Virus: un afflux de dons sauve la Tunisie d'une "catastrophe" sanitaire

Des bombonnes à oxygène livrées par la France à la Tunisie pour l'aider à faire face à sa crise sanitaire liée à la lutte contre le coronavirus, le 22 juillet 2021 à Radès. Photo AFP
Des bombonnes à oxygène livrées par la France à la Tunisie pour l'aider à faire face à sa crise sanitaire liée à la lutte contre le coronavirus, le 22 juillet 2021 à Radès. Photo AFP
Short Url
Publié le Dimanche 25 juillet 2021

Virus: un afflux de dons sauve la Tunisie d'une "catastrophe" sanitaire

  • Les dons provenant de pays européens et du Golfe, de Tunisiens de la diaspora et de simples citoyens affluent pour permettre à la Tunisie frappée de plein fouet par le Covid d'éviter une «catastrophe» sanitaire, selon des professionnels de santé
  • Ce pays du Maghreb, qui a peiné à trouver les vaccins nécessaires avant que l'épidémie ne s'emballe en juillet, a désormais reçu 3,2 millions de doses, en large partie offertes, et devrait dépasser les 5 millions d'ici la mi-août

TUNIS : Les dons provenant de pays européens et du Golfe, de Tunisiens de la diaspora et de simples citoyens affluent pour permettre à la Tunisie frappée de plein fouet par le Covid d'éviter une "catastrophe" sanitaire, selon des professionnels de santé.

Ce pays du Maghreb, qui a peiné à trouver les vaccins nécessaires avant que l'épidémie ne s'emballe en juillet, a désormais reçu 3,2 millions de doses, en large partie offertes, et devrait dépasser les 5 millions d'ici la mi-août, selon le ministère de la Santé. Quelque 500.000 doses viennent de Chine, autant des Emirats arabes unis, 250.000 doses sont arrivées de l'Algérie voisine.

La France a donné à elle seule cette semaine plus d'un million de doses d'Astra Zeneca et Janssen, de quoi vacciner 800.000 personnes, soit "un dixième de la population adulte" de ce pays de 12 millions d'habitants, a indiqué à l'AFP le secrétaire d'Etat Jean Baptiste Lemoyne.

Les associations et la diaspora ne sont pas en reste pour envoyer de l'aide. Pour Cyrine Chedly, membre de l'Organisation des jeunes médecins tunisiens, qui a lancé un appel aux dons relayé par d'autres associations et institutions, "la mobilisation de la société civile a sauvé la Tunisie d'un scénario catastrophe".

Ainsi, renchérit le Dr Hechmi Louzir, responsable de l'Institut Pasteur de Tunis, "les dons de vaccins vont nous permettre d'accélérer la vaccination pour réaliser notre objectif de vacciner à peu près 50% de la population d'ici mi-octobre". De quoi "réduire la circulation du virus dans le pays", ajoute-t-il à l'AFP.

Mais ces vaccins arrivent tardivement. La Tunisie, qui n'a reçu qu'un sixième des doses promises dans le cadre du programme Covax destiné aux pays défavorisés, se retrouve avec l'un des pires taux de mortalité lié au Covid au monde. Des internautes tunisiens partagent des vidéos de familles paniquées car ne trouvant pas de lit pour leur proche, de soignants craignant la pénurie d'oxygène, et de corps entassés dans des morgues débordées.

Obstacles de l'administration

Les hôpitaux publics, déjà démunis en temps normal en raison d'une mauvaise gestion et d'un manque de moyens, ont à nouveau appelé à l'aide au début de l'été pour obtenir notamment des équipements de protection et instruments pour la réanimation. Dans l'hôpital de Kairouan (nord), l'un des premiers débordé par l'afflux de malades fin juin, "les dons de concentrateurs d'oxygène ont permis de réduire le nombre de cas graves et de morts", souligne le Dr Chedly.

La championne de tennis Ons Jabeur a vendu deux raquettes pour financer une unité de réanimation. La Tunisie, qui ne comptait que 90 lits de réanimation dans le secteur public avant la pandémie, en a désormais 500, en partie grâce à des dons.

La douane tunisienne a autorisé les Tunisiens venant de l'étranger à ramener un concentrateur d'oxygène par voyageur sans aucune taxe à payer. Mais l'installation de matériel plus sophistiqué pâtit d'un manque de coordination ou d'obstacles venus de l'administration.

Un hôpital de campagne fourni par les Etats-Unis en mai a ainsi été installé en juillet, un autre offert par le Qatar n'est toujours pas fonctionnel faute de source d'oxygène. Sur les trois générateurs d'oxygène livrés par la France début juin, d'une valeur d'un million d'euros, et qui permettent d'alimenter chacun 300 lits en continu, un seul est complètement fonctionnel.

En attendant, la France et l'Italie ont envoyé ces derniers jours d'importantes quantités d'oxygène en conteneurs. D'autres pays arabes comme l'Arabie saoudite, le Qatar, l'Egypte, l'Algérie ou les Emirats arabes unis, ont aussi envoyé des tonnes de matériel médical. Même la Mauritanie a offert 15 tonnes de poisson.

Mais cela ne suffira pas pour venir à bout de la crise: les mesures de prévention restent mal respectées et les luttes de pouvoir au sommet de l'Etat désorganisent les pouvoirs publics. "Il faut une prise de conscience du citoyen, une bonne gestion de la crise sanitaire par les autorités et une stabilité politique," souligne le Dr Chedly.          


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.