PARIS: Mimi Marchand, célèbre figure de la presse people mise en examen samedi dans un volet de l'enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy, a interdiction d'entrer en contact avec l'ex-chef de l'Etat, ont indiqué lundi des sources proches du dossier.
Selon ces deux sources, confirmant une information de Mediapart, Mimi Marchand s'est également vu prononcer via son contrôle judiciaire une interdiction de contact avec l'avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, et avec le directeur de la rédaction du JDD et de Paris Match, Hervé Gattegno.
Mediapart affirme en outre qu'il existerait "des écoutes téléphoniques laissant apparaître que Mimi Marchand aurait rencontré Nicolas Sarkozy sur ce dossier et que l’ancien président aurait fait espérer un contrat à la femme d'affaires par le biais du groupe hôtelier Accor, dont il est l’un des administrateurs".
L'AFP n'a pu obtenir confirmation lundi soir de l'existence de ces écoutes.
L'avocate de Mimi Marchand, Me Caroline Toby, a indiqué qu'elle ne souhaitait faire "aucune déclaration, hormis le fait que (sa) cliente conteste fermement les faits qui lui sont reprochés".
Au terme de deux jours de garde à vue, la patronne de l'agence de paparazzi BestImage avait été mise en examen samedi pour "subornation de témoin" et "association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée".
L'enquête fait suite à un entretien accordé en novembre dernier par Ziad Takieddine à un journaliste de l'hebdomadaire Paris Match, qui s'était rendu au Liban avec un photographe de BestImage.
Dans cette interview, Ziad Takieddine avait retiré ses déclarations contre Nicolas Sarkozy, alors qu'il l'accusait depuis des années d'avoir touché de l'argent pour sa campagne présidentielle de 2007 de la part du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
L'intermédiaire franco-libanais, en fuite au Liban depuis sa condamnation en juin 2020 à cinq ans de prison ferme dans le volet financier de l'affaire Karachi, avait aussi parlé brièvement à BFMTV depuis Beyrouth.
Deux mois plus tard, interrogé par les juges d'instruction chargés du dossier libyen, l'intermédiaire, connu pour sa versatilité, avait prétendu que ses propos avaient été "déformés" par Paris Match, qui "appartient à un ami de Sarkozy".
Quatre autres personnes, soupçonnées d'avoir pris part à l'organisation de cette interview controversée, ont été mises en examen samedi.
Parmi celles-ci, le publicitaire Arnaud de la Villesbrunne, l'homme d'affaire Pierre Reynaud et Noël Dubus, un homme déjà condamné pour escroquerie.