Deux organisations humanitaires internationales ont annoncé vendredi le décès de quatre de leurs membres, tués au cours de l'opération militaire lancée début novembre par le gouvernement éthiopien dans la région du Tigré
Environ 600.000 habitants du Tigré dépendaient totalement d'une aide alimentaire pour se nourrir avant le début du conflit et la région compte plusieurs camps de réfugiés érythréens, abritant quelque 96.000 personnes
Le Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiés a déploré que le monde ait atteint ce « sombre tournant », et averti que la situation allait s'empirer
« La communauté internationale ne parvient pas à préserver la paix », a-t-il dit, en soulignant que les déplacements forcés avaient doublé au cours de la dernière décennie
Le Tigré est privé de tout approvisionnement depuis le 4 novembre, quand le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l'armée fédérale à l'assaut des forces du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF)
Le Haut-commissariat aux Réfugiés (HCR) dit vendredi "se tenir prêt à reprendre" ses activités au Tigré, "dès que la situation le permettra", notamment en termes de sécurité
Les Ethiopiens ayant fui le conflit au Tigré sont confrontés à un cruel dilemme: endurer des conditions difficiles dans un camp de réfugiés ou prendre le risque de rentrer dans leur région en guerre
Des agriculteurs ont été contraints d'abandonner précipitamment leurs champs alors que le sésame et le sorgho n'étaient pas encore récoltés
Le gouvernement éthiopien a fait état samedi d'avancées militaires dans la région dissidente du Tigré
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déploré que "jusqu'à présent, il n'y a aucun accord des autorités éthiopiennes pour une médiation externe"