Affaires: la puissante patronne de l'agence BestImage et un de ses photographes en difficulté

«Mimi Marchand» est réputée avoir été proche des Sarkozy avant de devenir la gardienne de l'image des Macron. (Photo, AFP)
«Mimi Marchand» est réputée avoir été proche des Sarkozy avant de devenir la gardienne de l'image des Macron. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 20 juin 2021

Affaires: la puissante patronne de l'agence BestImage et un de ses photographes en difficulté

  • Michèle Marchand a été mise en examen pour «subornation de témoin» et «association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée»
  • «Une écoute a établi qu'elle n'avait pas respecté son contrôle judiciaire car elle a parlé à quelqu'un» à qui elle n'avait pas le droit de parler

PARIS: "Mimi" Marchand, patronne de l'agence BestImage surnommée la papesse de la presse people, et l'un de ses principaux photographes, Sebastien Valiela, ont été respectivement incarcéré et mis en examen en fin de semaine dans deux affaires liées à la politique.

Michèle Marchand, de son vrai nom, a été mise en examen pour "subornation de témoin" et "association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée" début juin.

Les juges s'interrogent sur son rôle dans la rétractation dévoilée mi-novembre par Paris Match et BFM TV de l'intermédiaire Ziad Takieddine quant à ses accusations selon lesquelles la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy aurait reçu un financement libyen.

Alors qu'elle était placée sous contrôle judiciaire, avec interdiction de contact avec plusieurs personnes parmi lesquelles Nicolas Sarkozy, un juge des libertés et de la détention l'a placée vendredi soir en détention provisoire pour non-respect de son contrôle judiciaire, ont indiqué une source proche de l'enquête puis le Parquet national financier (PNF).

"Une écoute a établi qu'elle n'avait pas respecté son contrôle judiciaire car elle a parlé à quelqu'un" à qui elle n'avait pas le droit de parler, a indiqué la source proche de l'enquête.

"Mimi Marchand" est réputée avoir été proche des Sarkozy avant de devenir la gardienne de l'image des Macron.

Conseillère informelle, mais également patronne de presse, les contours de son action au palais présidentiel sont toujours restés flous, entre communication et photojournalisme.

Quatre autres personnes soupçonnées d'avoir pris part à l'organisation de cet entretien controversé ont été mises en examen dans cette enquête. 

Le photographe auteur du reportage photo et vidéo de BestImage pour Paris Match et BFM TV, Sébastien Valiela, a lui été entendu mardi comme "suspect libre" dans cette enquête.

Samedi soir, Mediapart a révélé que ce photographe a été mis en examen dans une autre information judiciaire, portant sur la diffusion par Paris Match en février 2020 de photos de l'interpellation de Piotr Pavlenski, l'artiste russe au cœur de l'affaire Griveaux.

Clichés célèbres

Selon une source judiciaire, M. Valiela a été mis en examen vendredi pour différentes infractions parmi lesquelles celle de "recel de violation du secret professionnel", et placé sous contrôle judiciaire.

Dans ce dossier, deux policiers avaient été mis en examen le 10 septembre 2020 pour "violation du secret professionnel". 

Un troisième l'a aussi été selon Mediapart, pour cette même infraction, mais aussi pour "corruption passive".

Piotr Pavlenski et sa compagne Alexandra de Taddeo avaient été interpellés le 15 février dans l'ouest de Paris, devant l'objectif de Sebastien Valiela, qui avait été renseigné sur la date et le lieu de l'opération.

Cette arrestation était intervenue deux jours après la diffusion, revendiquée par M. Pavlenski, de vidéos à caractère sexuel de Benjamin Griveaux, alors candidat LREM à la mairie de Paris, précipitant son retrait de la bataille des municipales le 14 février 2020.

Des photos et une vidéo montrant Piotr Pavlenski allongé à plat ventre sur le sol les mains entravées par des menottes, avaient été diffusées la semaine suivante par Paris Match.

M. Valiela est connu pour avoir pris certains clichés célèbres, outre ceux de Ziad Takieddine récemment : Mazarine Pingeot avec son père François Mitterrand, publiés dans Paris Match en 1994 ; des photos volées de l'idylle entre François Hollande et Julie Gayet, publiées en janvier 2014 dans Closer.


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

Short Url
  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Short Url
  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté. 


« La France doit produire plus pour manger mieux », affirme la ministre de l'Agriculture

Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard  L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Short Url
  • la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».
  • « La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté.

PARIS : « La France doit produire plus pour manger mieux », a affirmé dimanche, lors de l'inauguration du stand du ministère au Salon de l'agriculture, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire.

« Dans ce moment de grand bouleversement de l'ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».

« La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole (producteurs, interprofessions, syndicats, chambres d'agriculture, etc.).

« Produire plus pour pouvoir investir et ainsi produire mieux. Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands alors que de nouveaux équilibres de la géopolitique agricole se dessinent », a-t-elle poursuivi, au côté de son homologue marocain, Ahmed El Bouari, dont le pays est l'invité d'honneur du Salon.

« Produire plus et tourner le dos aux partisans de la décroissance et du repli sur soi », a ajouté Mme Genevard.

Tout en estimant qu'il est « un non-sens » d'opposer agriculture et environnement alors que les agriculteurs travaillent « avec la nature », elle a déclaré se battre « chaque jour pour qu'on ne bride pas l'alimentation au nom de la planète, alors qu'il n’y a aucun bénéfice objectif à ces entraves administratives ou réglementaires ».

La ministre s'en est ensuite vigoureusement pris aux « idéologues », « les procureurs qui mangent du paysan à tous les repas sans en avoir jamais vu, pour entretenir le fantasme d'une France agricole productiviste ».

« On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire », a-t-elle encore affirmé.