Haïm Korsia réélu grand rabbin de France

Haïm Korsia largement réélu grand rabbin de France, pour un second mandat de sept ans, le 6 juin 2021 (Photo, AFP)
Haïm Korsia largement réélu grand rabbin de France, pour un second mandat de sept ans, le 6 juin 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 06 juin 2021

Haïm Korsia réélu grand rabbin de France

Haïm Korsia largement réélu grand rabbin de France, pour un second mandat de sept ans, le 6 juin 2021 (Photo, AFP)
  • «Unité» et «espérance» a prôné Haïm Korsia, élu dès le premier tour, avec 74,4% des voix
  • Petit, lunettes fines, barbe courte, ce juif séfarade, marié, avec cinq enfants, est bien introduit auprès de personnalités et responsables étatiques; il fut très proche de Jacques Chirac

PARIS: Haïm Korsia a été largement réélu dimanche grand rabbin de France, pour un second mandat de sept ans lors duquel il entend continuer à « servir » les communautés juives, qui ont selon lui « besoin de lien », notamment au sortir de la crise sanitaire.  

« Unité » et « espérance » a prôné M. Korsia, élu dès le premier tour, avec 74,4% des voix des 254 grands électeurs présents - représentants des communautés de toutes les régions et environ 10 % de rabbins -, réunis au Consistoire israélite central à Paris.  

Ses deux concurrents Mikaël Journo, 47 ans, rabbin d'une synagogue du XVe arrondissement de Paris, et Laurent Berros, 54 ans, rabbin de Sarcelles, ont obtenu respectivement 11,8 % et 13,4 % des voix.  

Affable, érudit, cet homme de 57 ans est très attaché au dialogue de la communauté juive avec les institutions républicaines et les autres religions. « Je veux construire du lien », martèle-t-il.  

D'abord rabbin de Reims, il devient à partir de 2000 aumônier général israélite de l'armée de l'air, puis a assumé cette même responsabilité à la tête de toutes les armées, de 2007 à 2014.  

Petit, lunettes fines, barbe courte, ce juif séfarade, marié, avec cinq enfants, est bien introduit auprès de personnalités et responsables étatiques; il fut très proche de Jacques Chirac. Il a reçu récemment le titre de commandeur de l'Ordre national du mérite.  

Sur le plan doctrinaire, Haïm Korsia est sur la ligne du Consistoire, majoritaire en France, se conformant à la « Halakha », la loi juive, mais il fait figure d'ouverture.  

« Il a une oreille pour toutes les tendances du judaïsme », affirme Pauline Bebe, première femme rabbin en France, qui appartient au courant libéral (minoritaire).  

« Dignité des femmes »  

Parmi les chantiers qui l'attendent, le grand rabbin devra rassurer des communautés, « dont (il) sent parfois l'isolement, le besoin de lien », dit -il.   

Son premier mandat a notamment été marqué par l'attentat de l'Hypercacher dans l'Est de Paris, en janvier 2015, ou encore l'assassinat en 2018 de Mireille Knoll, une octogénaire juive.  

La communauté juive - la plus importante d'Europe avec environ 500 000 personnes - reste aussi échaudée par la décision récente de la Cour de cassation sur l'affaire du meurtre en 2017 de Lucie Attal, aussi appelée Sarah Halimi. La plus haute juridiction a entériné le caractère antisémite du crime mais a confirmé l'irresponsabilité pénale du son meurtrier, gros consommateur de cannabis et en proie à une « bouffée délirante ».  

A ce sujet, Haïm Korsia était intervenu publiquement pour critiquer la décision de la justice. Un livre réhabilitant sa vie va être prochainement édité, a-t-il affirmé.   

Pour les prochaines années, il a promis de réformer le Séminaire israélite, d'où sortent seulement 3 à 6 rabbins par an, pour »qu'il soit beaucoup plus une école d'application » et prône de suivre le programme inter-religieux « Emouna » de Sciences-Po.  

Il devra aussi faire revenir les fidèles dans les synagogues, après des mois de crise sanitaire. « Il faudra capitaliser sur ce qui a été inventé », dit-il faisant allusion aux outils numériques, mais aussi »ne pas abandonner le lien ».  

A son actif pendant son premier mandat: l'interpellation des responsables universitaires sur les dates d'examens pour qu'elles ne tombent pas les jours de Shabbat, ou encore le règlement des cas problématiques pour les femmes de divorce religieux.   

« Il a mis en haut de sa liste la dignité des femmes », remarque Pauline Bebe.  

Pendant la campagne, certains de ses adversaires lui ont reproché d'être « trop politique » et de ne pas assez s'occuper des communautés.  

Le grand rabbin répond qu'il agit, en toute discrétion. Et qu'il fera tout pour gagner la confiance des 26% n'ayant pas voté pour lui.  

Gad Weil, coprésident de Judaïsme en mouvement (courant libéral) aimerait qu'il mette en place « une réflexion commune » associant les rabbins de tous les courants « sur la place du judaïsme en France ».  

Le Consistoire, mis en place par Napoléon en 1808 pour représenter les Juifs de France, ne les fédère plus tous, les courants libéral et massorti ayant leur autonomie. Il dit représenter un peu moins de 400 synagogues, soit un peu plus des trois quarts en France. 


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.