ALGER : Le Mouvement de la société de la paix (MSP), le principal parti islamiste en Algérie, a annoncé mercredi qu’il ne participerait pas au nouveau gouvernement, faute de ne pas avoir obtenu satisfaction sur certaines de ses revendications.
« Ce qui nous a été proposé ne nous permet pas d'avoir une influence sur les développements politiques et économiques », a expliqué le président du MSP, Abderazzak Makri, lors d'une conférence de presse à Alger.
Le MSP, un parti islamo-conservateur modéré, est arrivé en troisième position lors des récentes élections législatives, avec 65 élus (sur 407).
Il avait dans un premier temps revendiqué la victoire puis laissé entendre qu'il pourrait entrer au gouvernement.
Mais à l'issue de consultations avec le président Abdelmadjid Tebboune, son conseil consultatif a finalement choisi de ne pas rejoindre la prochaine équipe gouvernementale.
« Nous voulons être au pouvoir et non sa façade », a plaidé M. Makri.
« Ce n'est pas nous qui choisissons nos ministres (au gouvernement) et cela est inacceptable », a exposé le chef du MSP.
Il lui a été demandé de soumettre une liste de 27 noms, parmi lesquels le pouvoir exécutif sélectionnerait quatre ou cinq ministres, a-t-il dévoilé.
M. Makri s'est néanmoins félicité d'avoir eu une « longue et bénéfique » rencontre avec le président Tebboune.
Légaliste, le MSP, proche des Frères musulmans, rejette toute accointance avec l'ex-Front islamique du Salut (FIS, dissous) et le « terrorisme islamiste » de la guerre civile (1992-2002).
Du reste, il a participé sans interruption aux gouvernements algériens de 1996 à 2011.
En fonction depuis le 28 décembre 2019, le Premier ministre Abdelaziz Djerad, 67 ans, a présenté le 24 juin sa démission et celle de son gouvernement au président Tebboune qui l'a chargé de gérer les affaires courantes.