Relations gréco-turques: le dégel?

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a confirmé qu'il se rendrait lundi à Athènes afin de s’entretenir avec son homologue grec dans le but de préparer une éventuelle rencontre entre les principaux dirigeants du pays. (Photo d'archives AFP)
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a confirmé qu'il se rendrait lundi à Athènes afin de s’entretenir avec son homologue grec dans le but de préparer une éventuelle rencontre entre les principaux dirigeants du pays. (Photo d'archives AFP)
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Publié le Vendredi 28 mai 2021

Relations gréco-turques: le dégel?

  • Les ministres des Affaires étrangères des deux pays tenteront de préparer le terrain avant une éventuelle rencontre entre M. Erdogan et M. Mitsotakis
  • Les deux pays sont en proie à des différends concernant des revendications territoriales en mer Égée et des activités de forage en Méditerranée orientale

ANKARA: Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a confirmé qu'il se rendrait lundi à Athènes afin de s’entretenir avec son homologue grec dans le but de préparer une éventuelle rencontre entre les principaux dirigeants du pays.

Si le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, se rencontrent, ils le feront probablement en marge du sommet de l’Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan), le 14 juin à Bruxelles.

Les délégations des ministères de la défense turc et grec ont tenu leur quatrième série de réunions sur les mesures de confiance la semaine dernière.

Les ministres des Affaires étrangères des deux pays se sont livrés à une guerre des mots le 15 avril à Ankara lors d'une conférence de presse conjointe sur leurs interprétations concurrentes du droit maritime en mer Égée et en Méditerranée orientale. La Grèce a accusé la Turquie d'avoir enfreint la souveraineté grecque dans ses opérations de forage et la Turquie a accusé la Grèce d'avoir refoulé les migrants vers les côtes turques.

Les revendications territoriales des deux pays qui se chevauchent sur la mer Égée, les désaccords sur la division ethnique de Chypre et les activités controversées de forage de la Turquie en Méditerranée orientale ont conduit à une impasse entre Ankara et Athènes l’année dernière.

Eduard Soler, expert de la Turquie et de la géopolitique au Centre des affaires internationales de Barcelone, estime qu'une telle réunion de haut niveau entre les deux pays est un message clé, car elle montre la volonté des deux parties d'engager un dialogue plutôt que de poursuivre des actions unilatérales, contrairement à ce qui s'est passé en 2019 et 2020.

«Je ne m'attends pas à des progrès de fond majeurs, mais l'existence même de ces réunions est une évolution positive, contribuant à prolonger la phase actuelle d’apaisement», déclare-t-il à Arab News.

«Mais, si nous ne passons pas de la parole à l’acte, nous ne serons pas en mesure de laisser derrière nous cette phase d’“apaisement fragile” afin d’entrer dans quelque chose de plus durable et productif. Nous n'en sommes cependant pas là.»

Quant à savoir si le conflit chypriote fera partie de l’agenda bilatéral, M. Soler pense que «s’il n’est pas à l’ordre du jour, il est dans tous les esprits».

Eduard Soler précise que les tensions dans la Méditerranée orientale se recoupent et qu'il y a moins de chances d'ouvertures positives sur Chypre.

«Les tensions à court terme ont déjà considérablement diminué», souligne-t-il.

«Ma préoccupation est de savoir comment éviter la crise que nous sommes convenus de reporter. Cela exigera d’avoir confiance, d’éviter les erreurs, de refuser les calculs politiques et électoraux à court terme des deux côtés, de considérer les perceptions et les intérêts des acteurs en dehors de la région. Car il y a certainement beaucoup de fatigue des deux côtés.»

La réunion de Genève, parrainée par l'Organisation des nations unies (ONU), les 27 et 29 avril, n'a pas débouché sur des pourparlers de règlement officiels du conflit chypriote, mais les parties sont convenues de se rencontrer sous les auspices de l'ONU dans les mois à venir.

Malgré les échanges véhéments entre les deux ministres des Affaires étrangères durant la réunion, les deux parties ont exprimé leur volonté de promouvoir un programme économique et commercial positif. Ils se sont également mis d’accord pour travailler à la réalisation des prochaines étapes dans ce domaine, selon le Dr Charles Ellinas, chercheur principal au Global Energy Center of Atlantic Council.

«Le fait que, depuis, il n'y ait pas eu d’embrasement entre les deux parties est bénéfique», déclare-t-il à Arab News.

«En conséquence, je m'attends à ce que les discussions à venir soient davantage axées sur les affaires, couvrant toutes les questions bilatérales, de la reprise des pourparlers exploratoires aux questions régionales et maritimes ainsi qu’aux prochaines étapes concernant la reprise des négociations sur Chypre.»

Dr Ellinas note toutefois que les différends maritimes ne sont toujours pas résolus et que la tension demeure, alors que les deux pays prévoient toujours des exercices navals malgré cette réunion.

Alors que le ministre turc de l'Énergie, Fatih Donmez, a récemment annoncé que la Turquie pourrait mener davantage de forages afin de trouver du gaz en Méditerranée orientale, on ne sait toujours pas si la Turquie le fera dans les eaux controversées.

«Le temps nous le dira, mais nous avons bon espoir. Nous estimons qu’il existe un potentiel», déclare le ministre.

La Turquie a déjà ouvert huit forages dans la région, mais ils n'étaient pas porteurs d’un point de vue économique. En mars, les dirigeants de l'Union européenne (UE) ont averti Ankara de sanctions potentielles si elle relançait l'exploration énergétique dans les eaux méditerranéennes contestées.

«Un résultat constructif des prochaines réunions, même sans aucune percée, est dans l'intérêt des deux pays, compte tenu notamment des effets ravageurs de la pandémie de Covid-19 sur leurs économies. Retrouver la confiance exige de la retenue et d’éviter toute rhétorique et action provocantes», souligne Dr Charles Ellinas.

 


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.


Inde: deux insurgés tués par l'armée dans le Cachemire

Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
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  • Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays
  • L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions

SRINAGAR: Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts.

Une unité de l'armée indienne, le Chinar Corps, a fait état mercredi d'un "échange de tirs intense" avec des hommes armés, affirmant les soupçonner d'avoir "tenté une infiltration" dans le district de Baramulla, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Pahalgam où a eu lieu la fusillade.

L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions.

Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.

Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.

Les forces de l'ordre indiennes ont lancé une vaste traque après la fusillade mardi contre un groupe de touristes à Pahalgam, une destination prisée située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar.

Il s'agit de la plus meurtrière contre des civils en un quart de siècle.

Les combats ont diminué depuis que le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a révoqué l'autonomie limitée de ce territoire en 2019.