Le déversement de quantités importantes de pétrole, suite à une fuite de deux oléoducs ayant eu lieu jeudi soir à El Oued, attise les craintes d’un impact environnemental potentiellement grave. Pour les habitants et les agriculteurs de la région d’El Baadj, cet accident est perçu comme une calamité, souillant l’unique richesse valable à leurs yeux : l’eau.
Le fait est que les quantités de pétrole déversées se sont mélangées aux eaux de l’oued Itell, donnant à voir le spectacle d’un désastre environnemental. Les agriculteurs travaillant les terres et les palmeraies au bord du cours d’eau, qui découvrent pantois l’ampleur de la catastrophe, ne savent plus à quel saint se vouer. En plus des pertes agricoles, des craintes sont exprimées sur les risques qu’encourent les ressources animales de la région (ovines, caprines et camelines).
Un connaisseur de la région, technicien en santé animale, explique à El Watan que le couvert végétal de toute cette région (comprise entre la wilaya de Djelfa et Biskra, au nord, et les wilayas d’El Oued et Ouargla, au sud) très riche en diversité floristique et surtout en plantes aromatiques très recherchées, surtout par les éleveurs chameliers, risque d’être gravement impacté, de même que l’eau des puits artésiens qui sert à l’irrigation des palmeraies environnantes. Il affirme que l’axe Ouled Djellal – El Baadj est connu surtout pour l’élevage ovin, tandis que le tronçon El Baadj – El Meghaier, qui bifurque vers El Oued à 150 km vers le sud-est, et vers Touggourt à 200 km plus au sud, étant l’axe et le fief de l’élevage camelin (de dromadaires). Il sera lourdement impacté.