons », précisent les organisateurs.
L’artiste a été en effet très tôt immergé dans l’univers des livres et de l’art : sa mère est professeure de littérature arabe, férue de poésie et de musique arabes ; son père est un homme de culture et de théâtre. Jawhar grandit, à Tunis, dans l’univers de la musique populaire, s’intéressant aux expressions visuelles et musicales.
À 20 ans, l’artiste se produit sur les scènes lilloises ; il fait les premières parties d’artistes comme Susheela Raman, Boubacar Traoré ou encore Keziah Jones. Jawhar finit par s’installer en Belgique, où il sort son premier album, qui s’inspire notamment du soufisme, sous le label bruxellois Naff.
Pour les amateurs, la programmation du festival Arabesques présentera musique, théâtre, contes, cinéma et calligraphie. Selon ses organisateurs, l’objectif du festival est de « valoriser la culture du monde arabe, de ses expressions artistiques traditionnelles à ses formes contemporaines ».
Interrogée par Arab News en français, Maya Boussa, militante associative montpelliéraine, amatrice d’art et habituée du festival, nous explique : « Le festival Arabesques est un rendez-vous annuel de partage, qui nous rassemble dans la joie et la bonne humeur pour apprécier tout un programme culturel, musical, culinaire. Il faut le vivre pour se retrouver dans cette ambiance méditerranéenne festive, qui nous fait voyager à travers chaque instant, riche en émotions. Je le recommande à tous. »