Le riyal yéménite à nouveau en chute libre au milieu d’une impasse politique

Le riyal était de 215 pour un dollar lorsque les Houthis ont placé le président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi en résidence surveillée au début de 2019 (Photo, Shutterstock)
Le riyal était de 215 pour un dollar lorsque les Houthis ont placé le président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi en résidence surveillée au début de 2019 (Photo, Shutterstock)
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Publié le Dimanche 30 mai 2021

Le riyal yéménite à nouveau en chute libre au milieu d’une impasse politique

  • Le royal yéménite s’est échangé à 930 pour un dollar, samedi
  • Les experts associent la chute actuelle du riyal aux résultats des efforts de paix négociés par l'ONU

AL-MUKALLÂ: Le riyal yéménite a atteint un nouveau record ce week-end au milieu du blocage dans les efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre et les tensions croissantes entre le gouvernement yéménite et les séparatistes du sud à Aden.

Le riyal s'est échangé à 930 pour un dollar samedi dans les zones contrôlées par le gouvernement, chutant de 900 riyals il y a quelques semaines.

Le riyal était de 215 pour un dollar lorsque les Houthis ont placé le président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi en résidence surveillée au début de 2019, déclenchant le conflit actuel.

Lorsque le nouveau gouvernement d'unité, formé dans le cadre de l'Accord de Riyad en décembre, est revenu à Aden au moment où les troupes se retiraient d'Abyan, le riyal yéménite a bondi à 720 par rapport au dollar américain, récupérant près de 20% de sa valeur.

Les experts associent la chute actuelle du riyal à l’échec des efforts de paix négociés par l'ONU, à la reprise des hostilités entre le gouvernement yéménite et le Conseil de transition séparatiste du Sud (CTS), ainsi qu’à l’incapacité du gouvernement à reprendre les exportations de pétrole et à collecter des revenus auprès des organismes publics.

«La chute du riyal est due à l'instabilité économique et politique au Yémen», a déclaré samedi à Arab News Mostafa Nasr, directeur du Centre des médias économiques.

Sur le plan politique, le récent voyage diplomatique de l’émissaire de l’ONU au Yémen, Martin Griffiths, entre Riyad et Mascate, n’a donné aucun résultat car les factions en guerre ont rejeté complètement son initiative de paix, connue sous le nom de Déclaration conjointe, qui propose de mettre en place une trêve à l’échelle nationale.

Les Houthis continuent toujours leur offensive meurtrière contre la ville centrale de Marib malgré les condamnations et les appels internationaux.

À Aden, la capitale provisoire du Yémen, le gouvernement internationalement reconnu n'est pas revenu dans la ville depuis plus de deux mois au milieu des informations faisant état d'une nouvelle tension avec le CTS.

Le CTS a désigné samedi le général Shalal Ali-Shayae commandant des forces antiterroristes à Aden, alimentant les tensions avec le gouvernement dont les partisans ont accusé les séparatistes de violer l'Accord de Riyad.

EN BREF

Le CTS a nommé samedi le général Shalal Ali-Shayae commandant des forces antiterroristes à Aden, alimentant les tensions avec le gouvernement dont les partisans ont accusé les séparatistes de violer l'Accord de Riyad.

Shayae, ancien chef de la sécurité d'Aden et haut responsable séparatiste, a été nommé en décembre attaché militaire à l'ambassade du Yémen aux Émirats arabes unis.

«La mise en œuvre de l'Accord de Riyad en décembre a envoyé des signaux positifs sur les nouvelles politiques économiques et le soutien à l'économie», a révélé Nasr, ajoutant que le riyal yéménite avait de nouveau chuté sachant que le gouvernement n’est pas resté à Aden et n'avait pas opéré des réformes afin d’accroitre les revenus et les exportations.

«De nombreux évènements négatifs se sont produits récemment. La crise à Aden est revenue. Le gouvernement n'a ni amélioré les revenus générant des devises fortes ni créé un mécanisme de couverture des exportations de marchandises et de carburant. Pour payer les fonctionnaires, le gouvernement a imprimé des millions de riyals sans couverture », a ajouté Nasr.

Lors des précédentes séries de dévaluation de la monnaie nationale, le gouvernement yéménite a remplacé les gouverneurs des banques centrales, fermé les bureaux de change pour mettre fin à la spéculation monétaire et fourni des sommes en dollar aux commerçants locaux de carburant et de marchandises.

Le gouvernement a également fait flotter le riyal pour combler l'écart entre le taux officiel et celui du marché noir et a transféré le bureau de la banque centrale de Sanaa à Aden.

Le gouvernement yéménite a en outre reproché aux Houthis d'interdire l'utilisation des nouveaux billets imprimés par le gouvernement yéménite à Aden et de refuser de déposer les revenus des ports de Hodeidah ainsi que les taxes à la banque centrale d'Aden.

Les économistes affirment que le riyal yéménite va sans doute continuer sa chute par rapport au dollar tant que le gouvernement yéménite demeure à l'extérieur du pays.

La dépréciation du riyal a entraîné une flambée attendue des prix des produits alimentaires et des carburants, ce qui a provoqué des manifestations dans plusieurs villes yéménites.

Des centaines de personnes sont descendues dans les rues d'Aden et de Taiz pour exprimer leur colère face à l'effondrement de la monnaie yéménite ainsi que l'augmentation successive du prix des produits alimentaires et des biens.

«Mon salaire a perdu plus de 20% de sa valeur en raison de la dévaluation du riyal. Mes proches en Arabie saoudite me font des dons pour me maintenir à flot car mon salaire ne peut pas couvrir mes dépenses», a déclaré Abou Abdallah, un employé du gouvernement, à Arab News.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un pèlerin français traverse treize pays pour accomplir l’Omra

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
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  • M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres
  • «C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar

MÉDINE: Le pèlerin français Mohammed Boulabiar a passé huit mois à parcourir treize pays pour accomplir l’Omra, a rapporté mercredi l’agence de presse saoudienne (SPA).

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres.

Il est parti de Paris le 27 août 2023 et a traversé la Suisse, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine, la Grèce, la Turquie et la Jordanie avant d’arriver en Arabie saoudite.

Muni uniquement d’une carte et d’un sac contenant des provisions de première nécessité et une tente ne pesant que 25 kilos, M. Boulabiar raconte avoir passé la plupart de ses nuits dans des mosquées situées le long de la route ou chez des étrangers généreux qui l’ont accueilli dans leur maison.

Pour M. Boulabiar, l’aspect le plus difficile du voyage était la météo.

«Je suis parti en été et je suis arrivé au printemps, traversant l’automne et l’hiver, affrontant les tempêtes et le tonnerre. À un moment donné, une tempête de neige à la frontière grecque a retardé mon voyage d’une semaine», se souvient-il.

«C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien s’entretient avec des dirigeants arabes en marge du sommet de Manama

Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
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  • Le prince héritier a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne
  • Il a souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne»

RIYAD: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré plusieurs dirigeants arabes en marge du Sommet de la Ligue arabe, qui se tient aujourd’hui à Manama.

Le prince héritier s’est entretenu avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, le roi Abdallah de Jordanie, le président syrien, Bachar al-Assad, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Le sommet portait essentiellement sur la guerre entre Israël et le Hamas. Le prince héritier a déclaré dans son discours que le Royaume «insistait sur la nécessité d’une collaboration continue pour faire face à l’agression brutale contre la Palestine».

Il a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne et en garantissant l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.

Le prince héritier a également souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne sur la base des résolutions légitimes de l’ONU et de l’Initiative de paix arabe, garantissant ainsi le droit du peuple palestinien à établir un État indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Sommet de la Ligue arabe appelle à la présence de Casques bleus dans les territoires palestiniens

Le prince héritier saoudien et les dirigeants arabes se réunissent à Bahreïn pour une conférence sur la paix au Moyen-Orient
Le prince héritier saoudien et les dirigeants arabes se réunissent à Bahreïn pour une conférence sur la paix au Moyen-Orient
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  • Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a appelé à la création d’un État palestinien internationalement reconnu
  • C’est la première fois que les dirigeants arabes se réunissent depuis que Riyad a accueilli un sommet extraordinaire en novembre, au cours duquel le bloc a condamné les actions «barbares» d’Israël à Gaza

MANAMA: La Ligue arabe a demandé jeudi la mise en place d’une force de maintien de la paix de l’ONU dans les territoires palestiniens lors d'un sommet dominé par la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

La «déclaration de Manama» publiée par les vingt-deux membres du bloc appelle à «la protection internationale et la présence d’une force de maintien de la paix de l’ONU dans les territoires palestiniens occupés» jusqu’à ce qu’une solution à deux États soit mise en œuvre.

La déclaration appelle également «toutes les factions palestiniennes à s’unir sous l’égide de l’Organisation de libération de la Palestine [OLP]», dominée par le mouvement Fatah, au pouvoir. Elle ajoute qu’elle considère l’OLP comme «le seul représentant légitime du peuple palestinien».

Le communiqué final «condamne fermement les attaques contre les navires commerciaux», affirmant qu’elles «menacent la liberté de navigation, le commerce international et les intérêts des pays et des peuples du monde». Il réaffirme l’engagement de la Ligue arabe à «garantir la liberté de navigation en mer Rouge» et dans les régions avoisinantes.

Le roi de Bahreïn, Hamed ben Issa al-Khalifa, a ouvert le sommet en appelant à la tenue d’une conférence internationale pour la paix au Moyen-Orient.

Le roi, hôte du sommet, a réaffirmé le soutien de son pays à la pleine reconnaissance d’un État palestinien et à l’acceptation de son adhésion à l’ONU.

Selon lui, la création d’un État palestinien aura un effet positif sur la région.

La semaine dernière, l’Assemblée générale de l’ONU a soutenu à une écrasante majorité la demande palestinienne de devenir membre à part entière de l’organisation et a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à réexaminer cette demande.

Le vote de l’Assemblée générale, qui compte 193 membres, constitue un sondage mondial sur le soutien apporté à la demande palestinienne de devenir membre à part entière de l’ONU, ce qui reviendrait à reconnaître un État palestinien. Ce vote intervient un mois après que les États-Unis ont mis leur veto à cette demande au Conseil de sécurité.

«La situation à laquelle les Palestiniens sont confrontés exige une position internationale unifiée», a confié le roi de Bahreïn.

Lors de son discours d’ouverture du sommet, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a appelé à la création d’un État palestinien internationalement reconnu.

Le prince faisait partie des délégués arabes arrivés à Manama jeudi pour assister au Sommet de la Ligue arabe.

Dans son allocution, le prince a évoqué les efforts déployés par le Royaume pour atténuer la crise humanitaire à Gaza, réaffirmant le soutien de l’Arabie saoudite aux problèmes auxquels se trouve confronté le monde arabe.

Il a exhorté la communauté internationale à soutenir les efforts de cessez-le-feu et à mettre un terme à l’agression contre les civils palestiniens.

C’est la première fois que les dirigeants arabes se réunissent depuis que Riyad a accueilli un sommet extraordinaire en novembre, au cours duquel le bloc a condamné les actions «barbares» d’Israël à Gaza.

Les participants à ce sommet d’une journée devaient discuter des événements survenus à Gaza, proposer un cessez-le-feu et plaider en faveur de la création d’un État palestinien.

«Le Royaume appelle à la résolution des conflits par des moyens pacifiques», a lancé le prince.

Le président palestinien critique le Hamas

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a critiqué le Hamas pour avoir donné à Israël le «prétexte d’attaquer» Gaza avec l’attentat du 7 octobre.

«Le refus du Hamas de mettre fin à la division sert les intérêts d’Israël, qui ne veut pas d’une solution à deux États», a-t-il fait remarquer, rappelant les tensions de longue date entre l’Autorité palestinienne et le groupe militant qui gouverne la bande de Gaza.

Il a indiqué que le gouvernement palestinien n’avait pas reçu le soutien financier qu’il attendait de la part des partenaires internationaux et régionaux, notant qu’Israël retenait toujours les fonds et créait une situation désastreuse.

Le dirigeant palestinien a appelé les pays arabes à fournir une aide financière et les États-Unis à exercer une pression sur Israël pour qu’il débloque les fonds.

«Il est désormais essentiel d’activer le filet de sécurité arabe, de renforcer la résilience de notre peuple et de permettre au gouvernement de s’acquitter de ses fonctions», a ajouté M. Abbas.

Ce dernier a également exhorté la communauté internationale à commencer immédiatement à mettre en œuvre la solution à deux États et a réitéré son «rejet total» du déplacement des Palestiniens, qui célèbrent aujourd’hui le 76e anniversaire de la Nakba de 1948.

L’émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani, le vice-président et Premier ministre des Émirats arabes unis, Mohammed ben Rachid, le Premier ministre du Koweït, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, et le président syrien, Bachar al-Assad, figuraient parmi les participants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com