Les partis libanais rejettent la logique des milices suite à la provocation des pro-Assad

Des partisans du Parti syrien national socialiste brandissant les drapeaux syrien, palestinien et celui de leur parti lors d'une manifestation. (Photo, AFP)
Des partisans du Parti syrien national socialiste brandissant les drapeaux syrien, palestinien et celui de leur parti lors d'une manifestation. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 25 mai 2021

Les partis libanais rejettent la logique des milices suite à la provocation des pro-Assad

  • Les slogans scandés par les membres du PSNS constituent «un retour du langage propre à la guerre civile», estiment les partis
  • Nabih Berri, a averti lundi que «sans intervention immédiate, créer des crises délibérées va aboutir à la chute le Liban»

BEYROUTH: Une parade du Parti syrien national socialiste (PSNS) à Beyrouth dimanche a suscité une vive réaction de la part des formations politiques libanaises, et a incité le lendemain le chef du Parlement à réitérer la nécessité de former un gouvernement national.

Les slogans scandés par les membres du PSNS constituent «un retour du langage propre à la guerre civile», estiment les partis.

Forte d’un permis octroyé par le ministère de l'Intérieur, la parade s'est déroulée au milieu d’une impasse politique aussi complexe que meurtrière.

Les quatre jours précédents ont témoigné d’une éclosion des photos du président syrien Bachar Assad. Les travailleurs et les réfugiés syriens qui acclamaient ce dernier ont toutefois fini par être attaqués par des citoyens libanais.

La procession du PSNS avait pour objectif de commémorer de la libération du sud du pays de l'occupation israélienne.

La part du lion en termes de festivités revient cependant au Hezbollah, dont les partisans ont envahi les zones frontalières. Ils ont agité des drapeaux libanais en plus de ceux du Hezbollah, et ont percuté un portail métallique frappé d’un symbole israélien avec leurs véhicules avant de se rendre dans la ville de Naqoura.

Le chef du Parlement libanais, Nabih Berri, a averti lundi que «sans intervention immédiate, créer des crises délibérées va aboutir à la chute le Liban».

Berri a appelé les partis «au pouvoir et ceux de l'opposition à mesurer le danger qui guette la phase actuelle».

Il a exhorté les forces politiques et les ONG à «libérer» le Liban de «cette obsession (…) de prioriser les intérêts personnels plutôt que ceux de la patrie, et à reconnaître que l’obstacle exécutif est à 100% interne».

Berri a déclaré: «La seule solution est de former un gouvernement national avec des experts non partisans, sans conditions préalables ou que nul ne détienne le tiers de blocage, tel que prévu par l'initiative française. Être en mesure de restaurer la foi des Libanais et celle des frères arabes devrait être son unique feuille de route».

Le militant politique Nawfal Daou a déclaré à Arab News que «ce qui se passe au Liban n'est que de la poudre aux yeux afin de détourner l'attention du problème principal, en l’occurrence l'occupation syrienne et iranienne du Liban».

Rabih Banat, chef d'un groupe libanais pro-syrien, le Parti social-nationaliste syrien, prononce un discours lors d'un rassemblement dans la rue Hamra, à Beyrouth, au Liban, dimanche 23 mai 2021. (Photo, AP/Archives)

«Tous les événements des derniers jours ne sont qu’une tentative de dissimuler l’origine du problème et de distraire les gens», précise-t-il.

«Tant que nous ne reconnaissons pas la nature du problème principal, et qui est lié au mauvais positionnement régional et international du Liban, et tant que nous restons pris dans le filet syro-iranien, aucune solution n’est possible et nul ne va nous aider», poursuit Daou.

«La communauté internationale nous dit de procéder à des réformes et de lutter contre la corruption, comme quoi ça ne les regarde pas. Mais si nous lui disons que nous sommes occupés par l'Iran, la question du Liban sera au cœur des affaires internationales».

La parade du PSNS s'est rapidement transformée en un défilé militaire, quoique sans armes. Les membres du parti, vêtus de noir et de kaki, dissimulaient leurs visages avec des masques.

Dans certaines séquences vidéo qui ont fait le tour des réseaux sociaux, les participants à la procession ont scandé des menaces contre le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea. Ils ont menacé de le tuer de la même manière que l'ancien président Bashir Gemayel, mort en 1982.

Le Conseil de la magistrature a précédemment condamné Habib Al-Chartouni, membre du PSNS, pour le meurtre de Gemayel.

Les FL ont dénoncé dans un communiqué «le slogan qui utilisé lors de la manifestation (…), un aveu de meurtre sans ambiguïté et un appel explicite à l’assassinat».

Le parti a annoncé qu’il compte porter plainte devant les autorités compétentes contre «les responsables» du défilé.

Le chef du mouvement patriotique libre, le député Gebran Bassil, s'est joint au chœur de voix outrées par la scène.

Bassil estime «tout appel à l’assassinat est interdit, et un retour du langage propre à la guerre civile que nous rejetons, car alimenter les passions mine le principe de l'État».

 «Nous rejetons le retour au agissements des miliciens, absolument rien ne le justifie. Le respect des martyrs, particulièrement (l’ancien) président de la république, est impératif. Nous avons tous perdu des martyrs», ajoute-t-il.

Le chef du département des affaires étrangères des FL, Richard Kouyoumjian, assure que nul ne peut ramener la tutelle syrienne au Liban.

«Chaque Syrien déplacé qui a scandé en faveur d'Assad doit retourner en Syrie, nous ne pouvons plus continuer en tant que pays sans loi», dit-il.

La députée du Mouvement du futur Rola Al-Tabch a condamné «les défilés paramilitaires à Beyrouth, la fermeture des routes et l'intimidation de citoyens, ainsi que les insultes, les aveux d'assassinats et les menaces d’en commettre d’autres».

Sur Twitter, elle s’est questionnée au sujet du rôle «des agences judiciaires et de sécurité par rapport à ce qui s'est passé? Quelle est la position de l’administration qui brandit le drapeau de la souveraineté en termes de scènes de guerre qui se jouent de nouveau devant nous?»

Le député Nadim Gemayel, le fils de l'ancien président, estime que «Bachir, après 40 ans, les terrifie tout autant».

Le Parti socialiste progressiste a déclaré que «la paix civile et le respect de ses dispositions comptent parmi les piliers les plus importants de l'Accord de Taëf, qui a mis fin à la guerre civile et jeté les bases d'une réconciliation nationale qui reste la première priorité. Il faut espérer que les parties concernées se rendent compte de la nécessité urgente de parvenir à un règlement exécutif avant qu’il ne soit trop tard».

Les Libanais «vivent une oppression quotidienne insupportable», explique le parti.

Le bureau des médias du ministre de l'Intérieur Mohammed Fahmi a mentionné un schisme au sein du PSNS.

 «Certains membres du parti ont obtenu un permis du ministère pour un rassemblement de commémoration, et se sont engagés à en respecter les conditions. D'autres au sein de la même formation se sont opposés à la demande au motif que les demandeurs de licence ne représentent pas le parti».

«Le ministère ne se mêle pas des différends au sein des partis», dit-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des enfants parmi les victimes alors que les forces israéliennes intensifient leurs attaques contre le Hezbollah

Des soldats de l'armée libanaise et des badauds se rassemblent autour de la carcasse d'une voiture touchée par une frappe israélienne, qui aurait tué un responsable local du Hamas, à Majd al-Jabal dans la vallée de la Bekaa au Liban, le 17 mai 2024. (AFP)
Des soldats de l'armée libanaise et des badauds se rassemblent autour de la carcasse d'une voiture touchée par une frappe israélienne, qui aurait tué un responsable local du Hamas, à Majd al-Jabal dans la vallée de la Bekaa au Liban, le 17 mai 2024. (AFP)
Des volutes de fumée s'élèvent lors du bombardement israélien du village libanais d'Al-Najjariyeh, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël. (AFP)
Des volutes de fumée s'élèvent lors du bombardement israélien du village libanais d'Al-Najjariyeh, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël. (AFP)
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  • Le Sud-Liban est confronté à une « escalade de la violence », déclare un vétéran de l'armée à Arab News
  • L'ambassade des Etats-Unis se joint aux appels à élire un nouveau président libanais pour « unir la nation »

BEYROUTH : Deux enfants d'une famille de réfugiés syriens ainsi qu’un combattant du Hezbollah ont été tués lors de frappes aériennes israéliennes ayant touché une zone située à plus de 30 km à l'intérieur de la frontière sud du Liban.

Les frappes israéliennes ont ciblé les villages de Najjariyeh et Addousiyeh, tous deux situés au sud de la ville côtière de Saïda, tuant des enfants et un combattant du Hezbollah qui conduisait un camion pick-up au moment de la frappe.

En riposte à ces raids, le Hezbollah a lancé des dizaines de roquettes en direction de la Haute Galilée, la Galilée occidentale, du bassin de la Galilée et du Golan.

Les médias israéliens ont rapporté que 140 roquettes avaient été tirées vers le nord du pays.

CONTEXTE

Le Hezbollah a échangé des tirs transfrontaliers avec les forces israéliennes presque quotidiennement depuis l'attaque du Hamas au sud d'Israël, le 7 octobre,ce qui a déclenché la guerre à Gaza,depuis déjà  huit mois.

Les tensions entre les forces israéliennes et le Hezbollah ont atteint un niveau critique avec des attaques de drones menées en profondeur dans le territoire libanais et le nord d'Israël.

Le général à la retraite Khaled Hamadé de l'armée libanaise a mis en garde contre une « escalade vers des violences plus graves dans le sud du Liban ».

Le Hezbollah insiste pour conditionner un cessez-le-feu dans le sud du Liban à la fin des hostilités dans la bande de Gaza.

Contrairement à la situation dans la bande de Gaza, aucune initiative n'est prise pour arrêter les affrontements entre Israël et le Hezbollah, selon Hamadé.

Dans un communiqué, le Hezbollah a revendiqué avoir visé la base logistique Tsnobar d'Israël dans le Golan avec 50 roquettes Katyusha en réponse à la frappe sur Najjarieh.

Selon les médias israéliens, des salves de roquettes ont visé des bases militaires à Katzrin et des zones au nord du lac de Tibériade.

Deux personnes ont été blessées dans des explosions de roquettes à Karam bin Zamra dans la Haute Galilée, ont ajouté les médias.

Les caméras de surveillance à Najjarieh ont capturé un drone israélien suivant un camion pick-up alors que le conducteur, nommé Hussein Khodor Mehdi, tentait de s’enfuir.

Le premier missile lancé par le drone a raté sa cible, mais un second a frappé le camion, le mettant en feu et tuant son conducteur. Trois passants ont également été blessés.

Le Hezbollah a déclaré que Mehdi, 62 ans, était un « martyr sur la route de Jérusalem ».

La radio de l'armée israélienne a affirmé que la victime était un commandant de haut rang dans l'armée de l'air du Hezbollah et que les chasseurs de l'armée avaient visé des infrastructures du Hezbollah à Najjarieh.

La deuxième frappe aérienne a touché une salle de congrès et une usine de ciment, blessant plusieurs membres d'une famille de réfugiés syriens. Deux enfants, Osama et Hani Al-Khaled, sont décédés des suites de leurs blessures.

Le Hezbollah a revendiqué avoir visé le site militaire d'Al-Raheb avec l'artillerie et les positions israéliennes à Al-Zaoura avec une salve de roquettes Katioucha.

Selon une source sécuritaire, les dernières cibles du Hezbollah comprenaient des ballons de surveillance près de Tibériade et à Adamit en Galilée.

Tôt vendredi, le Hezbollah a attaqué le nouveau quartier général du 411e Bataillon d'Artillerie au Kibboutz Jaatoun, à l'est de Nahariyya, à l’aide de drones en réponse à la mort de deux combattants du Hezbollah, Ali Fawzi Ayoub, 26 ans, et Mohammed Hassan Ali Fares, 34 ans, la veille.

Dans son sermon du vendredi, cheikh Mohammed Yazbek, chef du Conseil de la charia du Hezbollah, a déclaré que le groupe menait « sa guerre féroce dans le nord de la Palestine, pourchassant l'ennemi, aveuglant ses opérations d'espionnage et franchissant les lignes rouges, tout en traquant ses soldats dans leurs cachettes jusqu'à ce que la guerre à Gaza prenne fin ».

L'ambassade des États-Unis au Liban a lancé une mise en garde concernant le conflit à la frontière sud et la vacance présidentielle dans le pays.

L'élection d'un président est cruciale pour garantir la participation du Liban aux discussions régionales et aux futurs accords diplomatiques concernant sa frontière méridionale, a souligné l'ambassade.

Le Liban « a besoin et mérite un président capable d’unir la nation, de donner la priorité au bien-être de ses citoyens et de former une coalition large et inclusive pour restaurer la stabilité politique et mettre en œuvre les réformes économiques nécessaires », a ajouté le communiqué.

Les ambassadeurs d'Égypte, de France, du Qatar, d'Arabie saoudite et des États-Unis au Liban ont publié cette semaine une déclaration mettant en garde contre « la situation critique à laquelle est confronté le peuple libanais et les répercussions difficiles à gérer sur l'économie et la stabilité sociale du Liban en raison du retard pris dans la mise en œuvre des réformes nécessaires ».


Gaza: premiers déchargements de 300 palettes d'aide humanitaire sur la côte, offensive en cours au nord

Des camions d'aides avancent dans la ville de Gaza (Reuters)
Des camions d'aides avancent dans la ville de Gaza (Reuters)
De la fumée s'élève lors d'un bombardement israélien à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 15 mai 2024, dans le cadre du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le mouvement militant du Hamas. (AFP)
De la fumée s'élève lors d'un bombardement israélien à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 15 mai 2024, dans le cadre du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le mouvement militant du Hamas. (AFP)
Des personnes se rassemblent avec des jerrycans pour faire le plein d'eau à partir d'un camion-citerne dans la cour d'une école de l'UNRWA à Jabalia accueillant des Palestiniens déplacés par le conflit en cours dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas. (AFP)
Des personnes se rassemblent avec des jerrycans pour faire le plein d'eau à partir d'un camion-citerne dans la cour d'une école de l'UNRWA à Jabalia accueillant des Palestiniens déplacés par le conflit en cours dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas. (AFP)
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  • Après plusieurs jours de blocage, plus de 300 palettes d'aide humanitaire ont été déchargées pour la première fois sur la jetée provisoire déployée par les Etats-Unis à Gaza
  • Dans la bande de Gaza, Israël a annoncé son intention d'«intensifier» son offensive au sol à Rafah où l'objectif affiché est d'anéantir les derniers bataillons du Hamas

RAFAH, Territoires Palestiniens : Des combats acharnés opposent Israël au Hamas dans la bande de Gaza, où après plusieurs jours de blocage, plus de 300 palettes d'aide humanitaire ont été déchargées pour la première fois sur la jetée provisoire déployée par les Etats-Unis, a indiqué samedi l'armée israélienne.

«Plus de 300 palettes d'aide humanitaire» ont été décharchées, les premières à entrer via la jetée flottante» provisoire américaine arrimée sur la côte de la bande de Gaza, a déclaré l'armée israélienne, dans un communiqué.

De son côté, le Hamas a tenu à souligner samedi, dans un communiqué, «qu'aucune voie d'acheminement de l'aide, y compris la jetée flottante, ne constitue une alternative aux routes sous supervision palestinienne».

Après des jours de blocage des arrivées d'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine, l'armée américaine avait annoncé vendredi l'arrivée «d'environ 500 tonnes (d'aide) dans les prochains jours».

Londres a annoncé pour sa part qu'un chargement d'aide britannique avait été «acheminé avec succès sur le littoral de Gaza (.... ) en même temps que de l'aide des Etats-Unis et des Emirats arabes unis» via le couloir maritime chypriote, alors que la France a déclaré qu'un bâtiment de la Marine en provenance de Chypre, avec à son bord 60 tonnes d'aide, était en cours de déchargement sur le ponton américain.

L'armée israélienne a mené de nouvelles frappes à Rafah qui ont fait deux morts dans le camp de Berbera, dans le centre de Rafah, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Au huitième mois de guerre contre le mouvement islamiste palestinien, l'armée a annoncé vendredi avoir découvert dans la bande de Gaza les corps de trois otages israéliens enlevés lors de l'attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre en Israël et les avoir rapatriés.

Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter avaient été «pris en otage» et «brutalement assassinés» par le Hamas en tentant de fuir le festival de musique Nova dans le sud d'Israël, a déclaré son porte-parole Daniel Hagari.

En parallèle, l'armée avait annoncé vendredi à l'AFP avoir mené à Jabalia les combats «peut-être les plus acharnés» dans cette zone septentrionale de la bande de Gaza depuis le début de son offensive terrestre sur le territoire palestinien fin octobre.

Six personnes ont été tuées dans leur habitation bombardée dans ce secteur, selon la Défense civile palestinienne.

L'armée israélienne a affirmé avoir terminé son opération dans le quartier de Zeitoun à Gaza-Ville (nord), après une semaine de «raids précis», tuant «plus de 90 terroristes».

Plus de 35.300 Palestiniens, essentiellement des civils, ont été tués depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Par ailleurs, un chef local de la branche armée du Jihad Islamique à Jenine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, a été tué dans une frappe israélienne, a annoncé samedi le mouvement islamiste, confirmant une information de l'armée israélienne et du gouvernement palestinien.

- Appel de 13 pays -

Dans la bande de Gaza, Israël a annoncé son intention d'«intensifier» son offensive au sol à Rafah où l'objectif affiché est d'anéantir les derniers bataillons du Hamas, malgré les craintes de la communauté internationale sur le sort des centaines de milliers de déplacés massés dans cette ville.

Treize pays - Japon, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Australie, Corée du Sud et sept Etats membres de l'UE dont la France - lui ont adressé un appel conjoint à ne pas lancer d'offensive de grande ampleur sur Rafah, qualifiée de «décisive» par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Dans leur appel commun, les 13 pays réclament aussi «des efforts supplémentaires» pour améliorer les flux d'entrée de l'aide international «par tous les points de passage concernés, y compris celui de Rafah».

Premier soutien d'Israël, les Etats-Unis, qui s'opposent également à une offensive d'ampleur à Rafah, ont annoncé la visite dimanche en Israël du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, après une escale samedi en Arabie saoudite.

Depuis le déploiement le 7 mai de l'armée israélienne du côté palestinien du point de passage de Rafah, Israéliens et Egyptiens se renvoient la responsabilité de la paralysie de ce passage crucial pour l'entrée de l'aide, dont les livraisons sont aussi largement entravées aux passages côté israélien de Kerem Shalom et d'Erez.

Dans ce contexte, Washington a annoncé vendredi avoir évacué 17 médecins américains qui étaient bloqués dans le territoire palestinien.

- «Les gens sont terrifiés» -

Depuis qu'Israël a ordonné aux civils de quitter les secteurs est de Rafah le 6 mai en prévision d'une offensive terrestre d'envergure, «640.000 personnes» ont fui la ville, «dont 40.000 le 16 mai», selon le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Sur les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, quelque 1,4 million de personnes, habitants et personnes déplacées par les combats, se trouvaient jusque-là à Rafah, adossée à la frontière fermée avec l'Egypte.

«Les gens sont terrifiés et essaient de s'enfuir» vers le nord et la côte, «c'est très difficile, car il n'y a pas d'itinéraire sûr pour sortir de Rafah et il n'y a certainement pas de destination sûre à Gaza», a décrit Jens Laerke, porte-parole de l'Ocha.

Le conflit a été déclenché le 7 octobre par une attaque des commandos du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée.

A Gaza, 279 soldats israéliens ont péri depuis l'entrée des troupes israéliennes fin octobre sur le territoire, où le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, a pris le pouvoir en 2007.

 

 


Quatre journalistes tués à Gaza, le nombre de morts parmi les professionnels des médias dépasse cent

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
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  • Cent quatre journalistes palestiniens, ainsi que deux journalistes israéliens et trois libanais, auraient été tués depuis le début du conflit
  • Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat

LONDRES: L’Autorité des médias de Gaza a déclaré jeudi que quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, ce qui porte à plus de cent le nombre total de journalistes tués dans le conflit.

Selon l’agence Anadolu, les victimes sont Hail al-Najjar, éditeur vidéo à Al-Aqsa Media Network, Mahmoud Jahjouh, photojournaliste pour le site Palestine Post, Moath Moustafa al-Ghefari, photojournaliste pour le site Kanaan Land et pour la Palestinian Media Foundation, et Amina Mahmoud Hameed, présentatrice de programmes et rédactrice dans plusieurs organes de presse.

Le Bureau de presse de Gaza a indiqué que les quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, mais il n’a pas fourni de détails supplémentaires sur les circonstances de leur mort.

Au total, cent quatre journalistes palestiniens, deux israéliens et trois libanais ont été tués depuis le début du conflit, le 7 octobre.

Ces dernières pertes s’ajoutent au lourd tribut déjà payé par les professionnels des médias. Selon le Comité pour la protection des journalistes, le conflit de Gaza constitue le conflit le plus meurtrier pour les journalistes et les professionnels des médias depuis que l’organisation a commencé à tenir des registres.

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat.

Jeudi, l’Afrique du Sud, qui a porté plainte contre Israël pour génocide devant la Cour internationale de justice, a demandé à cette dernière d’ordonner à Israël de mettre fin à son assaut contre Rafah.

Selon les autorités médicales de Gaza, plus de 35 200 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et plus de 79 200 ont été blessés depuis le début du mois d’octobre, lorsqu’Israël a lancé son offensive, répondant à une attaque du Hamas.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com