Le gouvernement d'Israël fait preuve d'une grande hypocrisie dans le maintien de bon nombre de ses politiques d'apartheid racistes, notamment dans ses dernières tentatives d'expulser les résidents non-Juifs du quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est.
Israël cherche à expulser ces habitants de demeures qui font l’objet de litiges depuis des années. Pour résumer, certaines de ces propriétés étaient détenues avant la guerre de 1948 par des organisations juives. Lors de l'occupation militaire de Cheikh Jarrah par Israël en 1967, ces associations ont vendu leurs droits à des organisations américaines, et qui soutiennent aujourd’hui l'expansion des colonies exclusivement juives dans les territoires occupés.
Le gouvernement israélien considère l’affaire purement juridique, une question de droit immobilier sans plus. Cependant, les tribunaux en Israël font partie d'un système judiciaire raciste qui discrimine contre les non-Juifs. C'est le principe sur lequel Israël est fondé, et la raison pour laquelle ses détracteurs le qualifient d'apartheid.
La Cour suprême israélienne a repoussé cette semaine sa décision au sujet des véritables propriétaires des propriétés. Elle s’est contentée de déclarer que leurs habitants peuvent y demeurer pour une durée indéterminée, avant de lever la séance. Un développement qui semble refléter la crainte de l'attention des médias sur Cheikh Jarrah recevait, et qui garde nébuleux l'avenir des résidents arabes.
En dehors des tribunaux, le gouvernement israélien aggrave davantage la situation en envoyant des soldats juifs soutenir les revendications des colons juifs, expulsant de force les non-juifs sous la menace d'une arme, tout en protégeant les colons qui prétendent récupérer les terres qui leur ont été confisquées par le biais du système judiciaire.
L'hypocrisie existe à une échelle encore plus grande. Près des deux tiers de toutes les propriétés à l'intérieur d'Israël appartenaient à des non-Juifs avant 1948. Israël a commencé la guerre dans les années 1940 avec un plan clair pour créer un État exclusivement juif. Plus de 750 000 Palestiniens ont été expulsés de force de leurs maisons et de leurs terres pendant la guerre de 1947-48. Après la guerre, Israël a offert aux Juifs des pays arabes des incitations financières pour s'y installer, ainsi que des terres et des biens, dont la plupart avaient été pris à des non-Juifs.
Le gouvernement israélien considère l’affaire purement juridique, une question de droit immobilier sans plus. Cependant, les tribunaux en Israël font partie d'un système judiciaire raciste qui discrimine contre les non-Juifs. C'est le principe sur lequel Israël est fondé, et la raison pour laquelle ses détracteurs le qualifient d'apartheid. - Ray Hanania
En manipulant des sections des médias d'information grand public, en particulier aux États-Unis et en Europe, Israël s’affiche comme la victime de la guerre de 1947-48, un moyen comme un autre de défendre ses revendications sur les maisons et les terres abandonnées. Israël détourne les faits, et affirme que les Juifs ont été «expulsés» des pays arabes et que, par conséquent, le transfert de Juifs en Israël à la place des non-Juifs serait une question d'équité. Mais ce n'est pas le cas. Israël est le maître du grand mensonge, qu’elle consolide à travers sa maîtrise des médias.
Quand vous examinez les faits, vous voyez que l'hypocrisie est aujourd'hui vraiment simple. Israël soutient que les propriétés de Cheikh Jarrah appartenaient auparavant à des Juifs et devraient être retirées aux «usurpateurs» non juifs. Inversement, et ironiquement, Tel Aviv rejette ce même principe dans le cas de non-Juifs qui rappellent que leurs maisons leur ont été enlevées en 1947-48 par des Juifs et devraient leur être rendues. C'est le fondement du mouvement pour le droit au retour, qu'Israël dénonce comme une tentative antisémite de détruire le «caractère juif» d'Israël.
Le gouvernement israélien se battra-t-il également pour rendre les maisons et les terres prises aux Palestiniens avant 1948, et qui ne sont pas occupées par des Juifs israéliens immigrés ?
En réalité, aucun des Juifs qui occupent les maisons ne vivait en Palestine avant la guerre de 1948. Ils font partie d’un mouvement de colons exclusivement juifs, que des groupes du monde entier identifient comme faisant partie d'un système raciste et discriminatoire, à travers le mouvement Boycott-désinvestissement et sanctions (BDS).
BDS tente d’empêcher ce mouvement de colonisation de continuer à exploiter des biens qui appartenaient auparavant à des non-Juifs.
D'une certaine manière, Israël justifie le mouvement BDS par ses actions à Cheikh Jarrah; montrant que le principe de chercher à protéger les biens civils dans un conflit militaire est une entreprise juste.
La saisie des terrains de Cheikh Jarrah par Israël en mai a déclenché un conflit plus large qui a atteint Gaza. Les Palestiniens ont affiché leur solidarité contre les actions racistes et illégales d'Israël. La publicité négative reçue par Israël à la suite de ce combat a ralenti ses efforts pour expulser les non-juifs, mais ne les a pas complétement arrêtés.
De plus en plus de gens dans le monde comprennent mieux maintenant la vérité sur les crimes du gouvernement israélien. Ce faisant, la situation a changé, ce qui signifie que la justice prévaudra un jour. Ce serait formidable si cela arrive bientôt, afin d’éviter la perte de plus de vies.
• Ray Hanania est un ancien journaliste politique et chroniqueur primé de la mairie de Chicago. Il peut être contacté sur son site Web personnel à l'adresse www.Hanania.com. Twitter : @RayHanania
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Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com