«Les alliés ne sont pas obligés de se ressembler », c’est ainsi que Seif Eddine Makhlouf justifie l’alliance annoncée entre Al Karama et Qalb Tounès, un parti dont il a souvent contesté l’existence et la vocation après une expérience décevante avec le mouvement Echaâb et le Courant démocratique.
Aux yeux du président du Bloc parlementaire Al Karama, le flambeau de la révolution passe ainsi d’Echaâb et du Courant démocratique à Qalb Tounès. Paradoxalement, il affirme que lui et son parti resteront « une barrière infranchissable face aux nostalgiques de la haine, de la tyrannie et la rétrogradation », oubliant que les hommes du parti auxquels il tend la main ont déjà existé avant 2011.
Comment justifier et expliquer une alliance entre deux forces politiques que tout divise et rien ne rassemble? Il semble qu’Al Karama et Qalb Tounès ont un adversaire commun à écarter : le Président de la République. Les interventions des députés des deux blocs lors du vote de confiance au chef du gouvernement avaient déjà annoncé la couleur. Plus encore, les déclarations après le vote de confiance accordé à Mechichi.
L’abandon progressif des principes, des orientations et de la cohérence au profit des approches personnelles, où interviennent généralement les intérêts individuels a conduit à la création d’alliances au sein de groupes parlementaires qui jouent le jeu, qui se plient à toutes sortes de pratiques étrangères au champ politique.