Le Conseil de sécurité dénonce la «mascarade» présidentielle syrienne

Le président syrien Bachar Assad et son épouse Asma ont déposés leur bulletins mercredi dans un bureau de vote à Douma lors de l’élection présidentielle du pays. (Photo, AFP)
Le président syrien Bachar Assad et son épouse Asma ont déposés leur bulletins mercredi dans un bureau de vote à Douma lors de l’élection présidentielle du pays. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 27 mai 2021

Le Conseil de sécurité dénonce la «mascarade» présidentielle syrienne

  • «Et à en juger par les fréquentations du régime syrien aux Nations Unies, ces pays sont déjà dans la poche»
  • Pedersen a aussi ajouté qu'une diplomatie internationale constructive et globale sur la Syrie est essentielle

NEW YORK: L’élection présidentielle de mercredi en Syrie était une «mascarade» et une «blague grotesque», selon le représentant du Royaume-Uni au Conseil de sécurité de l’ONU. D'autres membres ont qualifié le scrutin de «nul et non avenu» ou encore «d'insulte à la démocratie».

Ces commentaires ont été émis pendant que Geir Pedersen, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, informait le Conseil des derniers développements en Syrie.

Pedersen, a réaffirmé que l'élection ne suit pas les exigences de la résolution 2254 de l'ONU, qui exige des élections libres et équitables, supervisées par l'ONU, menées conformément à une nouvelle constitution «selon les normes internationales les plus élevées de transparence et la responsabilité», et dans laquelle tous les Syriens, y compris les réfugiés dans d'autres pays, peuvent voter.

«l'ONU n'est pas impliquée dans cette élection et n'a aucun mandat», a affirmé Pedersen. «Les Nations Unies continuent de souligner l'importance d'une solution politique négociée en Syrie pour mettre en œuvre la résolution 2254. Cela reste la seule voie durable pour mettre fin au conflit et aux souffrances du peuple syrien», ajoute-t-il.

Dans sa mise au point sur la situation politique et humanitaire dans ce pays ravagé par la guerre, l'envoyé a révélé que les Syriens continuent à endurer «la même souffrance et le même schéma d'événements et de dynamiques mois après mois - un schéma qui, je le crains, n'entraîne lentement les Syriens vers un abîme encore plus profond».

Mais Pedersen a ajouté que la situation est également «stagnante».

«Ce qu'il faut, c'est une solution politique dirigée et faite par les Syriens, facilitée par les Nations Unies et soutenue par une diplomatie internationale constructive», a-t-il expliqué.

Il a rappelé aux quinze membres du conseil le travail qui doit être accompli pour parvenir à un cessez-le-feu durable à l'échelle nationale, afin de combattre le terrorisme grâce à une approche coopérative qui respecte le droit international, ainsi que d’intensifier les efforts dans le but de libérer les détenus et les personnes enlevées.

La situation humanitaire désastreuse pose un autre problème urgent, a avoué Pedersen, aggravé par de sérieuses pénuries d'eau et des prix alimentaires historiquement élevés. Il a de nouveau souligné l'importance du rétablissement d'un «accès humanitaire complet, durable et sans entrave à toutes les régions de la Syrie».

Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence de l’ONU, Mark Lowcock, a fait écho à ces propos. Il a averti que «l’opération transfrontalière, qui constitue une bouée de sauvetage pour plus de 3 millions de personnes, est irremplaçable. Nous comptons sur ce conseil pour veiller à ce que cette ligne de vie ne soit pas coupée».

Pedersen a de plus appelé les membres du conseil à parvenir à un consensus sur les mécanismes transfrontaliers et à autoriser à nouveau les postes frontaliers de Bab al Salam et de Yaroubiyah pour une période de 12 mois supplémentaire afin que l'aide vitale, «toujours essentielle pour sauver des vies», puisse atteindre les millions de personnes qui en ont vraiment besoin.

La résolution actuelle qui s'applique aux postes frontaliers expire en juillet.

Les efforts se poursuivent afin de convoquer une sixième session du Comité constitutionnel syrien à Genève, «dès qu'une entente claire est en place», a signalé Pedersen.

Il a ajouté que la session doit être «soigneusement préparée» et doit «restaurer et renforcer la confiance» et «produire des résultats et des progrès continus dans le mandat du Comité, en vue de préparer et rédiger une constitution pour une approbation populaire qui constitue une vraie réforme constitutionnelle».

Pedersen a aussi ajouté qu'une diplomatie internationale constructive et globale sur la Syrie est essentielle «afin que toutes les parties prenantes ayant l'influence et l'autorité nécessaires pour promouvoir le progrès vers la paix en Syrie puissent s’assoir à la même table».

Il a conclu en avertissant que «les grandes lignes d'une solution politique au conflit sont bien comprises par les principales parties prenantes, mais aucune n'est disposée à faire le premier pas. Si nous continuons ainsi, si les principaux acteurs restent plus investis dans la gestion des conflits que dans la résolution des conflits, je crains que la Syrie ne devienne un autre conflit prolongé, qui dure pendant des générations».

Le représentant de la Russie au Conseil de sécurité a condamné la critique du scrutin présidentiel de mercredi, le qualifiant de «mépris des électeurs syriens». Les autres membres se sont quand même accordés pour rejeter l’élection.

Geraldine Byrne Nason, représentante permanente de l’Irlande auprès de l’ONU, a appelé le régime syrien à «mettre fin à son intransigeance, qui fait échouer le travail du comité constitutionnel, et à engager des négociations constructives».

L'envoyé français Nicolas de Rivière a déclaré: «Cette élection est nulle et non avenue, et n'a pas contribué à restaurer une quelconque légitimité politique au régime d'Assad. Il est grand temps que le régime syrien s’engage dans un processus politique sous les auspices de l’ONU».

Jonathan Allen, vice-ambassadeur du Royaume-Uni auprès de l’ONU, a dénoncé l’élection, et l’a qualifiée de «mascarade» et de «stratagème» en vue de soutenir «la dictature d’Assad, et qui n’est même pas près de répondre aux exigences de la résolution 2254 du Conseil de sécurité».

Dans un commentaire clairement adressé à la Russie, Allen soutient que «seuls les pays qui adoptent une approche similaire envers leur propre peuple, les privant de la possibilité de choisir leurs leaders, leur refusant le droit de participer librement à la politique ou même de s'exprimer, vont considérer que l’élection syrienne est sérieusement une «élection». Et à en juger par les fréquentations du régime syrien aux Nations Unies, ces pays sont déjà dans la poche».

«Pour le reste des membres de l'ONU, l'élection est une blague grotesque perpétrée par un homme qui a à son actif des crimes bien pires pour lesquels il doit rendre des comptes. Car il a gazé, torturé et affamé un peuple qui, malgré ça, ne l'acceptera toujours pas comme président légitime».

Richard Mills, le représentant adjoint des États-Unis à l'ONU, a dénoncé l'élection comme «une insulte à la démocratie et au peuple syrien». Il a de nouveau appelé Assad et la Russie à adhérer au cessez-le-feu actuel.

Se déclarant préoccupé par la crise humanitaire dans le pays, Mills a averti que «si nous ne rouvrons pas tous les points de passage frontaliers, les gens vont certes mourir, c’est aussi simple que cela».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu annonce fermer la chaîne Al-Jazeera en Israël

Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
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JERUSALEM: Le gouvernement israélien a "décidé à l'unanimité" de "fermer en Israël" la chaîne qatarie Al-Jazeera, a annoncé le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un message sur X, sans autre détail sur les mesures prises.

Le ministre israélien de la Communication Shlomo Karhi a affirmé sur X avoir "aussitôt signé l'injonction contre Al-Jazeera" qui "entre en vigueur immédiatement".

Il a ajouté avoir fait en sorte qu'Al-Jazeera "ne puisse plus opérer depuis Israël" et accusé la chaîne de "menacer la sécurité" du pays.

Un ordre de saisie du matériel de la chaîne, signé par M. Karhi, a été publié dans la foulée.

Selon ce document, instruction est donnée de saisir "les équipements servant à diffuser les contenus de la chaîne", détaillés dans une liste dans laquelle figurent notamment les caméras, microphones, tables de montage, serveurs informatiques, ordinateurs, équipements de transmission et téléphones portables.


Le Hamas dit vouloir continuer à négocier une trêve avec Israël

Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
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  • «Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou
  • L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire

TERRITOIRES PALESTINIENS : Le Hamas a indiqué lundi avoir l'intention de continuer à négocier une trêve dans la bande de Gaza, alors même qu'Israël a demandé aux habitants d'évacuer certains quartiers de Rafah, ville du sud du territoire palestinien, avant une possible opération militaire.

«Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré à l'AFP un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou. «Nous allons continuer les négociations de façon positive et ouverte pour parvenir à un accord (...) qui prévoie un cessez-le-feu illimité».

L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire.

Une médiation Egypte-Qatar-Etats-Unis tente depuis plusieurs mois d'arracher une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, censée notamment prévoir une pause dans les combats et la libération de détenus palestiniens des prisons israéliennes contre celle d'otages israéliens enlevés par le mouvement palestinien lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre.

Un cycle de négociations indirectes a pris fin dimanche au Caire, sans avancée. Le Hamas réclame que l'accord de trêve prévoie la fin de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, ce que refuse Israël qui se dit déterminé à anéantir le Hamas. Le Hamas et le gouvernement israélien se renvoient mutuellement la responsabilité de l'absence de percée dans ces négociations.

Faisant fi des appels internationaux à la retenue, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, répète à l'envi sa détermination à mener une offensive terrestre d'ampleur sur Rafah, où se terrent selon lui les derniers bataillons du Hamas.

Les Nations unies ainsi que de nombreuses capitales et ONG redoutent qu'une telle attaque se solde par un bain de sang. Selon l'ONU, 1,2 million de civils sont massés, à Rafah.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort, côté israélien, de plus de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.

Depuis le 7 octobre, l'offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza a fait près de 34.700 morts, majoritairement des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, tenu par le Hamas.


L’autorité saoudienne Nazaha révèle les détails de cas de corruption récents

Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
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  • Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, le porte-parole a déclaré que des procédures judiciaires avaient été engagées contre tous les auteurs
  • Nazaha entend poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics ou reconnue coupable d’abus d’autorité

RIYAD: Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté.

Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, il a déclaré que des procédures judiciaires ont été engagées contre tous les auteurs.

Dans l’une de ces affaires, deux employés de la Banque centrale ont été arrêtés pour avoir reçu des sommes d’argent d’un résident en échange du dépôt de plus de 7,3 millions de riyals saoudiens, ou SAR (1 SAR = 0,25 euro), sans vérifier la source, sur des comptes bancaires qui appartenaient à des entités commerciales sur une période de deux ans. Le résident en question a également été arrêté.

Dans une autre affaire, un agent de sécurité qui travaillait au département général de la circulation a été arrêté pour avoir reçu 387 000 SAR du propriétaire d’un bureau de services publics, également arrêté, en échange de la modification illégale des données essentielles d’un groupe de véhicules.

Par ailleurs, un troisième cas de corruption fait la lumière sur l’employé d’un hôpital universitaire. Il avait été arrêté pour avoir empoché 100 000 SAR de la part de citoyens en échange d’une promesse de les nommer à des postes à l’université.

Nazaha entend continuer de travailler pour identifier et poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics, reconnue coupable d’abus d’autorité à des fins personnelles ou accusée de nuire de toute autre manière à l’intérêt public.

L’autorité saoudienne a souligné que les coupables seraient tenus pour responsables et poursuivis. Elle a ajouté qu’il n’y aurait pas de délai de prescription pour de tels crimes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com