La justice algérienne a demandé l’aide de la justice française afin d’établir le patrimoine réel d’une dizaine de ses ressortissants, apprend-on dans l’édition récente de l’hebdomadaire français Le Point.
Il s’agirait, à en croire le journal français, de personnalités liées au régime de Bouteflika ayant acquis des biens en France. « Les informations demandées sont bien plus larges que les aspects fiscaux », indique-t-on à Paris. Et au journal français de glisser : « Abdelmadjid Tebboune considère aujourd’hui qu’il a les mains libres pour tenter de récupérer les biens mal acquis en France (…). » Le pouvoir algérien ne veut pas que les ONG comme Transparency International se mêlent de ce qu’il considère comme ses affaires intérieures. Est-ce là une partie de la « khota » (le plan) pour la récupération de l’argent détourné que Abdelmadjid Tebboune refusait de dévoiler lorsqu’il était candidat à la Présidentielle ? « La récupération de cet argent est mon affaire, disait-il. Il suffit que je révèle mon plan pour qu’ils développent un contre-plan. »
Plus récemment, il affirmait : « Pour ce qui est de la récupération des fonds détournés, nous sommes dans l’attente du feu vert de la justice, qui n’a pas encore statué sur tous les dossiers et établi les montants détournés. Les fonds détournés se trouvent à l’intérieur du pays ainsi que dans d’autres endroits, comme Genève, ou dissimulés dans des pays réputés pour leurs facilitations fiscales. Une fois ces dossiers définitivement clos par la justice, nous allons entamer les procédures nécessaires, soit par le biais d’avocats algériens ou étrangers, ou par l’activation des conventions conclues avec ces pays. Ces fonds seront indubitablement récupérés et ça se fera par le biais de la justice. »
Il y a lieu de penser que sur le plan diplomatique, Alger et Paris entretiennent une « lune de miel », caractérisée par des échanges téléphoniques fréquents entre les présidents Tebboune et Macron. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu jeudi une communication téléphonique de son homologue français, Emmanuel Macron, au cours de laquelle les deux chefs d’Etat ont évoqué les relations bilatérales et les développements de la situation en Libye et au Mali, a indiqué un communiqué de la présidence de la République.