France: Marine Le Pen et la maire de Paris Hidalgo lancées dans la présidentielle

La présidente du Front national (FN) d'extrême droite française, Marine Le Pen, (en haut C) et la maire de Paris Anne Hidalgo (C) assistent à la cérémonie d'hommage national au défunt membre de l'Académie française Jean d'Ormesson aux Invalides à Paris le 8 décembre 2017. (Photo, AFP)
La présidente du Front national (FN) d'extrême droite française, Marine Le Pen, (en haut C) et la maire de Paris Anne Hidalgo (C) assistent à la cérémonie d'hommage national au défunt membre de l'Académie française Jean d'Ormesson aux Invalides à Paris le 8 décembre 2017. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 13 septembre 2021

France: Marine Le Pen et la maire de Paris Hidalgo lancées dans la présidentielle

  • Mme Le Pen a transmis à son numéro deux Jordan Bardella la direction du RN et déployé son slogan de campagne, les «libertés», pour aborder certains de ses thèmes de prédilection
  • Mme Hidalgo a dit vouloir «une France plus forte, plus sûre dont la voix singulière doit à nouveau porter en Europe et dans le monde»

PARIS : La campagne présidentielle française a connu une accélération dimanche avec la candidature de la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo et le choix de la leader d'extrême droite Marine Le Pen de transmettre la direction de son parti pour se consacrer à l'élection.


Marine Le Pen, déjà finaliste de la présidentielle de 2017 est très bien placée dans les sondages pour se qualifier au second tour en 2022. Mme Hidalgo, dont c'est la première candidature, est loin derrière dans les intentions de vote.


Si Mme Le Pen risque de faire face à l'éventuelle candidature du sulfureux éditorialiste Eric Zemmour, Mme Hidalgo se lance dans un paysage politique encombré par de nombreuses candidatures de l'extrême gauche aux socialistes en passant par les écologistes.


Mme Le Pen, 53 ans, a transmis à son numéro deux Jordan Bardella la direction du Rassemblement national (RN) et détaillé son programme dans un discours à Fréjus (Sud), tandis que Mme Hidalgo, 62 ans, a confirmé qu'elle était candidate lors d'une allocution à Rouen (Ouest).


A sept mois du premier tour, la première a déployé son slogan de campagne, les "libertés", pour aborder certains de ses thèmes de prédilection.


Elle a ainsi promis un référendum sur l'immigration dès son élection et la plus grande fermeté dans la lutte contre la criminalité, promettant de mettre "les délinquants français en prison, les étrangers, dans l'avion", ou encore de restaurer l'autorité publique dans les "narcocités ou les zones talibanisées".

Référendum et proportionnelle

Elle a par ailleurs promis l'instauration du référendum d'initiative citoyenne, ou de la proportionnelle pour les élections.


Sur le volet international, elle dit que la France quitterait le commandement intégré de l'Otan, promoteur selon elle de "la logique belliqueuse et anachronique des anciens blocs de la Guerre froide" et critiqué au passage le président islamiste turc Recep Tayyip Erdogan.


"La France décidera librement des guerres ou des interventions militaires qu'elle accepte de mener en vertu de son intérêt national" et "plus aucun Français n'ira mourir dans des guerres qui ne sont pas les nôtres", a-t-elle lancé.


Concernant l'Europe, elle a promis de "redonner le pouvoir aux nations".


"Nous reconnaîtrons le droit à chaque Etat de faire valoir son intérêt national", a-t-elle affirmé, voulant "mettre fin à la dictature technocratique folle" dont elle accuse les institutions européennes.


Mme Hidalgo a, elle, mis fin au faux-suspens sur sa candidature et déclaré être "candidate pour offrir un avenir à nos enfants, à tous nos enfants".


Vantant son "expérience" de maire de la principale ville française et sa politique de lutte contre la pollution automobile, elle a insisté sur la dimension écologique de sa campagne.


"Nous devons réussir la transition écologique", a-t-elle lancé, promettant un "plan sur 5 ans pour décarboner notre économie", mais aussi des négociations pour augmenter les salaires, plus de décentralisation ou le droit à mourir, entre autres.

«Première femme présidente»

Mme Hidalgo, qui a dit qu'elle allait "élaborer dans la discussion" son projet, n'a pas donné de détails sur son programme international disant vouloir "une France plus forte, plus sûre dont la voix singulière doit à nouveau porter en Europe et dans le monde".


Les deux femmes ont aussi attaqué Emmanuel Macron, accusé d'arrogance. Ce dernier, probable candidat pour un second mandat, a reçu dimanche le soutien de son ancien Premier ministre Edouard Philippe, figure populaire de la droite.


Mme Hidalgo a dit vouloir "mettre fin au mépris" tandis que pour Mme Le Pen, il "n'y a rien de plus odieux qu'un gouvernement méprisant", en référence aux manifestations qui ont émaillé la présidence Macron, depuis les gilets jaunes à celles contre le pass sanitaire.


Les deux candidates déclarées ont aussi parlé de la condition des femmes. Mme Hidalgo a promis qu'elles obtiendront "enfin l'égalité pleine et entière, des salaires comme des carrières".


Mme Le Pen a, elle, promis notamment de punir plus sévèrement le harcèlement de rue ou de lutter pour permettre aux femmes de s'émanciper: "Nous rétablirons la liberté des femmes et des jeunes filles de circuler sans être importunées ou menacés (...) à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, dans n'importe quel quartier".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.