DUBAÏ: Depuis son plus jeune âge, le créateur syrien Rami al-Ali a été piqué par la curiosité. Son destin a été tracé depuis son enfance, quand il a été attiré par le style et le toucher de tissus splendides. Même s’il a d’abord étudié les arts visuels à l’école des Beaux-Arts de Damas, la mode était déjà inscrite dans son ADN.
Aujourd’hui, Al-Ali est l’un des créateurs les plus respectés du Moyen-Orient. Il compte parmi ses clients des célébrités comme Beyoncé, Youssra, Diana Haddad, et Jennifer Lopez, entre autres. Il est devenu un ambassadeur mondial de la couture syrienne depuis son installation à Dubaï en 2001. Mais si ses créations sont appréciées dans le monde entier, son inspiration vient surtout de son pays. Il s’est confié à Arab News.
Quelle était votre première expérience dans le domaine de la mode?
Ma mère se préparait à recevoir quelques amis à la maison, elle avait enfilé une robe qui transformait non seulement son look, mais qui lui donnait aussi une attitude et une posture confiantes. La manière dont ses invités interagissaient avec elle quand était si élégante m’a toujours fasciné.
Quel est le premier article vestimentaire qui vous a obsédé?
Une robe turquoise en soie qui appartenait à ma mère. C’est la première fois que j’ai découvert la coupe en biais. La façon dont elle s’adaptait au corps était si délicate, si légère, et pourtant tellement riche.
Qui étaient vos sources d’inspiration en matière de style lorsque vous étiez jeune?
À l’époque, les magazines et la télévision étaient nos fenêtres sur le monde. Les vedettes de cinéma glamour étaient mes premières références en matière de mode, à l’écran ou ailleurs. Ce qu’elles portaient, c’était ce que je scrutais en permanence.
Quel film vous a laissé le plus grand souvenir de mode, et pourquoi?
Je dirais High Society. L’élégance intemporelle de la garde-robe, et les sons que faisaient les tissus quand Grace Kelly bougeait, c’était un dialogue en soi! La richesse des détails et les superpositions des couches de vêtements m’ont captivé, et retenu mon souffle à chaque scène.
Qui, ou qu’est-ce qui vous a inspiré pour devenir créateur?
Dès que j’ai compris l’effet de l’apparence sur les gens et la puissance de cet outil de communication, j’ai été conquis. La rapidité avec laquelle une tenue est capable de changer l’humeur de quelqu’un m’a incité à me lancer.
Quel créateur vous inspire en ce moment?
De nos jours, tout le monde a accès à l’éducation, à la mode, et au style. Les personnes deviennent de plus en plus uniques et singulières. Il est très difficile de mentionner quelqu’un en particulier. Ce que je peux dire, c’est que je suis constamment inspiré par l’individualité de chaque femme.
Quel est le vêtement que vous chérissez le plus?
Un ancien smoking Dior que j’ai porté pour mon défilé de 2007. Non seulement sa coupe était très spéciale, mais il est devenu un porte-bonheur symbolique que je chéris encore aujourd’hui.
À quelle époque et dans quelle ville auriez-vous aimé vivre pour sa mode?
New York dans les années 1950. Tout le monde était élégant et faisait l’effort de bien s’habiller. C’était l’âge d’or de la mode.
Comment faites-vous évoluer vos collections à mesure que le secteur et l’époque changent?
Je tente de rester pertinent, de communiquer avec les jeunes d’aujourd'hui, et de comprendre leur conception du mot «cool». J’essaie de mêler mon expérience aux dernières innovations technologiques pour réinventer ma marque, et la garder vivante.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com