ALGER : L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a appelé mardi à la libération du journaliste algérien Rabah Karèche, en détention depuis 100 jours et qui doit être jugé le 5 août prochain, notamment pour diffusion de fausses nouvelles.
"Triste journée pour la liberté de l’information en Algérie ce 27 juillet 2021. Le journaliste Rabah Karèche est en prison depuis 100 jours, suite à la publication d'articles de presse", écrit dans communiqué reçu par l'AFP l'organisation de défense de la liberté de la presse, qui réitère "son appel à le libérer et à abandonner toutes les charges retenues à son encontre".
Correspondant à Tamanrasset (extrême-sud) du quotidien francophone Liberté, M. Karèche a été incarcéré le 19 avril après avoir publié le compte rendu d'un mouvement de contestation de Touaregs, une minorité berbérophone locale confrontée à des difficultés socio-économiques.
Il est accusé de "création d’un compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société" et "diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public",selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Il lui est également reproché "l'usage de divers moyens pour porter atteinte à la sûreté et l’unité nationale", d'après le CNLD, une association de soutien.
Son procès doit s'ouvrir le 5 août devant le tribunal correctionnel de Tamanrasset au terme de trois mois d'instruction durant lesquels la demande de libération provisoire introduite par sa défense a été rejetée, selon Liberté qui dénonce "une incarcération injuste".
Rabah Karèche risque jusqu’à dix ans de prison ferme, selon RSF. Son emprisonnement a suscité l'indignation de ses collègues en Algérie et à l'étranger.
L'Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2021 établi par RSF, sans changement comparé à 2020. Mais le pays a perdu 27 places depuis 2015.