AL-MUKALLA: L’envoyé spécial de l'ONU au Yémen, Martin Griffiths, a exhorté vendredi les factions belligérantes au Yémen à saisir les occasions disponibles et à faire des concessions dans le but de parvenir à un accord afin de mettre un terme à la guerre.
L’appel de Griffiths intervient au moment où ses derniers efforts pour convaincre le gouvernement yéménite et les Houthis soutenus par l’Iran d’accepter son plan de paix, connu sous le nom de déclaration conjointe, sont dans l’impasse.
«Mes récentes réunions, ainsi que le soutien international et régional continu, montrent que les parties au Yémen, pourraient encore saisir cette occasion et faire une percée vers la résolution du conflit», a déclaré Griffiths dans un communiqué.
Le négociateur en chef des Houthis, Mohammed Abdel Salam a rencontré jeudi Griffiths après avoir refusé de le rencontrer lors de sa précédente visite dans la capitale omanaise.
L’envoyé américain Tim Lenderking a auparavant critiqué les Houthis pour avoir ignoré l’envoyé de l’ONU au Yémen et avoir refusé de se conformer aux propositions de paix et de poursuivre leur offensive meurtrière contre la ville centrale de Marib.
Dans sa déclaration, Griffiths a révélé avoir rencontré le négociateur des Houthis et des hauts responsables omanais à Mascate, où il a discuté des propositions de l'ONU d'ouvrir l'aéroport de Sanaa, de lever les restrictions sur le port de Hodeidah et de mettre en place un cessez-le-feu à l'échelle nationale.
Les Houthis exigent des vols illimités et non contrôlés depuis et vers l'aéroport de Sanaa vers des destinations telles que l'Iran, la Syrie et le Liban, et la levée des restrictions sur le port de Hodeidah ainsi que l'arrêt des frappes aériennes de la coalition arabe avant même d’élaborer la trêve et d'arrêter leur offensive sur Marib.
À Riyad, un haut responsable du gouvernement yéménite, qui a préféré l'anonymat, a déclaré à Arab News que le gouvernement yéménite avait informé Griffiths lors de sa visite à Riyad la semaine dernière que le gouvernement insiste sur des vols limités et contrôlés de l'aéroport de Sanaa et que les frappes aériennes s'arrêteront seulement après que les Houthis mettent fin d’abord à leur offensive sur Marib.
Mercredi, l’agence de presse officielle SABA a rapporté que le vice-président du Yémen Ali Mohsen Al-Ahmer et le Premier ministre Maeen Abdel Malik ont rencontré Griffiths à Riyad et ont discuté avec lui de l’impact de l’offensive des Houthis sur Marib et de leurs opérations militaires sur la crise humanitaire au Yémen.
Griffiths a «remercié» le gouvernement yéménite pour avoir répondu positivement aux propositions de paix de manière à mettre fin à cette guerre, a ajouté SABA.
Sur les champs de bataille, les combats se sont en grande partie calmés au cours des 48 dernières heures dans la province centrale de Marib après que les Houthis n'aient pas réussi à avancer sur le terrain face à une forte résistance des troupes de l'armée et des membres des tribus alliées.
Il y a dix jours, trois sources militaires ont déclaré à Arab News que l'offensive des Houthis sur Marib s'était affaiblie car les milices avaient subi de lourdes pertes, des désertions et des fuites au sein de leurs troupes.
Des milliers de combattants ont été tués dans la province centrale de Marib depuis février, lorsque les Houthis ont repris une vaste offensive pour prendre le contrôle de la ville riche en pétrole et en gaz de Marib, qui est considérée comme le dernier bastion du gouvernement yéménite dans le nord du pays.
Pendant ce temps-là, la coalition arabe a intercepté un drone houthi ciblant la région sud de l'Arabie saoudite, a rapporté vendredi l'agence de presse officielle SPA.
La coalition a souligné qu'elle continuait de prendre des précautions afin de protéger les civils pendant que la milice continuait de les prendre pour cibles, a ajouté le rapport.
La défense civile de l’Arabie saoudite a dévoilé mercredi que plusieurs missiles tirés par la milice Houthi depuis l’intérieur du Yémen avaient atterri à l’intérieur du sol saoudien.
Le lieutenant-colonel Mohannad ben Jasser Zailai, porte-parole adjoint des médias de la Direction de la défense civile dans la région de Jazan, a signalé que les autorités avaient trouvé cinq missiles près d'une route principale de l'un des villages frontaliers de Jazan.
Le porte-parole a affirmé qu'aucune victime n'avait été signalée.
Les Houthis ont attaqué l'aéroport d'Abha à plusieurs reprises ces dernières années, tuant une personne, en blessant des dizaines et, même une fois, provoquant l'incendie d'un avion de passagers.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com