Algérie: un nouveau Premier ministre pour tenter de juguler la crise économique

Le nouveau Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane. (Photo, AFP)
Le nouveau Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 01 juillet 2021

Algérie: un nouveau Premier ministre pour tenter de juguler la crise économique

  • « Il est chargé de poursuivre les consultations avec les partis politiques et la société civile pour former le gouvernement dès que possible »
  • M. Benabderrahmane, âgé de 54 ans, occupait le fauteuil de grand argentier depuis un remaniement ministériel en juin 2020, après avoir été gouverneur de la Banque d'Algérie à partir de 2019

ALGER: Le ministre algérien des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a été désigné mercredi Premier ministre, à la suite des élections législatives du 12 juin marquées par une abstention record, au moment où le pays traverse une grave crise socio-économique.

« Conformément aux dispositions de la Constitution, M. Aïmene Benabderrahmane a été nommé Premier ministre », selon un communiqué de la présidence algérienne. 

« Il est chargé de poursuivre les consultations avec les partis politiques et la société civile pour former le gouvernement dès que possible », ajoute le communiqué.

M. Benabderrahmane, âgé de 54 ans, occupait le fauteuil de grand argentier depuis un remaniement ministériel en juin 2020, après avoir été gouverneur de la Banque d'Algérie à partir de 2019.

« Vous êtes qualifié pour la tâche à venir car ce qui nous attend est lié aux affaires économiques et sociales, et donc financières », a expliqué le président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui lui a souhaité « de réussir comme vous avez réussi au poste de ministre des Finances ». 

« Conditions difficiles »

Né le 30 août 1966 à Alger, le nouveau Premier ministre est relativement peu connu. Ce technocrate au visage rond, au crâne dégarni et à la fine moustache, est diplômé de l'Ecole nationale d'administration (ENA) d'Alger. Il a fait toute sa carrière dans la finance, l'administration fiscale et à la banque centrale depuis 1991.

Son nom était mentionné parmi les favoris pour succéder à Abdelaziz Djerad.

Donné partant ces derniers jours, M. Djerad n'a pas réussi à redresser la première économie du Maghreb, qui repose essentiellement sur la rente pétrolière (plus de 90% de ses recettes extérieures). 

En fonction depuis décembre 2019, M. Djerad, 67 ans, avait présenté sa démission et celle de son gouvernement après les élections législatives anticipées du 12 juin. Le président Tebboune l'avait chargé de gérer les affaires courantes.

Le chef de l'Etat l'a remercié pour avoir dirigé le gouvernement « dans des conditions difficiles », notamment en raison de la crise sanitaire.

Mais il n'avait pas caché ses critiques à l'encontre de M. Djerad, exprimant publiquement son insatisfaction devant l'inaction du gouvernement.

M. Benabderrahmane aura pour tâche prioritaire de former le gouvernement afin d'exécuter la « feuille de route » du président Tebboune, avant des élections locales prévues à l'automne.

M. Tebboune a exigé que le gouvernement soit « formé d'ici une semaine ».

Le Premier ministre désigné est chargé de « mettre en œuvre efficacement le programme de renaissance du président de la République qui permettra à l'Algérie de réaliser le démarrage économique souhaité », a-t-il détaillé. 

Il devra choisir parmi les partis arrivés en tête lors des dernières élections: le Front de libération nationale (FLN), ex-parti unique et principale formation du Parlement sortant, et ses alliés, ainsi qu'un groupe d'indépendants qui se sont ralliés au président Tebboune.

« Case départ »

En revanche, le principal parti islamiste, le Mouvement de la société de la paix (MSP), arrivé troisième aux élections, a annoncé mercredi qu’il ne participerait pas au nouveau gouvernement, faute de ne pas avoir obtenu satisfaction sur la nomination de ses ministres.

Après avoir réprimé le mouvement anti-régime du Hirak, le pouvoir est déterminé à reprendre la main, mais en ignorant les revendications de la rue: Etat de droit, transition démocratique, souveraineté populaire, justice indépendante.

« Retour à la case départ », a réagi Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH): « Du programme de (l'ex-président déchu) Bouteflika on arrive au programme de Tebboune qui visiblement est décidé à aller jusqu'au bout de sa "feuille de route" malgré son échec confirmé lors de trois consultations électorales ».

Le régime est ébranlé par une profonde crise politique depuis le soulèvement populaire de février 2019, comme en témoigne les taux d'abstention record des trois précédents scrutins nationaux (présidentielle de 2019, référendum constitutionnel de 2020 et législatives de 2021). 

En outre, l'économie algérienne est lourdement et durablement impactée par la baisse des prix des hydrocarbures et les effets de la pandémie de Covid-19.

Enfin, les autorités doivent faire face à une multiplication des conflits sociaux, alimentés par un taux de chômage élevé (15%) et une paupérisation de larges franges de la société.

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".