La France lance un «pont maritime» pour aider la Tunisie face à la Covid

La marine française a expédié jeudi trois énormes conteneurs d'oxygène dont on avait grand besoin, alors que les expéditions maritimes devraient se poursuivre jusqu'à la mi-août, apportant des équipements, des masques et d'autres matériels nécessaires pour aider la Tunisie à faire face à une forte augmentation des infections et des hospitalisations. (Photo, AFP)
La marine française a expédié jeudi trois énormes conteneurs d'oxygène dont on avait grand besoin, alors que les expéditions maritimes devraient se poursuivre jusqu'à la mi-août, apportant des équipements, des masques et d'autres matériels nécessaires pour aider la Tunisie à faire face à une forte augmentation des infections et des hospitalisations. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 24 juillet 2021

La France lance un «pont maritime» pour aider la Tunisie face à la Covid

  • La Tunisie a signalé plus de décès par habitant de la pandémie que tout autre pays africain
  •  «La catastrophe ne viendra pas de l'afflux de patients, mais de l'épuisement des soignants»

PARIS : La France a établi un «pont maritime» pour fournir des vaccins de la Covid-19 et de l'oxygène médical à la Tunisie, qui se trouve au milieu de l'une des pires pandémies de coronavirus en Afrique.

Au cours des cinq derniers jours, la France a fourni 1,1 million de doses de vaccins à ce pays d'Afrique du Nord, a déclaré le ministre français du Tourisme, Jean-Baptiste Le Moyne, à la radio France-Info.

La marine française a expédié jeudi trois énormes conteneurs d'oxygène dont on avait grand besoin, a tweeté le ministre.

Par rapport aux vaccins, 800 000 doses provenaient de stocks français, mais Paris utilise également le mécanisme COVAX, le programme soutenu par l'ONU pour fournir des vaccins aux pays les plus    pauvres, a révélé Le Moyne.

Toutefois, il n'a pas précisé quel type de vaccins ont été envoyés.

Les expéditions maritimes devraient se poursuivre jusqu'à la mi-août, apportant des équipements, des masques et d'autres matériels nécessaires pour aider la Tunisie à faire face à une forte augmentation des infections et des hospitalisations.

D'autres pays d'Europe et d'ailleurs se mobilisent aussi pour aider la Tunisie à sortir de sa crise sanitaire.

La Tunisie a signalé plus de décès par habitant de la pandémie que tout autre pays africain et parmi les taux de mortalité quotidiens par habitant les plus élevés au monde ces dernières semaines.

Le pays, qui compte moins de 12 millions d'habitants, a enregistré plus de 18 000 décès liés au virus au total, selon son ministère de la Santé.

Le président tunisien Kais Saeid a ordonné mercredi à l'armée de prendre en charge la gestion de la riposte nationale à la pandémie.

La semaine dernière, le Premier ministre Hichem Mechichi a ordonné aux gouverneurs de neuf régions de réquisitionner des hôpitaux privés pour les patients de la Covid-19 lorsque les hôpitaux publics manquent d'oxygène, a rapporté l'agence de presse Tunis Afrique Presse (TAP). Les hôpitaux tunisiens sont confrontés à de graves pénuries d'oxygène, de personnel et de lits de soins intensifs, et moins d'un dixième de la population est entièrement vacciné.

Dans la station balnéaire méditerranéenne de Sousse en Tunisie, des médecins épuisés luttent pour freiner la recrudescence des décès dus aux coronavirus, surveillant désespérément l'approvisionnement en oxygène à côté des lits des patients, tandis que sur la plage, les touristes se détendent au soleil.

«Quand on vous dit «dans trois heures, il n'y aura plus d'oxygène», cela est vraiment stressant», s’est désolé Khaled Ben Jazia, chef des soins intensifs à l'hôpital de Sousse, au sud-est de la capitale Tunis.

«Il y a deux jours, il ne restait qu'une heure d'oxygène. Pouvez-vous imaginer le désastre si nous manquions d’oxygène? Je n'ai jamais été aussi stressé... nous étions tous avec des bouteilles au chevet des patients au cas où».

À l'hôpital, les médecins attendaient avec impatience le retour du camion chargé de bouteilles d'oxygène remplies.

«Quand nous avons entendu la sirène de l'escorte accompagnant le camion, ce fut un tel soulagement», a signalé Ben Jazia.

Après plus d'un an de travail intense pour faire face à la pandémie, le personnel médical est tellement épuisé.

Mercredi, l'annonce du Premier ministre selon laquelle le personnel hospitalier ne pourrait prendre de congé a suscité la colère.

«Nous tenons le coup, mais la situation est précaire, compte tenu du manque de ressources humaines et de soutien logistique», a indiqué Zied Mezgar, chef de service des urgences de l'hôpital de Sousse.

«La catastrophe ne viendra pas de l'afflux de patients, mais de l'épuisement des soignants».

Malgré la crise, le pays reste ouvert aux visiteurs et il n'y a pas de quarantaine pour les personnes, vaccinées ou non, qui arrivent avec les organisateurs de voyages.

À l'hôtel Bellevue Park de Sousse, la vie à la station méditerranéenne semble se dérouler presque normalement.

«J'ai eu mes deux doses de vaccin», a affirmé Doris Brecking, une touriste allemande de 71 ans qui était en train de bronzer au bord de la piscine.

«À l'hôpital, il y a des malades, mais ici à l'hôtel, tout va bien avec les règles sanitaires... Je n'ai pas du tout peur».

La France, d'où viennent de nombreux touristes, a inscrit la Tunisie sur sa «liste rouge» des voyages, mais autorise les personnes doublement vaccinées à se rendre en France.

«L'envie de revenir ici était trop forte», a témoigné la touriste Stéphanie Wilmert, esthéticienne luxembourgeoise.

Elle a été vaccinée, mais a affirmé qu'elle était toujours prudente.

«On dit parfois : «c’est bon, c’est fini», mais non, ce n’est pas fini du tout».

Loin de la crise pandémique de la Covid-19, la Tunisie tente de soutenir la crise du tourisme, qui est considéré comme un pilier économique représentant environ un dixième du PIB.

«Il faut s'adapter», a assuré Nizar Marghli, directeur de l'hôtel Bellevue Park, dont le chiffre d'affaires a été réduit d'un tiers.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.