Elections en Syrie : pour Assad, les critiques occidentales « ne valent rien »

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Publié le Vendredi 28 mai 2021

Elections en Syrie : pour Assad, les critiques occidentales « ne valent rien »

  • La Syrie tient mercredi une présidentielle qui doit offrir un quatrième mandat au président Bachar al-Assad
  • Les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 locales (04H00 GMT) dans la partie du pays contrôlée par le régime, soit les deux tiers de la Syrie

DAMAS: La Syrie tient mercredi une présidentielle qui doit offrir un quatrième mandat au président Bachar al-Assad, un scrutin sans suspense dans un pays ravagé par une guerre meurtrière et englué dans une crise économique.

Les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 locales (04H00 GMT) dans la partie du pays contrôlée par le régime, soit les deux tiers de la Syrie. Ils fermeront à 19H00 locales, à moins d'une prolongation. Et les résultats pourront être annoncés dans les 48 heures.

"Mise en scène", élection "ni libre ni juste": les Occidentaux ont d'ores et déjà rejeté le scrutin, le deuxième du genre depuis le début en 2011 d'une guerre impliquant une multitude de belligérants et des puissances étrangères. Le conflit a fait plus de 388.000 morts et poussé à l'exil des millions de Syriens.

Assad: Les critiques occidentales sur l'élection « ne valent rien »

Le président syrien, Bachar al-Assad, a déclaré mercredi en votant que les critiques des Occidentaux sur la présidentielle "ne val(ai)ent rien", Washington et plusieurs puissances européennes ayant jugé que le scrutin "ne sera(it) ni libre ni juste".

"Je pense que la mobilisation que nous avons vue ces dernières semaines apporte une réponse suffisante et claire qui leur dit: vos opinions ne valent rien, votre valeur équivaut à dix zéro", a indiqué le président Assad en parlant des "pays occidentaux" dans un bureau de vote à Douma, ancien bastion rebelle reconquis en avril 2018 par son armée.

L'agence de presse officielle Sana a annoncé l'ouverture des bureaux de vote à 07H00 et la télévision nationale a montré de longues files se formant dans différents endroits du pays. 

syrie
Une électrice syrienne montre un bulletin de vote avec les photos des trois candidats à l'élection présidentielle syrienne, dont le président Bashar al-Assad, avant de voter dans un bureau de vote à Damas le 26 mai 2021. (LOUAI BESHARA / AFP).

Pour son nouveau mandat de sept ans, dans un pays à l'économie en lambeaux et aux infrastructures en ruines, Bachar al-Assad se présente comme l'homme de la reconstruction, après avoir enchaîné les batailles militaires avec l'appui de la Russie et de l'Iran, ses alliés indéfectibles.

Depuis plusieurs semaines, les portraits du président de 55 ans sont visibles sur toutes les places, notamment à Damas.

Face à M. Assad, deux candidats inconnus du grand public sont considérés comme des faire-valoir: l'ex-ministre et parlementaire Abdallah Salloum Abdallah et un membre de l'opposition tolérée par le pouvoir, Mahmoud Mareï.

La loi électorale impose aux candidats d'avoir vécu en Syrie dix ans consécutifs avant le scrutin, ce qui exclut de facto les figures de l'opposition en exil, très affaiblie. Leur principale coalition a dénoncé une "mascarade".

« Pas d'alternative »

Propulsé au pouvoir en 2000, M. Assad a remplacé son père Hafez, décédé après 30 années de règne sans partage.

Pour le président sortant, nul besoin de meeting de campagne ni d'entretiens avec des médias. Avant le scrutin, le chef de l'Etat a toutefois décrété une amnistie pour des milliers de prisonniers.

Plus de 12.000 bureaux de vote ont été aménagés dans les zones gouvernementales, selon le ministère de l'Intérieur. Et, selon les registres, le pays compte officiellement un peu plus de 18 millions d'électeurs.

Mais avec la guerre qui a morcelé le pays et des millions de réfugiés à l'étranger, le nombre de votants sera en réalité plus bas.

Dans une nation polarisée par la guerre, les régions autonomes kurdes du Nord-Est vont ignorer le scrutin. Tout comme le dernier grand bastion djihadiste et rebelle d'Idleb (nord-ouest), qui abrite quelque trois millions d'habitants.

Même si les combats en Syrie ont baissé en intensité, l'élection de 2021 intervient en plein marasme économique, avec une dépréciation historique de la monnaie, une inflation galopante, et plus de 80% de la population vivant dans la pauvreté selon l'ONU. 

Un récent rapport de l'ONG World Vision évalue à plus de 1 200 milliards de dollars (un peu plus de 1 000 milliards d'euros) le coût économique de la guerre.

En 2014, M. Assad avait obtenu plus de 88% des voix selon les résultats officiels. Le taux de participation dépassait les 73%.

Cette présidentielle était la première élection faisant concourir plusieurs candidats. Auparavant, Bachar al-Assad et son père Hafez étaient désignés par des référendums, où bien souvent le oui l'emportait à plus de 97% des voix.

Syrie: Moscou salue la victoire «convaincante» d'Assad (ministère)

Le ministère russe des Affaires étrangères a salué vendredi la victoire "convaincante" de Bachar al-Assad à la présidentielle en Syrie, dénonçant en outre les critiques occidentales à l'égard de son allié.

La "victoire convaincante du chef de l'Etat en exercice" est, selon un communiqué de la diplomatie russe, "un pas important pour renforcer la stabilité" de la Syrie.

La Russie est déployée militairement en Syrie depuis 2015, une intervention, à grand renfort de bombardements meurtriers, qui a sauvé le régime de Bachar al-Assad. 

Le dirigeant syrien, après une décennie de guerre civile, est fermement aux commandes du pays et a été réélu selon des résultats officiels avec plus de 95% des voix pour un quatrième mandat.

Pour Moscou, les critiques occidentales de sa réélection constituent "une pression politique grossière sur Damas et une nouvelle tentative de s'ingérer dans les affaires intérieures de la Syrie".


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.