A l’appui de leur étude, «Sous le sable, la radioactivité ! Les déchets des essais nucléaires français en Algérie : analyse au regard du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires», publiée par la fondation Heinrich Böl, présentée en conférence de presse à Paris, Jean-Marie Collin, expert et co-porte-parole d’ICAN France (International Campaign to Abolish Nuclear Weapons France) et Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire des Armements et co-porte-parole d’ICAN France fournissent de nombreuses raisons techniques, juridiques et politiques qui expliquent pourquoi le dossier des essais nucléaires ne peut être clos.
Les deux auteurs de l’étude rappellent que les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron «semblent vouloir faire avancer cette question». «Ils ont chacun nommé (en juillet 2020) une personnalité pour réaliser un travail mémoriel de ‘‘vérité’’ entre les deux pays incluant la question des essais nucléaires. Leurs conclusions sont attendues pour la fin de l’année 2020.»
Par cette étude, Jean-Marie Collin et Patrice Bouveret affirment qu’ils souhaitent contribuer à un «débat qui aborde les trois dimensions des essais nucléaires : leur irresponsabilité du point de vue de l’environnement et de la santé publique, leurs effets déstabilisateurs d’un point de vue politique et leur injustice d’un point de vue post-colonial» (…).
Entre 1960 et 1996, la France a réalisé 17 essais nucléaires en Algérie et 193 en Polynésie française. En Algérie, les essais atmosphériques et souterrains ont été effectués sur les sites de Reggane et d’In Ekker, «dans une atmosphère de secrets et de conflit, entre une nation algérienne en construction et une puissance coloniale en quête d’une autonomie stratégique».